DOMINGUIN À BAYONNE EN 1952.
Luis Miguel Gonzalez Lucas dit Luis Miguel Dominguin, né le 9 novembre 1926 à Madrid (Espagne) et mort le 8 mai 1996 à San Roque (Cadix, Espagne), est un célèbre matador espagnol.
TORERO LUIS MIGUEL DOMINGUIN |
Voici ce que rapporta à son sujet le quotidien, Paris-presse, L'Intransigeant, le 19 août 1952, sous
la plume de Robert de Thomasson :
"Biarritz.
Ne défiez pas le "dieu" Dominguin : il ferait danser le flamenco à un toro de combat !
(De notre envoyé spécial Robert de Thomasson).
"Quel est le maximum sur un numéro plein ? me demanda Luis Miguel Dominguin en s’approchant d’une table de roulette".
— Trois mille !
Il posa trois jetons de mille francs sur le 26 ; ce fut au 13 que la bille blanche arrêta sa course. Le 26 n’était sorti qu’à moitié...
Nous étions à la salle de jeu du Casino Bellevue. Il était trois heures du matin.
A 5 heures, Dominguin y était encore, alternant les bancos — il en gagna successivement trois de 100 000 francs — avec un mambo ou une samba au "Casanova" ; et, partout suivi de la muette admiration des dames, de ce genre d’admiration qu’elles ne peuvent, a écrit Colette, "ni feindre ni dissimuler".
A la fin de l'après-midi, il avait estoqué ses deux taureaux aux arènes de Bayonne : et il allait recommencer le lendemain, à Séville.
TOREROS PARRITA MARTORILL ET DOMINGUIN ARENES DE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Cinq toros merveilleux.
Ce fut un événement que cette corrida. Sur les routes conduisant à Bayonne, les voitures se poussaient du pare-chocs tout comme aux plus belles heures de la rue de Rivoli. Et le Tout-Biarritz, français et espagnol avait "donné à fond" : des ducs et des marquises autant que dans Saint-Simon ; des personnalités bien parisiennes et un nombre inusité de femmes ravissantes...
C’était la première fois que j’assistais à une corrida en France. Contrairement à ce que veut la légende, le public français m’est apparu nettement plus chaleureux, plus démonstratif que le public espagnol, lequel est plus avare de louanges, plus pointilleux ; en un mot bien meilleur critique.
Il est vrai que cette corrida fut très réussie ! Cinq excellents toros sur six (ils provenaient de la ganaderia de l’éleveur sévillan Carlos Nunez), une proportion inespérée par les temps qui courent. Et les toreros se montrèrent dignes de leurs collaborateurs — car s’est bien de ceux-là qu’il s’agit — à quatre pattes.
TORERO LUIS DOMINGUIN ARENES DE BAYONNE 1949 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Deux chocs terribles.
Litri fut très bon, mais Dominguin fut étourdissant. A son deuxième toro s'entend, car c'est malheureusement à lui qu'échût d'abord le seul mauvais toro du lot, un "manso" manquant à la fois de bravoure et de moyens physiques. Lorsqu'il est face à un adversaire convenable, Dominguin fait de lui exactement ce qu’il veut. C’est vraiment l’esprit dominant la force brute. Luis Miguel me dirait : "Je vais travailler ce toro à la cape et à la muleta pendant dix minutes, et il dansera ensuite la Flamenco", que je n'hésiterais pas à le croire sur parole.
TORERO LITRI A NIMES |
Quant au jeune Jumilliano, qui vient de recevoir l’alternative — un garçon très grand, très mince, très pâle et très courageux — il se fit "attraper" deux fois par son second toro, lequel était brave et noble, mais "difficile". La deuxième fois, l’angoisse fit se dresser la foule. On crut que ça y était. Heureusement le torero gisant à terre n'avait pas été atteint par la pointe des cornes. Ne pas oublier toutefois que deux chocs de ce genre ne sont pas de ceux qu'un homme peut se permettre trop souvent.
TORERO JUMILLIANO |
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