EN 1944, LES CIVILS DE BIARRITZ PAIENT UN LOURD TRIBUT À LA GUERRE.
Cette matinée du lundi 27 mars 1944 ressemble à n'importe quel autre jour de la guerre pour les habitants de Biarritz.
Il y a 78 ans, jour pour jour, il fait un temps superbe, au Pays Basque, avec un beau ciel
limpide quand les sirènes d'alarme retentissent à 14 heures, à Biarritz, Bayonne, Anglet et St-
Jean-De-Luz.
La BBC avait annoncé, une semaine auparavant, le message suivant : "les violettes de Parme
refleuriront".
Les allemands sonnent l'alerte générale depuis leur observatoire qui est situé au sommet de la
A Biarritz, certains habitants vont aussitôt dans les abris anti-aériens en respectant les
consignes de sécurité et beaucoup d'autres par contre, croyant à un énième exercice de
sécurité ne se dépêchent pas de se mettre à l'abri, continuant à vaquer à leurs occupations
quotidiennes, certains allant même prendre quelques couleurs à la plage.
Ce jour là pourtant, c'est une attaque massive de bombardiers américains qui visent
l'ensemble du territoire français.
Pas moins de douze terrains de l'aviation militaire allemande sont attaqués le même jour, dont
ceux de La Rochelle, de Bordeaux, de Mont-de-Marsan, de Pau et de Biarritz.
700 bombardiers sont à l'attaque dont les fameuses "forteresses volantes" américaines B17 et
les B24 "Liberator", appuyés par 960 chasseurs dont les très performants P38 américains.
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BOMBARDIER B17 EN 1944 |
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BOMBARDIER B24 LIBERATOR EN 1944 |
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CHASSEUR P38 EN 1944 |
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EQUIPAGE AVION US ARMY 27 MARS 1944
PAYS BASQUE D'ANTAN |
La formation qui se dirige vers l'aéroport de Parme compte 49 bombardiers, du 466 Bomber
group et du 458 Bomber group, partis de la région de Norwich, située sur la côte Est de
l'Angleterre.
Les bombardiers longent le littoral atlantique à une certaine distance de la côte, pour ne pas se
faire remarquer par les radars allemands.
Puis, direction en 4 vagues vers les terrains d'aviation de Biarritz et de Pau.
La première vague franchit la Barre à Anglet, pour se diriger ensuite vers Pau.
La seconde passe au-dessus de la Grande Plage et lâche ses bombes sur l'aéroport mais aussi
sur les quartiers de Biarritz et d'Anglet proches de Lahouze, Chassin et Parme.
La troisième arrive par le travers du phare de Biarritz et se dirige vers Parme et s'en retourne
vers le Nord-Ouest sans lâcher son chargement, comme si elle avait raté son objectif.
La quatrième vague arrive de l'Ouest, au-dessus du Rocher de la Vierge. Malgré la défense
anti-aérienne placée sur les falaises, elle lâche 45 tonnes de bombes à fragmentation en moins
de 10 minutes, bombardant ainsi les quartiers du Port-Vieux, de la gare du Midi, de Lahouze
et de la place Pordelanne.
Les témoins racontent : "le soleil disparut subitement, il faisait noir, il faisait froid".
Quand les avions sont repartis, c'est au sol la désolation et nombre d'immeubles sont pulvérisés
ou endommagés (375 maisons au total) et les débris de toutes sortes jonchent le sol.
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BIARRITZ 27 MARS 1944
PAYS BASQUE D'ANTAN |
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BIARRITZ 27 MARS 1944
PAYS BASQUE D'ANTAN |
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BIARRITZ 27 MARS 1944
PAYS BASQUE D'ANTAN |
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BIARRITZ 27 MARS 1944
PAYS BASQUE D'ANTAN |
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BIARRITZ 27 MARS 1944
PAYS BASQUE D'ANTAN |
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BIARRITZ 27 MARS 1944
PAYS BASQUE D'ANTAN |
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BIARRITZ 27 MARS 1944
PAYS BASQUE D'ANTAN |
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BIARRITZ 27 MARS 1944
PAYS BASQUE D'ANTAN |
On aperçoit de nombreux corps ensanglantés et les gens sont hagards, courant dans tous les
sens.
Les secours, les pompiers, les agents de police s'activent.
Des hommes de la défense passive munis de brassard barrent la route vers la plage du Port-
Des corps sont ramassés sur la plage.
Le bilan est très lourd parmi la population civile : 90 morts à Biarritz, une quarantaine à
Anglet, mais leur nombre va augmenter car dans les jours qui suivent 33 des 122 blessés
hospitalisés meurent à l'hôpital des suites de leurs blessures.
Blessés peu graves : 107.
Nombre de personnes sinistrées, sans abri : 1 200.
Côté allemand aussi, on dénombre une quarantaine de victimes, dont des élèves pilotes
allemands qui célébraient la fin de leurs cours, qui seront inhumés au cimetière de Saint-
Côté matériel militaire : dix Messerschmitt 109 utilisés comme chasseurs école sont détruits.
Les dépôts de munitions, de combustible, les hangars sont pulvérisés.
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MESSERSCHMITT 109 EN 1944 |
On comptera par la suite plus de 100 impacts de bombes à l'hectare !
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ARTICLE LE SUD OUEST MARS 1944
PAYS BASQUE D'ANTAN |
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ARTICLE LE SUD OUEST MARS 1944
PAYS BASQUE D'ANTAN |
La presse "Le Sud Ouest" pro allemande indique : "les "libérateurs" ont passé sur Biarritz,
semant ruines et deuils" et "nombreux morts et blessés parmi la population civile".
Les funérailles eurent lieu le jeudi 30 mars au jardin public de Biarritz, au milieu d'une foule
immense.
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OBSEQUES BIARRITZ MARS 1944
PAYS BASQUE D'ANTAN
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OBSEQUES BIARRITZ MARS 1944
PAYS BASQUE D'ANTAN |
(Source : Regards sur la seconde Guerre Mondiale de Mixel Esteban aux éditions Elkar et www.retours-vers-les-basses-pyrenees.fr)
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