L'ÉGLISE DE SAINT-JEAN-DE-LUZ.
L'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz est renommée pour son retable du 17ème en bois doré et pour y avoir vu y célébré le mariage du roi Louis XIV le 9 juin 1660.
L'église est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 7 mars 1931.
Voici ce que rapporta à ce sujet le bulletin de la Société des sciences, lettres & arts de Bayonne, du
1er juillet 1932, sous la plume de Pierre Dop :
"Chapitre II. Histoire de l'Eglise.
II. — L'Eglise primitive.
Un fait reste acquis, et nous le tenons des documents écrits, signalés précédemment. Une église existait à St-Jean-de-Luz au XIIe siècle, et certainement d'une fondation antérieure à cette époque.
Or, comme nous tâcherons de nous en rendre compte par un examen de l'édifice, tel que nous le possédons aujourd'hui, les parties les plus anciennes ne paraissent pas remonter au delà du XVe siècle.
Cet édifice a donc succédé à un ou plusieurs autres.
Est-il érigé à la même place ?
On ne découvre dans la construction actuelle, tout au moins au-dessus du sol, aucun vestige que l'on pourrait faire remonter au XIIe siècle. Cependant on ne peut rien en conclure d'une façon absolue. Des fouilles qui n'ont jamais été faites pourraient amener des découvertes. On sait aussi que l'usage liturgique veut que les matériaux d'une église démolie servent à celle qui la remplace.
M. l'abbé Haristoy doute que la première église de St-Jean-de-Luz fût à l'emplacement de celle d'aujourd'hui. Il estime peu vraisemblable qu'on l'ait édifiée à l'une des extrémités de l'agglomération ancienne, tout près de marécages — ces marécages, disparus de nos jours, mais qui bordaient encore il y a cinquante ans la partie méridionale de la ville. — Considérant la situation du primitif hôpital ou hôtellerie affectée aux pèlerins de Saint-Jacques, tout près de l'embouchure de la Nivelle, dans la partie envahie par la mer, et celle du débouché de la route de Bayonne jusqu'en 1740 par le vallon du lac, il verrait volontiers cette première église dans les environs d'une ligne reliant les deux points considérés. A notre avis, ce point de vue repose sur des bases trop légères. Nous sommes portés davantage à adopter l'opinion que l'église, au moins trois fois reconstruite au cours de son existence, a toujours occupé le même site.
En effet, à part quelques exceptions datant surtout des temps modernes, c'est le cas ordinaire qu'un lieu de culte garde sa destination à travers les âges. Il est même arrivé aux époques de conversion que le culte chrétien se soit tout simplement installé dans les temples païens bâtis par les Romains et que, plus tard, des églises aient été édifiées sur l'emplacement même de ces temples.
Nous ne voulons pas dire par là que l'église de St-Jean-de-Luz ait succédé à un sanctuaire païen. On ne reconnaît pas le moindre indice d'une installation romaine sur les lieux occupés par la ville, et même, pour certaines considérations, nous écartons l'hypothèse de cette installation, contraire aux principes des Romains qui se jugeaient, loin des côtes, mieux à l'abri des coups de main.
Cependant, il nous est impossible d'avancer d'une façon sûre les raisons qui ont motivé le choix de l'emplacement.
On pourrait en proposer de bien diverses. Celle qui nous semble la plus vraisemblable est la proximité de la demeure du baron, puisqu'il y eut baron et baronnie.
Précisément les Archives Municipales possèdent un document de 1670, où nous relevons qu'une maison qui était au seigneur ou baron se trouvait en face de la grande porte de l'église, maison qui était entrée dans le domaine de la communauté avec la cession de la baronnie par le chapitre de Bayonne et qui servait de boucherie à l'époque où il en est fait mention.
Devons-nous y voir la demeure même des barons, tout au moins de ceux qui précédèrent les vicomtes de Labourd dans la possession de la baronnie, et sur lesquels aucun renseignement n'est venu jusqu'à nous ?
D'autre part, voici ce que nous lisons dans l'édition de 1855 de Saint-Jean-de-Luz historique et pittoresque, par M. Léonce Goyetche :
LIVRE SAINT-JEAN-DE-LUZ HISTORIQUE ET PITTORESQUE 1856 DE LEONCE GOYETCHE |
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