LES BASQUES ET L'ARGENTINE EN FÉVRIER 1940.

Jaime Gerardo Roberto Marcelino Maria Ortiz Lizardi, né le 24 septembre 1886 et mort le 15 juillet 1942, a été Président de la République d'Argentine du 20 février 1938 au 27 juin 1942.

ROBERTO MARCELINO ORTIZ
PRESIDENT REPUBLIQUE ARGENTINE
DU 20 FEVRIER 1938 AU 27 JUIN 1942

Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien La Gazette de Bayonne-Biarritz et Saint-Jean-de-

Luz, le 2 février 1940 :

"Le président Ortiz vient de signer un décret autorisant la libre entrée des Basques en République Argentine.

Après les démarches effectuées par le Comité "Pour l’Immigration Basque", afin de permettre l'entrée dans ce pays d'une quantité de familles basques résidant en Espagne ou en France, et considérant : 

Que les buts poursuivis pour l’Immigration Basque sont de maintenir et d’augmenter ce courant d'immigration qui depuis la constitution du pays a représenté un vigoureux apport à la population et au progrès de la Nation, par les qualités de travail et d’adaptation à notre milieu économique-social. 

Que ces buts peuvent être atteints à l’intérieur des dispositions qui régissent l’entrée des immigrants dans le pays en adoptant toutes les mesures qui permettent d’assurer les points exigés sur les bons antécédents et aptitudes des personnes qui entrent dans la République. 

C'est pourquoi, le Président de la Nation Argentine décrète : 

"Le Ministre de l’Agriculture permettra l’entrée dans le pays aux immigrants basques résidant en Espagne ou en France, avec les papiers qui seraient en leur possession, et sous la garantie morale et matérielle, dans chaque cas, du Comité pour l'Immigration Basque, ou, à son défaut, celle que pourraient fournir les fonctionnaires consulaires respectifs, sur les antécédents de bonne conduite et aptitudes physique et morale des personnes en laveur desquelles intercède le dit Comité."

L’opinion sur les Basques d’un président qui exerçait ses fonctions il y a 50 ans. 

Ce n'est pas d'aujourd’hui que date le concept honorable dont les Basques jouissent en Argentine. Il y a un demi-siècle M. Carlos Pellegrini était président de cette République. Son jugement sur les Basques ne peut être plus expressif. Rappelant son voyage en Euzkadi. M. Pellegrini exprimait ainsi son admiration envers leur patrie : 

"La vigueur, l’activité et l’endurance que les Basques apportent à tout travail auquel ils touchent défient toute concurrence. Et c’est pourquoi nous les voyons monopoliser en peu de temps toutes les industries secondaires qu’ils entreprennent. Ils ont été les initiateurs de l’industrie laitière ; et. un moment, ils en ont eu le monopole ; le légendaire "laitier basque" fut chez nous un type national. Ils ont été les premiers beurriers et fromagers. Los premiers, ils ont créé les entrepôts de salaison ; et c’est un fils de Basque, Sansinena, qui a établi, le premier, ces appareils frigorifiques, d’où est venue une si vaste et si féconde transformation dans l’élevage et la boucherie : aussi son nom est-il a jamais attaché à celui de cette profitable industrie. 

COMPAGNIE SANSINENA ARGENTINE

Aujourd'hui on trouve des Basques occupant des positions distinguées dans notre monde industriel et commercial ; et les noms euskariens se font remarquer déjà dans les sciences, les arts, les professions libérales. 

DR JUAN HIPOLITO YRIGOYEN EN 1926
PRESIDENT REPUBLIQUE ARGENTINE
DU 12 OCTOBRE 1928 AU 6 SEPTEMBRE 1930

Le peuple argentin passe par une période critique de son évolution. Il en est à ce moment ingrat des aspirations viriles auxquelles ne peut répondre encore un organisme en formation. Nous ne sommes plus, comme nos ancêtres, des hommes d'une seule race, de cette race espagnole dont les grandes qualités leur permirent de vaincre l'Espagne elle-même et de réaliser les prouesses de l’Indépendance. Et d’autre part nous ne sommes pas encore une race à caractères propres et bien définis : la race argentine de l'avenir. Nous sommes en pleine élaboration. L'Argentine est un creuset où bouillonne, mêlé à l’antique fond colonial, l’apport énorme de l’immigration cosmopolite. Or cet élément ne révélera ses qualités et sa forme définitive qu’au jour où il se sera cristallisé dans le moule argentin. 

Cette influence marquée qu’ils ont exercée, par leur vigueur et leur endurance, sur notre progrès matériel, sur le développement de nos industries rurales, les Basques l'exerceront, nous n'en doutons pas, sur notre caractère national, par leur fierté native, par leur énergie, par leur franchise et leur honnêteté, afin que dans la société argentine de l’avenir on puisse reconnaître la souche euskarienne, non pas seulement aux noms, mais encore, et surtout, aux solides qualités de ce peuple noble, sympathique et fort." 

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