Les manifestations de douloureuse sympathie ont afflué à la villa Saint-François où un grand nombre de personnes ont été admises à l'honneur de saluer la dépouille mortelle du général Bourbaki, et ont entouré de couronnes et de fleurs la couronne du 1er zouaves dont Bourbaki a été le premier colonel ; celles de l'Association des anciens élèves de La Flèche et du 49e d'infanterie en garnison à Bayonne sont remarquablement belles.
GENERAL BOURBAKI SUR SON LIT DE MORT LE MONDE ILLUSTRE 2 OCTOBRE 1897 PHOTO GUESQUIN
INSIGNE REGLEMENTAIRE 1ER REGIMENT DE ZOUAVES
Les télégrammes de condoléances arrivent de toutes parts, principalement de l'armée. Celui de M. Félix Faure est ainsi libellé :
Directeur cabinet Président République à Madame Bourbaki, Saint-François, à Bayonne.
M. le Président de la République me charge d'avoir l'honneur de vous exprimer toute la part qu'il prend au grand deuil dont vous êtes frappée.
C'est dans la matinée du 25 septembre qu'ont eu lieu les obsèques, en l'église Saint-Etienne de Bayonne.
Dès huit heures du matin, les routes qui conduisent à la villa Saint-François sont sillonnées d'équipages et de piétons. La levée du corps a été faite à dix heures par le curé de la paroisse Saint-Etienne, entouré d'un nombreux clergé. Le cortège se met en marche dans l'ordre suivant : la croix, les Frères des écoles chrétiennes, les vétérans de Bayonne et de Biarritz précédés de leurs drapeaux voilés de crêpe, le clergé, un drap mortuaire dont les coins sont aux mains du général Fallieux, du colonel Peletingeas, du colonel Privat et de l'intendant Forget.
Le cercueil, enveloppé dans un drapeau tricolore et sur lequel sont placés l'uniforme, les épaulettes, l'épée du défunt et une couronne de laurier envoyée par l'impératrice Eugénie, est placé sur un char trainé par deux chevaux. Les cordons sont tenus par les généraux Derrécagaix, Lebrun, Danès, Philippe, le maire et le sous-préfet de Bayonne. Suivent les Soeurs dominicaines un adjudant portant sur un coussin les décorations de Bourbaki et des soldats chargés des couronnes.
ENTERREMENT DU GENERAL BOURBAKI LE MONDE ILLUSTRE 2 OCTOBRE 1897 DESSIN THIRIAT
Le deuil est conduit par M. Adam, beau-frère du général, et par plusieurs membres de la famille. Viennent après le général Varaigne, commandant le 18e corps, représentant le Président de la République ; le capitaine Derrieux, délégué par le ministre de la guerre, environ deux cents officiers, quelques-uns venus des garnisons voisines, et de nombreuses notabilités.
L'absoute a été donnée par le Vicaire général, tandis que le glas sonnait tristement. Une délégation d'anciens soldats porte ensuite le cercueil sur le parvis où la foule attend, émue et recueillie. Là, les dernières prières sont dites, et, au moment où le clergé se retire, le général Varaigne, commandant le 18e corps, représentant M. Félix Faure et le gouvernement, a, dans un langage d'une éloquence virile, rendu un suprême hommage à la mémoire du général Bourbaki ! Un second discours a été prononcé par le colonel Peletingeas, le plus ancien compagnon d'armes de Bourbaki, dont la voix était, à certains moments, étouffée par les sanglots.
PORTRAIT DU GENERAL BOURBAKI LE MONDE ILLUSTRE 25 SEPTEMBRE 1897
C'est sous le coup d'une profonde impression que la foule se disperse. Mme Bourbaki et quelques intimes restent seuls dans l'église pour veiller à l'installation provisoire du cercueil du général."
Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.
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