LE FILM "LA REINE DE BIARRITZ" EN 1934.
Le film "La Reine de Biarritz" est un film français, réalisé par Jean Toulout, d'après la pièce de Romain Coolus et Maurice Hennequin, et sorti en salles le 30 décembre 1934.
Voici ce que rapporta au sujet de ce film la presse nationale, dans plusieurs éditions :
- L'Oeuvre, le 7 décembre 1934 :
"La reine de Biarritz" au Paramount.
Du mouvement, de la gaîté dans une atmosphère mondaine, légèrement conventionnelle ; tel est le cadre de La reine de Biarritz.
En pleine saison, à Biarritz. Tout le monde n'a d'yeux que pour la ravissante Elenita, marquise de Sierra Mirador, surnommée "La reine de Biarritz", dont le mari, Esteban, possède la plus belle ganaderia d'Espagne.
Elenita est l'objet d'une cour empressée et... inutile, car elle est honnête. Parmi ses adorateurs, elle a cependant distingué le jeune Français Gaston Merville, dont la jeune femme, Denise, jalouse, fait à la marquise un affront dont celle-ci entend se venger ; elle cédera à Gaston. Mettant à profit le départ de son mari pour une course de taureaux à Pampelune, elle lui donne rendez-vous chez elle, le soir même.
Roger Charencel, père de Denise Merville, récemment remarié et en voyage de noces, vient rejoindre. avec sa femme Marguerite, le jeune ménage à Biarritz. A sa grande surprise, il trouve Denise très montée contre son mari. Désireux de ramener son gendre dans le droit chemin, il décide d'intervenir.
Or Elenita est courtisée en même temps par un pseudo-comte Bolinski, qui aurait combiné un plan pour s'emparer de son merveilleux collier. Il a fait venir de Paris, pour l'aider dans ce cambriolage, un malheureux, Ramondin, qu'il croit, dessalé et qui est à la fois un capon et un. parfait gaffeur. Ce Ramondin mettra involontairement mille bâtons dans ses roues.
Inopinément, Charencel tombe au milieu du rendez-vous de son gendre et d'Elenita ; il l'oblige à congédier Gaston.
Resté seul avec elle, il cherche à s'excuser de son intervention quand on entend du bruit. Ce sont les deux cambrioleurs qui commencent à opérer. Dans l'obscurité, pugilat de Charencel avec le pseudo-Bolinski, qui parvient à s'échapper. Elenita, qui avait été déçue par le manque de cran de Gaston, est enthousiasmée par le courage de Charencel, qu'elle compare aux plus illustres toreros. Son admiration et sa reconnaissance, la font tomber dans ses bras. Ramondin surprend ces ébats amoureux.
ACTRICES ET ACTEUR MARGUERITE MORENO JEAN DAX ET ALICE FIELD |
Prenant Charencel pour le marquis et tentant d'arranger les choses, Ramondin multiplie les gaffes et embrouille tout, jusqu'à l'arrangement final pour le mieux et le bonheur de tous.
Alice Field, Léon Bélières, Marguerite Moreno, André Burgère, Renée Devilder, Arlette Dubreuil et Jean Dax mènent rondement et joyeusement cette comédie, trépidante de fantaisie."
- Pour vous, le 13 décembre 1934, sous la plume de Roger Régent :
"La Reine de Biarritz.
(Film parlant français).
M Jean Toulout est surtout connu du public comme l’interprète de nombreux films muets et parlants, et l’on n’a pas oublié qu’il fut un puissant Javert dans une lointaine adaptation cinématographique des Misérables, très antérieure au récent film de Raymond Bernard.
ACTEUR REALISATEUR JEAN TOULOUT |
Jean Toulout se présente maintenant à nous comme metteur en scène. On eût souhaité qu’il choisit, pour s’exercer à ce nouvel art, un sujet plus original que celui de cette comédie-vaudeville signée Maurice Hennequin et Romain Coolus.
Alice Field, jeune comtesse espagnole, fait courir tout Biarritz. Elle est sacrée reine de la ville, et tous les jeunes gens de la plage s’empressent lorsque la beauté fatale lève le petit doigt. Parmi la bande d’admirateurs, André Burgère semble sur le point de réussir auprès de la jeune comtesse, qui lui donne un rendez-vous clandestin chez elle, à dix heures du soir.
"Mon mari ne sera pas là !..." Ce mari, satisfaisant pour une femme coquette, part en effet pour Pampelune, sous prétexte de corrida sensationnelle.
