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samedi 22 février 2025

LE PHYLLOXÉRA ET LA RIOJA ALAVESA EN ALAVA AU PAYS BASQUE EN 1920 (première partie)

LE PHYLLOXÉRA EN ALAVA EN 1920.

 

Le phylloxéra de la vigne est une espèce d'insectes hémiptères de la famille des Phylloxeridae.

C'est une variété de pucerons ravageurs parasites de la vigne, néobiotes venus de l'Est des Etats-Unis, qui a provoqué des dégâts considérables dans les principales régions viticoles d'Europe à la fin du 19ème siècle.




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LE VIN



Voici ce que rapporta à ce sujet le Dr J. Feytaud dans l'hebdomadaire Revue de viticulture, en date 

du 26 février 1920 :



"Dr J. Feytaud. — Sur le dépérissement phylloxérique du Mourvèdre X Rupestris 1202 et de l'Aramon X Rupestris Ganzin 1.


Dans le Nord-Espagne.



J'ai fait récemment des observations dans les vignobles espagnols de la Rioja. Lorsque venant d'Irun, après avoir passé devant les matadors de Vitoria, on quitte à Miranda la grande ligne de Madrid pour se diriger vers Saragosse, on entre presque aussitôt dans cette importante région viticole.



La Sierra de Toloño, que le fleuve coupe d'une entaille abrupte, en marque le seuil vers le Nord-Ouest. Cette même chaîne sous des noms divers (Sierra de Toloño, Sonsierra, Sierra de Cantabria) forme la limite nord. Au Sud, la Rioja, au sens large du mot, s'étend jusqu'aux montagnes qui séparent les bassins de l'Ebre et du Douro : Sierra de la Demanda, massif d'Urbion ; vers l'Ouest, elle atteint à peu près la ligne ferrée d'Irun à Madrid ; vers l'Est, le cours de l'Alhama affluent de droite de l'Ebre. Administrativement, elle chevauche sur les provinces d'Alava, de Logroño, de Burgos et de Soria. Elle est en somme le trait d'union entre les montagnes de Navarre et le plateau de Vieille-Castille.



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SIERRA DE TOLOÑO




Au point de vue viticole, les deux parties essentielles sont la Rioja alta, avec le centre principal de Haro, sur la rive droite de l'Ebre (province de Logroño) et la Rioja alavesa, avec Elciego, sur la rive gauche (province d'Alava).



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ELCIEGO ALAVA


J'ai parcouru plus spécialement cette dernière partie, qui est celle des grands vins de Baños, Labastida, Navaridas, Puebla, Laguardia, Elciego. La visite fut rendue facile par l'obligeance de M. Georges Dubos, viticulteur français qui administre avec beaucoup de compétence l'importante maison du marquis de Riscal.



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CAMILO HURTADO DE AMEZAGA 1888
6EME MARQUIS DE RISCAL



Il s'agit d'un pays montueux, au revers sud de la Sierra de Toloño, qui sépare ce coin d'Alava du reste de la province et de sa capitale (Vitoria). La chaîne barre l'horizon de son versant rude et nu. Entre elle et les terrasses de la vallée s'étendent des croupes et des plateaux arides. Pas de maisons éparses ; quelques chapelles seulement (ermitas) ; les habitations s'agglomèrent autour des points d'eau.



Des hauteurs dominant Elciego, on distingue vers le Nord, entre les replis du terrain, Samaniego sur un plateau pelé, le cone de Navaridas dont les maisons se pressent autour de son clocher, Pagaños au loin et, dominant tous ces villages, le bastion de Laguardia (La Garde), vieille ville moyennageuse, cerclée de murs, qui joua, paraît-il, un grand rôle au temps des guerres carlistes.



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LAGUARDIA ALAVA



Vers le Sud, la vue s'étend par-dessus les boucles de l'Ebre, sur les hauteurs de la rive droite, où Navarette profile sa tour, et jusqu'aux sommets lointains de la Demanda et de l'Urbion.



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NAVARRETE ALAVA



Au point de vue géologique, la Rioja alavesa se rattache aux terrains tertiaires, à l'étage miocène, qui constitue partout le sol de la vallée de l'Ebre depuis les abords de Miranda jusque tout près de la côte méditerranéenne. Ici le Miocène est séparé des étages tertiaires plus anciens (Eocène et Oligocène) par le redressement crétacé de la Sierra de Toloño.



C'est un miocène lacustre, formé de grès calcaires à peu près sans fossiles, avec des bancs argileux par places. Son épaisseur est grande, dépassant 200 m. en différents points, d'après M. Chudeau.



Les couches sont nettes, bien stratifiées, bien horizontales. Le plateau dont elles forment la masse, entaillé profondément par l'Ebre et raviné par ses affluents, se découpe en mamelons, en montagnettes aux flancs rudes dont la plupart ont le dessus plat, nivelé comme une terrasse.



