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mardi 28 octobre 2025

LA SARDINE AU PAYS BASQUE EN 1935 (première partie)

LA SARDINE AU PAYS BASQUE EN 1935.


Au début des années 1930, le port de Saint-Jean-de-Luz connaît une crise de la pêche de la sardine, avec une concurrence espagnole et surtout portugaise.




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DEBARQUEMENT DU POISSON SAINT-JEAN-DE-LUZ 1933
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet le Bulletin de la Société des sciences, lettres & arts de Bayonne, en 

juillet 1935 :



"Sardine au Pays Basque.

Biologie — Pêche — Conserve.



Avant de passer à la description de la fabrication des conserves de sardines, faisons une étude rapide sur la biologie de la sardine à Saint-Jean-de-Luz et sur la façon dont on effectue la pêche sur notre côte.



Biologie de la sardine.



Monsieur Paul Arné, chargé de mission par l'Office Scientifique et Technique des Pêches Maritimes, a fait depuis de longues années et continue à faire des recherches sur la sardine de Saint-Jean-de-Luz. Il a fait connaître les résultats de ses recherches dans la revue de l'Office Scientifique des Pêches, revue à laquelle nous empruntons les détails suivants :


La biologie de la sardine n'est pas la même dans toutes les régions des mers d'Europe fréquentées par ces clupéides :


les circonstances, la durée, et l'époque de la ponte, le développement des jeunes, leur croissance présentent des différences sensibles non seulement entre les populations de l'Atlantique et celles de la Méditerranée, mais même entre les individus qui habitent l'une et l'autre de ces mers.



A ces caractères biologiques différentiels s'ajoutent des distinctions morphologiques révélées par de patientes recherches et qui ont permis de constater l'existence de plusieurs races dans les populations de sardines qui ont été étudiées.



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SARDINE
INSTITUT DES PÊCHES



Dans l'Atlantique, nous constatons la présence de trois races :


1°. — La race Atlantique Méridionale qui s'étend du Golfe de Cadix jusqu'aux côtes de Galicie-Santander.

2°. — La race du Golfe de Gascogne, de Santander à brest.

3°. — La race de la Manche.



La race du Golfe de Gascogne, race qui nous intéresse particulièrement ici, a été déterminée par Fage à l'aide d'échantillons provenant de Santander, d'Arcachon, et de Concarneau. Mais les sardines du fond du Golfe appartiennent-elles à cette race du Golfe de Gascogne ou forment-elles une population ayant des caractères permettant de la distinguer ? Nous allons essayer de le préciser.



M. Arné a constaté que certains caractères biologiques de la sardine de Saint-Jean-de-Luz ne correspondaient pas avec ceux que Fage attribue aux sardines de la race du Golfe de Gascogne, telle qu'il l'a définie.



Les différences portent surtout : sur la présence, toute l'année, dans le fond du Golfe, de sardines adultes et immatures de tout âge et, sur l'époque de la période principale de ponte qui, d'après les observations de M. Arné aurait lieu, dans cette région, surtout en hiver et au début du printemps, alors que Fage indique Mai-Juin, comme étant les mois pendant lesquels la sardine de la race du Golfe de Gascogne se reproduit en plus grand nombre.



La sardine exigeant pour se reproduire des eaux d'une température supérieure à 12° et inférieure à 15°, c'est en hiver que ces conditions de milieu se trouvent remplies dans le fond du Golfe de Gascogne où paraît séjourner en permanence une nappe d'eau tempérée, dont la température ne passe au-dessus de 15° que vers fin Mai dans les années normales.



Il est donc naturel que la période de reproduction de la sardine soit terminée, à cette date, dans la région de Saint-Jean-de-Luz. Mais on sait, par la longue durée de la période de ponte, que tous les adultes ne sont pas mûrs en même temps. Il se peut donc que les sardines parvenues à l'état de maturité sexuelle, en hiver, se rassemblent, à cette saison, dans le fond du Golfe pour profiter des conditions de milieu favorables et que les individus prêts à se reproduire plus tardivement, recherchent, dans d'autres parages, à la fin du printemps, les eaux entre 12° et 15° qu'ils ne trouvent plus à ce moment dans le fond du Golfe.




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SARDINE
CLICHE OFFICE DES PÊCHES



Ce serait une explication des renseignements en apparence contradictoires recueillis dans les différents ports de Santander à Brest.



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RETOUR DE PÊCHE SANTANDER
CANTABRIE D'ANTAN



Les individus en état de maturité sexuelle tardive doivent se rencontrer, en plus ou moins grande abondance à la même date, suivant la latitude où est faite l'observation.



