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jeudi 19 janvier 2017

LES KONARZEWSKI PHOTOGRAPHES POLONAIS AU PAYS BASQUE EN 1900


LES  KONARZEWSKI PHOTOGRAPHES AU PAYS BASQUE EN 1900.



Ladislas Konarzewski est né en 1823 à Kielk, au Nord-Est de la Pologne, à proximité de la Lituanie.


Militaire de carrière, cet officier et aristocrate de l'Armée Polonaise, fait partie de l'Etat-Major et participe au soulèvement contre les Russes Tsaristes, qui envahissent la Pologne en 1863.



Le mouvement d'insurrection est noyé dans le sang.



Condamné à mort, il doit s'exiler, comme un très grand nombre de ses compatriotes..


Tout d'abord, il s'installe en France, à Paris. 

Il n'est pas exagéré de dire qu'il se vit contraint de refaire sa vie de fond en comble.

Socialement, sentimentalement, économiquement, le passé est révolu.




Quelques années plus tard, en 1865, il décide de venir au Pays Basque, et à Saint-Jean-de-Luz, en particulier.



Pourquoi a-t-il choisi ce coin de France ? Nul ne le sait...



Par contre, ce que l'on sait, c'est qu'à l'âge de 34 ans, en 1869, il se marie à Irun (Guipuscoa) avec Marie Ithurbide, originaire d'Urrugne et âgée de 16 ans.



Ils eurent dix enfants, dont l'aîné des garçons fut Jean, que tout le monde appela, par son héritage, Monsieur Ladislas. 




Ce fut certainement le premier photographe professionnel de Saint-Jean-de-Luz. 




Sa nouvelle vie luzienne coïncida avec les grands travaux de construction de digues : Socoa d'abord puis Sainte Barbe.


Cela nous vaut des vues étranges d'une baie très ouverte sur la mer, mais aussi de ce qui , dans le même temps, disparaissait : la porteuse d'eau, la marchande de poisson, types féminins solides et gracieux qui allaient venaient encore de la plage au pont de Ciboure, pieds nus par les rues pavées.




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CLICHE KONARZEWKI





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ENTREE CIBOURE CLICHE KONARZEWSKI






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VUE DE CIBOURE CLICHE KONARZEWSKI

Il se convertit en grand portraitiste et fit de nombreux clichés de paysages urbains et maritimes de Saint-Jean-de-Luz, Vera de Bidasoa (Bera)  et Fontarrabie (Hondarribia).




Avec un haut niveau technique, et avec une formation de peintre (aquarelle et gouache), il retouchait les clichés non seulement dans les portraits, mais aussi dans les paysages, souvent maritimes, ce qui était habituel pour arriver aux effets des "vagues et nuages".





En 1873, il prend contact avec les carlistes car il veut faire des clichés du chef des rebelles le curé Santa Cruz Lloidi Manuel.



Il fait le 8 avril 1873 dans un jardin de Vera de Bidassoa (Navarre)  3 clichés historiques du curé Santa Cruz Lloidi Manuel, qu'il paye 100 reales et dont les négatifs se vendront plus tard.





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CURE SANTA CRUZ entouré de combattants carlistes




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CURE SANTA CRUZ

 


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CURE SANTA CRUZ


Dans la maison de la rue Garat où il officiait, on venait se faire photographier, non sans crainte parfois, dans les grandes occasions.




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PORTRAIT DE COUPLE PAR LADISLAS KONARZEWSKI



Pendant ce temps, son fils aîné Jean, faisait de brillantes études à l'école polonaise de Paris, puis au Lycée Condorcet.



Mais le vieux Ladislas mourut en 1891, laissant seuls la mère et les neuf autres frères et soeurs dont certains en bas-âge.



Jean Ladislas Konarzewski revint à Saint-Jean-de-Luz.



Il reprit l'atelier de photo pour faire vivre la maisonnée.



S'adaptant aux progrès techniques, artisan soucieux de la qualité de son travail, artiste désireux d'accumuler les documents précieux, s'installa définitivement au 27, de la rue Garat, à l'angle de la rue Courtade, aménageant le toit en verrière pour y avoir un atelier de pose à la lumière naturelle.



Il se remit à parler basque, sa langue, après tout, maternelle, avec une clientèle des villages alentour : d'Ascain, de Saint-Pée-sur-Nivelle, de Sare, d'Urrugne, de Béhobie.



Grand marcheur, il partait pour des journées entières, son lourd matériel sur le dos, avec sa musette et sa gourde, et ramenait de ses escapades des vues de fermes splendidement éclairées, de sous-bois de chênes.



Ayant sacrifié, pour les siens, toute ambition plus haute à laquelle il eût pu prétendre, il s'en consola dans la joie du métier bien fait, la cueillette patiente des paysages et des visages, l'amour de ce pays, sauvant de l'oubli combien de visages aimés, de moments tendres, de familles un instant réunies.




Tels furent les Konarzewski, photographes français, de 1865 à 1945, polonais de mémoire et basques par amour, enterrés tous deux à Saint-Jean-de-Luz.












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