L'AFFAIRE STAVISKY ET BAYONNE.
C'est une crise politico-économique qui secoue la France à la fin de décembre 1933, mettant en cause de nombreuses personnalités y compris en Pays Basque Nord.
Comme je vous l'ai indiqué précédemment, puisque nous sommes samedi, voici un autre article
sur le "feuilleton" de l'affaire Stavisky et ses répercussions au Pays Basque.
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 16 janvier
1934 :
"On nous avait prédit un temps d'arrêt dans l’instruction de l’affaire du Crédit Municipal.
La journée d’hier fut en effet quasi insignifiante.
L'instruction, nous avait-on dit, durant trois jours au moins sera calme — entendez par là qu'elle ne serait marquée par aucun fait saillant à l'instruction. Ce n’est certes pas M. d'Uhalt, juge d'instruction, qui pouvait s'en plaindre. Les forces physiques ont tout de même une limite.
Il n’en a pas moins entendu M. Bonnaure dans un bref interrogatoire d'identité. Puis il a passé la main pour une audition des membres du Conseil d’administration qui ont donné des explications complémentaires sur le fonctionnement du Crédit municipal.
Quant aux perquisitions prévues et déjà remises, elles ont été renvoyées une nouvelle fois. A ceux qui ne sont pas dans le secret du cabinet du juge, il est permis de se demander ce qu'elles pourraient apporter de bien nouveau.
Il ne nous reste plus qu’à attendre les événements, à Bayonne ou à Paris.
La journée d’hier fut calme à Bayonne.
Ainsi que nous l’avions fait prévoir, la journée d’hier fut très calme à l’instruction. Le juge a fait subir à M. Bonnaure, député, un simple interrogatoire d’identité. M. Bonnaure avait l’intention de quitter Bayonne le soir pour Paris. Il reviendrait la semaine prochaine.
DEPUTE GASTON BONNAURE PHOTO AGENCE MEURISSE |
Les journaux avaient annoncé que le juge d'instruction de Bayonne ayant rejeté la mise en liberté provisoire demandée par Maîtres Fressenge et Boucheron, pour Aymard et Darius, les deux défenseurs avaient fait opposition à l'ordonnance rendue.
M. Ancely, procureur général du parquet de Pau, déclare que la date de l'audience à laquelle sera examinée la requête des avocats sera fixée d’ici deux ou trois jours.
On croit savoir, dans ces conditions, que le pourvoi pourra être examiné au cours d'une audience de la chambre des mises en accusation, à la fin de la présente semaine.
Le témoignage des membres du Conseil d’administration.
Dans l'après-midi, ont été entendus successivement MM. Behotéguy, Noël, Desmarais, Georges Parié et Durand, membres du Conseil d'administration du Crédit municipal. Leur témoignage a demandé assez de temps.
Leur audition s'est poursuivie assez tard dans la soirée. Ils furent reçus dans le cabinet de M. le président du tribunal civil. Leur rôle n’a jamais donné, en effet, lieu à aucune suspicion. La justice a voulu simplement être éclairée sur les circonstances qui précédèrent la découverte des faux bons de Tissier et sur le fonctionnement même du Crédit municipal.
L'un d'eux a déclaré : "Afin de payer l'échéance de septembre, concernant les bons de l’Urbaine, Tissier devait, pour se procurer les fonds nécessaires, soit obtenir le retrait des gages représentant, disait-il, une somme très supérieure, soit les mettre en vente."
Avisé que ces gages ne seraient pas retirés à temps, il en prépara la vente aux enchères publiques, et prit l'initiative de faire imprimer lui même, dans ce but, des affiches et des catalogues de cette vente.
Mais, alarmés, les emprunteurs, avisés que cette vente allait être pour eux une désastreuse opération, firent auprès du juge des référés de Bayonne une opposition, et obtinrent une ordonnance de sursis jusqu’à fin décembre.
Une plainte de Me J.-C. Legrand.
Interviewé à Bayonne, par téléphone, sur les déclarations de Me Freyssenge, Me Jean Charles Legrand a déclaré :
"Je viens d'être informé que l'avocat de Camille Aymard avait trouvé inadmissible que je fasse poser à son client, par le juge d’instruction de Bayonne, différentes questions. Cette indignation me surprend.
En effet, dans une interview accordée à l'Echo de Paris par M. Camille Aymard, le 11 janvier de cette année, Camille Aymard affirmait que Stavisky avait largement subventionné le Comité Mascuraud et le parti radical.
CAMILLE AYMARD PHOTO AGENCE MEURISSE |
J’ai aussitôt demandé au juge d’instruction d'inviter M. Aymard à répéter cette accusation et à la justifier.
D’après le communiqué donné par l'avocat d’Aymard, celui-ci, interrogé par le juge, n'a pas justifié son accusation et ne l'a même pas renouvelée. J’en prends acte et je passe."
— Que pensez-vous, demandons-nous, de l’incident personnel soulevé par votre confrère ?
— "Je suis très flatté, répond Me Charles Legrand, de l’intérêt que me porte mon confrère et de voir qu’il s’occupe plus de moi que de son client, mais je néglige son opinion sur des questions qu’il m’a paru nécessaire de faire poser.
Ces questions étaient sans doute embarrassantes puisqu’elles ont donné lieu à un incident et n’ont obtenu aucune réponse.
Comme j’estime qu’un pareil incident déconsidère ma profession, par la publicité que M. Freyssenge a voulu lui donner, je viens de saisir M. le bâtonnier d'une plainte contre mon confrère. Dites bien, en outre, que je ne me laisserai intimider par aucune diversion."
La détention de M. Garat.
JOSEPH GARAT MAIRE DE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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