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samedi 1 février 2020

LE CHÂTEAU D'ILBARRITZ À BIDART EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1912 (première partie)


LE CHÂTEAU D'ILBARRITZ EN 1912.


Le château d'Ilbarritz à Bidart a été construit entre 1895 et 1897 par Gustave Huguenin pour le baron Albert de l'Espée, héritier des fonderies de Wendel.


pays basque autrefois chateau
CHÂTEAU ILBARRITZ BIDART
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici ce que rapporta au sujet de ce château La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-

Luz, dans son édition du 31 mars 1912 :



"Le château féerique d'Ilbarritz.



Un Domaine des Mille et Une Nuits. Un Orgue unique au Monde. 




Depuis quinze ans, aux portes de Biarritz, sur la falaise de cette Côte des Basques que Michelet appelle "la Côte des Fous", entre le Konak de la Reine Nathalie de Serbie, le lac de Mouriscot, le lac de Chabiague et l’Alhambra parisien de la Marbella, un multi millionnaire avait, au bord de l'Océan, muré, bastionné, isolé du pays basque soixante hectares de lande, de prairies, de bois et de rivage autour du sommet, d’Ilbarritz, fortifié de temps immémorial et dominant la côte française entre Saint-Jean-de-Luz et le phare de Biarritz




Aux touristes intrigués, qui longeaient les murs et les clôtures multipliées du mystérieux domaine, où nul visiteur n’était admis, les cochers biarrots — les Gascons des Pyrénées occidentales ! affirment les Béarnais, jaloux peut-être de leur imagination volontiers conteuse — chuchotaient de fantastiques légendes. 



pays basque autrefois baron
CHÂTEAU ILBARRITZ BIDART
PAYS BASQUE D'ANTAN



Elles donnaient au manoir neuf, campé sur l'antique redoute, et en dépit même de sa simplicité massive, l’allure d'un castel moderne, hanté comme une ruine féodale. Les curiosités du pays s’exaspéraient autour de l’immense enclos. Du dehors, les passants n'en saisissaient que des détails sans style, plus de trois kilomètres continus de chemins couverts, des bâtiments disparates et comme dispersés au hasard, des ruisseaux épanouis en étangs ou disparus soudain sous la terre, — un tel chaos de gourbis épars, de hangars, de passerelles, de terrasses et de pavillons étranges que les artistes, déconcertés, en déploraient la fantaisie barbare dans un des paysages les plus grandioses de notre Midi. 




Partout où cette sorte de cité chinoise n’étendait pas ses sentiers abrités de toits et la fantaisie de ses bâtisses à l'épreuve du canon, les genêts épineux, les arbustes sauvages avaient envahi le terrain et déferlaient contre les murs et les clôtures en inextricables fourrés...




Or, ce domaine, où vivait seul le descendant d'une illustre famille de France, n'a plus de mystère ; il n'alimentera plus les contes de la veillée basque ou du tourisme pyrénéen : un groupe de Parisiens vient de l’acheter. Mais il a eu la surprise de constater que la réalité, dans ce castel nouveau des "Mille et Une Nuits", dépassait parfois la légende et faisait de cet enclos célèbre un coin de terre sans pareil, ou tout était calculé, prévu, réalisé pour l'existence distante et même dédaigneuse d'un artiste opulent, d'un "original" un peu misanthrope...



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CHÂTEAU ILBARRITZ BIDART
PAYS BASQUE D'ANTAN


Nous avons, au nord du domaine, franchi la première muraille où, tous les cinquante pas, une tour carrée enjambe un chemin de ronde, familier aux douaniers basques. La double porte d’un pavillon nous donne accès par un ancien chemin communal à l’orée des chemins couverts, arrêtés net devant une poterne qui devait, jadis, mener...on ne sait où. 




Là commence, de chaque côté d'un mur robuste, le double et parallèle cheminement des hangars jumeaux dont les interminables toits de tuiles rouges sillonnent, le domaine, escaladent la colline, entrecroisent en tous sens leur réseau accidenté pour aboutir partout à des villas, des tours, des casemates et des terrasses, devant les panoramas de la terre et de l’océan. 




A chaque pas, des portes, des grillages, des cottages blottis dans la verdure arrêtent le visiteur. A l’abri de la pluie, du vent et du soleil, il explore les galeries dont la construction soignée, les chevrons et les piliers peints, les plafonds où courent les câbles de cuivre — conducteurs de l’électricité, de la foudre et des téléphones — kilomètrent dans la lande, additionnant les pavillons aux hangars et les palais en miniature aux serres d’hiver munies de poêles en faïence, à travers les six cent mille mètres du domaine aménagé et "truqué" à coups de millions. 




Une double toiture coiffe ici le plus délicieux bungalow d'été, aux parois de pitchpin verni, sorte d'ajoupa perdu dans les fourrés vierges. Plus loin, précédé de galeries entièrement closes, éclairées de baies munies de glaces et ouvertes sur le large, c'est le "Moyen Age", manoir féodal en réduction, bastille accroupie au bord des falaises et dont les murs, après quinze hivers de tempêtes au seuil du rivage le plus redouté des navires en dérive, n'ont pas une fissure, pas même un créneau rompu. 



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CHÂTEAU ILBARRITZ BIDART
PAYS BASQUE D'ANTAN



Franchie la rébarbative muraille, les salles du petit palais gardent un calme de musée. Derrière les fenêtres doubles, on ne perçoit ni la plainte du vent marin, ni les hurlements des vagues sur la Pierre-Blanche. Les murs sont de marbre et dé chêne massif, les parquets en "point de Hongrie", les plafonds à caissons de bois sculpté, l'intérieur des tours revêtu de pin ciré, les cheminées massives de brèche verte et de marbre rouge. 




Partout, sous la minuscule clé-diamant qui ouvre — Sésame passe-partout ciselé dans le nickel pour le maître unique — les douze cents serrures différentes d’Ilbarritz, les placards eux-mêmes s'entrebâillent, doublés de parois de chêne et coiffés de plafonds à moulures. C'est, jusque dans les plus infimes détails, le triomphe de la menuiserie d’art, et de l’architecture de luxe. 


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CHÂTEAU ILBARRITZ BIDART
PAYS BASQUE D'ANTAN


Deux routes couvertes, tout à tour appentis et tunnels, mènent ensuite aux constructions édifiées sur la plage : cuisines vastes, remises, galeries cimentées dans le roc, terrasses grillagées, triples murailles de bois où s'ouvrent des fenêtres dont les glaces défient les gros temps qui les fouettent des embruns furieux de la mer, c’est un dédale de souterrains et d’observatoires où la fantaisie la plus ingénieuse a réuni les luxueuses commodités de la vie et les aménagements des cabines sportives sur les plages en vogue. 




Plus loin, une élégante tour de pierre à six pans s'enracine dans les rétifs ; elle ouvre ses regards étroits sur l’immense étendue des flots et du rivage. Dans ses soubassements indescriptibles sont maçonnées des baignoires de marbre, envahies parfois par les hautes murées d’équinoxe."

A suivre... 






(Source : WIKIPEDIA)

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