La teinte générale est blanchâtre ou rosée vers Haro, Baños, Elciego ; rougeâtre vers la Puebla, Fuenmayor, Logroño.



Le climat, plutôt doux, permet la culture de l'Olivier, surtout répandu dans les alluvions récentes de la vallée, notamment vers Fuenmayor et Logroño, où l'on remarque aussi quelques autres arbres fruitiers. Les cultures communes de la plaine sont le Peuplier, la Vigne, les céréales (Blé, Orge), et les plantes potagères, parmi lesquelles figure en bonne place le Piment rouge dont les fruits, à l'automne, suspendus aux fenêtres en longs chapelets, jettent une note éclatante sur les façades des maisons.



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PIMENTS A LODOSA NAVARRE



Sur les côtes, le paysage offre un aspect d'aridité évoquant celui du plateau de la Vieille-Castille : une herbe rare rappelant celle de nos causses, des friches, quelques champs d'orge et de blé, des vignes éparses, ou si peu !



Le sol est maigre sur les pentes, où la roche affleure presque partout ; son épaisseur n'est suffisante que sur les terrasses couvertes d'alluvions anciennes et dans les replis où la terre s'est amassée sous l'action du ruissellement.



Or ces terres pauvres, ces sols que l'on dut arracher pour ainsi dire au roc par un démontage ardu, sont de bonne terres à vigne, produisant des vins de qualité.



La Vigne est répandue de longue date dans cette région, dont elle est la culture essentielle. Par elle sont nées à Elciego, Laguardia, Logroño, Haro, des installations importantes.



On l'a plantée de-ci de-là, en approfondissant les sols trop maigres, en profitant des moindres creux et des moindres terrassements. La plupart des vignes furent créées au prix de gros travaux ; pour obtenir une couche de terre suffisante, il fallut extraire des masses de pierres. Les parcelles installées dans ces conditions difficiles sont entourées de gros murs de pierre sèche, témoins du défoncement, comme beaucoup de vignes des coteaux jurassiques de notre Périgord.



Aussi ne trouvons-nous pas là-bas de grands vignobles, d'un seul tenant. S'il existe de grosses exploitations, elles sont toujours très morcelées, tout au moins dans la partie des meilleurs vins, aux alentours d'Elciego.



Les vignes sont greffées. Les cépages courants sont le Tempranillo, qui domine, le Graziano, le Mazuelo ; les vignes blanches sont peu nombreuses, constituées par le Jaen et le Calagraño. Depuis quelques années, des cépages français (Cabernet-Sauvignon, Malbec, etc.), sont essayées avec succès sur l'initiative d M. Georges Dubos.



La plantation est d'ordinaire à 5 000 pieds environ par hectare, avec écartement de 2 mètres entre les rangs et 1 mètre entre les pieds. Elle est en taille basse, sans échalas. Les vignes du domaine de Riscal sont à peu près seules sur échalas et sur fils de fr ; leur espacement est de 1 m. 80 X 1 m. 20.



J'ai vu les vignobles d'Elciego peu de temps avant la récolte. La vendange a lieu tardivement, en octobre. Cette année, elle a débuté le 3 octobre et n'est devenue générale que le 5 ou 6, un peu plus tôt à la Puebla, un peu plus tard à Laguardia et Navaridas.



Le transport est fait à dos d'âne ou de mulet, dans de longues comportes contenant chacune de 90 à 100 kilogrammes. Beaucoup de petits propriétaires, au lieu de vinifier eux-mêmes, cèdent le raisin aux grosses caves du pays. La vente se fait soit à la charge de 184 kilogrammes (2 comportes), soit à l'arroba de 11 kilogrammes 500 ; les cours atteignirent cette année (1919) 4 fr. 25 par arroba.



En de nombreuses parcelles les quantités étaient réduites, soit à cause du dépérissement des ceps sur lequel je reviendrai tout à l'heure, soit par suite des gelées qui firent grand tort au dernier printemps. Mais, en général, les grappes étaient belles, bien fournies et très saines. Le Mildiou n'a pas fait de mal et l'Oïdium n'a sévi que par places, chez des propriétaires négligents.



Pas de pourriture, pas de ces grains desséchés, en grelot, qui se cachent si souvent au revers de nos plus belles grappes. C'est que les vignerons de là-bas ont la bonne fortune de cueillir les raisins sans vers : la Cochylis et l'Eudémis leur sont inconnues.



Au reste, les parasites sont rares : au printemps, sur quelques points, on observe de petits foyers d'Altise ou de Cigarier ; mais à partir de juillet les destructeurs de feuillage ne font plus parler d'eux."


(Source : Wikipédia)



A suivre...





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