Fage ne manque pas d'ailleurs d'indiquer la précocité, d'une manière générale, des individus méridionaux par rapport aux individus septentrionaux. Il se passerait d'une façon plus restreinte dans le Golfe, ce qui a été constaté, d'une manière générale, pour la sardine de l'Atlantique méridionale à la mer du Nord.



Fage dit à propos de la race du Golfe de Gascogne : "La ponte a lieu dans le Sud, du printemps au début de Mai et à la fin de Mai-Juin vers le Nord."



Le fait que les variations locales de milieu marin auxquelles la sardine est, on le sait, très sensible avancent ou retardent, suivant les années, dans la même région, la date de la période principale de ponte, vient encore ajouter à la complexité du problème, mais permet d'expliquer les contradictions apparentes des auteurs.



Il paraît donc possible d'attribuer à toutes ces causes les divergences constatées entre les dates de la période principale de ponte de la sardine de St-Jean-de-Luz et celles qui ont été observées ailleurs, pour l'ensemble de la race du Golfe de Gascogne.



Il convient d'ajouter, d'autre part, que la présence toute l'année au fond du Golfe de Gascogne de sardines immatures et adultes de tout âge, a été révélée surtout depuis l'emploi dans le quartier de Bayonne d'un filet à grand rendement, le bolinche, qui contrairement au filet de maille, utilisé auparavant, capture indistinctement quelle qu'en soit la taille toutes les sardines du banc entouré par l'engin. Je vous parlerai tout à l'heure de ces différents engins de pêche à la sardine.




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ARMEMENT D'UN BATEAU
POUR LA PÊCHE A LA SARDINE



Le bolinche, employé depuis de longues années en Espagne, n'était pas encore autorisé dans le quartier de Bayonne au moment où Fage a réuni la documentation qui lui a servi pour ses importants travaux sur les clupidés.



Pour ces raisons, la présence à la côte, pendant toute l'année, de même que l'époque de ponte moins tardive, ne paraissent pas à notre avis, constituer des caractères biologiques différentiels suffisants pour distinguer la sardine de Saint-Jean-de-Luz de la race type du Golfe de Gascogne.



Il paraît d'ailleurs difficile, a priori, de séparer nettement, de l'ensemble des sardines qui fréquentent ce Golfe, une population locale aussi importante que celle de la région qui nous occupe.



Il ne faut pas oublier que, depuis la généralisation de l'emploi des bateaux de pêche à vapeur et à moteur dans le fond du Golfe, les secteurs de pêche, de régions autrefois nettement séparées, tendent à se confondre.



Si les luziens remontent jusqu'à la limite Nord de leur quartier pour aller chercher les sardines par le travers de Mimizan, les Arcachonnais, à mesure que leurs bateaux se perfectionnent, descendent de plus en plus vers le Sud du bassin parfois jusqu'à Contis, pour exploiter les mêmes bancs ; et les espagnols de Fuentarabia, de Saint-Sébastien, d'Ondarroa, même de Lequeitio, quand la sardine manque dans leurs parages, viennent aussi sur la côte des Landes pour atteindre les bancs de sardines qui sont à la limite des eaux françaises.



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PORT ET FLOTILLE ONDARROA BISCAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Des échantillons de clupes, dans ces localités pourtant éloignées proviendraient donc, en réalité, de la même population.



La partie Nord du Golfe de Gascogne, de l'embouchure de la Gironde à Brest, est, par contre, exploitée d'une manière différente et la sardine, jusqu'à ce jour, paraît s'y comporter tout autrement que dans la partie du Sud du Golfe.



Des études ultérieures permettront, sans doute, de mieux expliquer les différences biologiques actuellement constatées dans ces deux secteurs et de préciser s'il y a lieu de distinguer, dans la race du Golfe de Gascogne, une population nord et une population sud.



On peut, d'ores et déjà, affirmer qu'il ne faut pas compter sur des distinctions morphologiques importantes pour caractériser ces populations voisines, si on parvient à les séparer biologiquement.



Les quelques divergences signalées sont, en somme, d'importance trop faible pour qu'on puisse avoir la certitude qu'elles ne sont pas dues aux différences de méthode employée par les auteurs.



Si quelques-unes méritent d'être retenues et confrontées à nouveau, la plupart, en tous les cas, restent dans les limites des erreurs possibles.



Il ne faut pas oublier enfin que les recherches morphologiques longues et minutieuses à réaliser ne portent, obligatoirement, que sur une portion infime d'individus, en regard de l'immense population des sardines."



A suivre...









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