L'ÉGLISE DE SAINT-JEAN-DE-LUZ.
L'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz est renommée pour son retable du 17ème en bois doré et pour y avoir vu y célébré le mariage du roi Louis XIV le 9 juin 1660.
L'église est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 7 mars 1931.
Voici ce que rapporta à ce sujet le bulletin de la Société des sciences, lettres & arts de Bayonne, du
1er juillet 1932, sous la plume de Pierre Dop :
"IV. — L'Eglise actuelle.
La nef et son chevet.
... Nous retrouvons des données en 1664 et les retirons des comptes de Haraneder de Monségur, ainsi intitulés : Comptes de la recepte que jay faict pour la construcion de leglisse neuveu et de la distribussiou.
La recette se monte à 4 332 l. 08.
Quant aux dépenses, dont le total est de 8 441 l. 10, elles nous permettent de savoir qu'on éleva les murs au-dessus de la porte du côté nord, faite l'année précédente, qu'on travailla à la grande porte du côté du midi et à la construction de divers arceaux.
En 1665 on bâtit le grand arceau qui s'ouvre sur le choeur, et celui du grand autel. Ils furent l'oeuvre des entrepreneurs Lespinette et Barthe, le premier de Bayonne, le second, de Bidache. On avait traité avec eux, moyennant la somme de 6 000 l., pour la construction de cinq arceaux, suivant contrat passé par-devant Me Bereau, notaire.
Cependant la Communauté trouvant que les travaux traînaient en longueur. L'obligation que souscrivit, le 27 Janvier 1666, le clavier Haraneder de Monségur nous donne à l'entendre. Celui-ci s'y engage à "faire continuer la construction de la nouvelle esglize en telle sorte quil la fer couvrir et mettre en estat convenable pour y pouvoir celebrer la sainte Messe pendant le jour de la Noël prochain." Il sera dédommagé de ses avances par la perception de la moitié de tous les droits sur le vin, tant de ceux qu'on avait coutume de lever que de ceux que la Communauté avait votés en supplément "pour faire advancer au plustot la batisse de la nouvelle Esglize."
De plus, comme il est prévu que la perception de ces droits ne sera pas suffisante, soit pour le rembourser des frais de l'entreprise, soit pour liquider son compte d'administration des années précédentes créditeur de 1 272 l. 19 d., on lui affecte les sommes à provenir "des donations aumones et "charités", faits par les personnes qui acquerraient des sépultures dans l'intérieur de l'église.
Certainement la messe de Noël 1666 ne fut pas célébrée dans la nouvelle église, comme l'exigeait le contrat dont nous venons de parler. Car un nouveau marché fut passé le 30 Décembre 1669 avec Lespinette et Barthe devant Me Moleres, notaire, pour la construction de deux arceaux et la continuation de la muraille du côté nord. Entre temps le dernier arceau vers le fond de l'église avait été construit par les maîtres-maçons de St-Jean-de-Luz. Par le même contrat du 30 novembre 1669, les entrepreneurs bayonnais se chargèrent aussi "d'abatre et desmolir sur ce quils ont déjà faict, la voute de lentien coeur, avec les fondemens de la vieille muraille".
Le clavier Haraneder de Monségur resta en fonctions jusqu'en 1672. Sa gestion souleva de graves critiques. Ses comptes sont épluchés minutieusement. Chaque article, passé au crible, est sévèrement discuté. Le document est couvert de notes, inscrites en marge par un vérificateur.
Il n'avait réussi à faire couvrir qu'une partie de l'église. Les journées payées de ce fait aux ouvriers sont jugées exagérées.
Il avait fait donner de plus vastes proportions au retable du grand autel. La dépense lui est laissée pour compte, à titre de "charite faite a leglize", son contrat ne l'autorisant pas à en faire d'autres que celles qui concernaient la couverture du nouveau bâtiment.
Il avait fait ouvrir une grande porte en remplacement de celle par laquelle passa Louis XIV. L'initiative est fortement critiquée. La porte est regardée comme "inutile et incommode".
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PORTE MUREE EGLISE ST JEAN-BAPTISTE 64 SAINT-JEAN-DE-LUZ |
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