On pense tout de suite au retour inopportun. Pas si vite !... Le jeune André Burgère se révèle bientôt à la reine de Biarritz comme absolument inapte à remplir son rôle d’amant idéal. Il tremble au moindre bruit, et lorsque son beau-père (il est marié), qui l’a suivi, fait irruption dans l’appartement, André Burgère ne saura que s’esquiver lamentablement, à la grande joie d’Alice Field, qui n’a pas ainsi la peine de le congédier.
ACTEUR ANDRE BURGERE |
M. Beau-Père va se retirer dignement lorsque des cambrioleurs s’introduisent dans la villa, à la grande frayeur de la reine de Biarritz. Devant l’attitude héroïque de son compagnon, la jeune femme tombera dans ses bras, non sans avoir comparé la maladresse des jeunes rigolos et l’expérience de l'"homme de quarante ans "...
Après de multiples aventures (le retour du mari, trois scènes de ménage entre trois couples différents, une escroquerie, la déconvenue d’un brave voleur malgré lui, etc., etc.), tout rentre dans l’ordre et la jolie reine de Biarritz revient à son grand d’Espagne.
Mlles Alice Field, Renée Devilder, Arlette Dubreuil, MM. André Burgère, Jean Dax, Léon Bélières, Pierre Moreno, etc..., s’efforcent de donner de la vie ou de la drôlerie à leurs personnages, et Marguerite Moreno, dont le métier fait merveille, assène avec autorité quelques mots d’auteur dont l’effet est certain."
- La Liberté, le 1er décembre 1934, sous la plume de Raoul d'Ast :
"Chez la Reine de Biarritz.
ACTRICE ALICE FIELD 1935 |
— Allons présenter nos devoirs à Sa Majesté, me proposa Paoli, chef de publicité de la Compagnie Française Cinématographique. Peut-être daignera-t-elle nous recevoir et se laisser interviewer par vous.
Ainsi fut fait. La Reine de Biarritz, en la circonstance Alice Field, habite un appartement d’un modernisme à la fois simple et recherché, dans lequel nous introduisit une dame d'atours des plus accueillantes. Quelques minutes plus tard. Sa Majesté élevait, de la meilleure grâce du monde sa gentille main à la hauteur de nos lèvres respectueuses.
— Abolissons tout protocole, dit-elle sans façon. A tout à l’heure les affaires sérieuses...
Elle se dirigea alors vers un meuble placé dans l’angle de la pièce et qui, vu de dos, paraissait être un piano droit.
— Erard ou Pleyel ? demandai-je pour dire quelque chose.
— Ni l’un ni l’autre, répondit-elle en le contournant. Simplement un bar.
Puis, réapparaissant avec une bouteille de porto, Sa Majesté, de la façon la plus démocratique, daigna verser dans nos verres le précieux nectar spécialement réservé pour son auguste table.
ACTRICE ALICE FIELD |
Après un discret claquement de langue appréciateur, je passai, en m’abritant derrière l’abandon du protocole, à l’objet de ma visite.
— Alors, cette Reine de Biarritz ?
— Un film que je crois excellent. Il a été réalisé par Jean Toulout, d’après la pièce de Maurice Hennequin et Romain Coolus. Je l'ai tourné avec plaisir.
— Pas d’incidents spéciaux, lors de la réalisation ?
— Aucun. Je suis navrée de ne pouvoir vous raconter aucune histoire à ce sujet... Les films heureux, comme les peuples idem, n'ont pas d’histoire...
— Je me rallie donc à la formule consacrée. Tout s’est passé dans une atmosphère de cordialité, de confiance mutuelle et de bonne humeur absolue.
— Comme vous dites. Pour une fois... c’est vrai.
Tandis qu’Alice Field parlait, une lampe voilée d’une léger satin blanc mettait en valeur l’or de ses cheveux. Car Alice Field est blonde depuis qu’elle a si magnifiquement créé, à l’écran, Cette vieille canaille, du regretté Nozière. Il était permis de croire que ce passage inattendu du brun au blond — car l'Alice Field que nous avons connue était brune — représentait une fantaisie de jolie femme. Or, la Reine de Biarritz ne m’a pas permis ces espoirs.
— Je n’ai jamais été brune... mais châtain, et même châtain clair... ce qui faisait brun à l’écran... Et je n’ai nullement l’intention d’abandonner ma "blondeur" actuelle...
— Pourtant, vous êtes née native d'un pays où les blondes sont rares ?
— C’est vrai ; je suis née à Alger, mais de père provençal et de mère espagnole, de Valence. Et comme mon père avait lui-même des parents corses... j’aurais peut-être le droit d’être brune...
— C’est pourquoi vous êtes blonde ? En raison de la logique "di femina".
— Exactement...
ACTRICE ALICE FIELD |
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