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vendredi 21 novembre 2025

PROVERBE BASQUE DU JOUR ET FÊTE DU 21 NOVEMBRE 2025 PRÉSENTATION DE LA VIERGE MARIE AU TEMPLE ET SAINT ALBERT - AURKENE

 

PROVERBE DU 21 NOVEMBRE 2025 (PRÉSENTATION DE MARIE AU TEMPLE) (SAINT ALBERT DE LOUVAIN) (RUFUS) (AMAURY) (AURKENE).


PRÉSENTATION DE LA VIERGE MARIE AU TEMPLE : c'est une fête catholique (considérée comme une Mémoire obligatoire) et orthodoxe (une des Douze Grandes Fêtes).



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21 NOVEMBRE PRESENTATION DE LA VIERGE MARIE AU TEMPLE


Elle est aujourd'hui célébrée le 21 novembre en Occident comme en Orient.



ALBERT DE LOUVAIN : Saint Albert de Louvain (ou Albert de Liège) naît vers 1166 à Louvain (Belgique).



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21 NOVEMBRE SAINT ALBERT DE LOUVAIN


Albert de Louvain est fait chanoine de la cathédrale de Liège dès l'âge de 12 ans.

A 21 ans, Albert y renonce pour se mettre au service de Baudouin V de Hainaut, comme chevalier.

Le duc Albert de Louvainde retour de croisade, est élu prince-évêque de Liège, à l'âge de 25 ans, en 1191.

L'empereur d'Allemagne refuse l'accession de ce Brabançon à l'influent siège épiscopal de Liège.

Albert doit aller plaider sa cause à Rome.

A son retour, de passage à Reims, Albert est assassiné par 2 chevaliers allemands à la solde de l'empereur, le 24 novembre 1192 à Reims (Marne).

Reconnu comme saint par l'Eglise catholique, Albert de Louvain est liturgiquement commémoré le 24 novembre en Belgique et le 21 novembre ailleurs.




AURKENE : Mariaren aurkezpena. Gaztelaniaz "Presentacion"en pare.

Deun-ixendegi euzkotarra lanean azaltzen da, gaztelaniazko Presentacion izenaren baliokide femeninotzat ; Andre Maria tenpluan aurkeztea dakarkigu gogora. 583. urtean Konstatino enperadoreak Jerusalem eliza bat sagaratzeko agindu zuen. Jaia ekialdean sortu zen eta handik zabaldu zen kristau munduan barrena. 1585. urtean Sixto V.ak eliza osorako ofizialdu zuen. Jaia azaroaren 21ean da.




Un décès du 21 novembre : Joseph Caillaux.




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PHOTO DE JOSEPH CAILLAUX 1925
PAR AGENCE ROLL



Né le 30 mars 1863 au Mans (Sarthe) - Mort le 21 novembre 1944 à Mamers (Sarthe).

Joseph est un homme politique français.

Fils d'un ministre des Finances de Mac Mahon en 1877, il est élevé par un précepteur clérical fanatique puis par les jésuites, ce qui, par réaction, va l'amener à adopter des idées républicaines.

Il fait ses études secondaires au lycée du Mans puis au lycée Fontanes à Paris, où il suit l'enseignement public jusqu'au baccalauréat.

Poussé par son père, il tente d'entrer à Polytechnique en 1883, mais il échoue, n'arrivant que 303ème pour 227 admis.

Joseph effectue ses études supérieures à la faculté de Paris où il obtient une licence en droit.

Il étudie également à l'Ecole libre des sciences politiques en 1888, et prépare parallèlement le concours de l'Inspection générale des finances.

Reçu sans peine second en 1888, il commence sa carrière comme adjoint à l'inspection générale des finances et effectue pendant 10 ans de multiples tournées en province.

Dans le même temps, ses convictions républicaines s'affirment.

Lors des élections municipales et cantonales de 1896, Joseph tente de succéder à son père comme maire et conseiller général d'Yvré-l'Evêque, mais il est battu.

Lors des élections législatives de mars 1898, il est élu député de la Sarthe et il le restera jusqu'en 1919.

Il s'inscrit au groupe des républicains progressistes et devient membre des commissions des crédits, des colonies et de la législation fiscale.

Il se lie avec Pierre Waldeck-Rousseau, pour lequel il professe une grande admiration, mais aussi Paul Deschanel, Gaston Doumergue, Raymond Poincaré, Louis Barthou, Maurice Rouvier et Théophile Delcassé.

En juin 1899, Joseph devient ministre des Finances.

Après la victoire de la gauche lors des élections de 1902, il quitte le pouvoir, à la suite de Waldeck-Rousseau.

Après les élections de 1906, il est élu vice-président de la Chambre, mais il abandonne bientôt ces fonctions, préférant se réserver pour des fonctions ministérielles.

Il épouse, en août 1906, Berthe Gueydan, dont il divorce en mars 1911.

Du 25 octobre 1906 au 20 juillet 1909, Joseph est ministre des Finances dans le gouvernement Clemenceau, avec un projet d'un impôt progressif sur le revenu, en 1907.

En 1908, il est à l'origine de l'Association française de cautionnement mutuel, destinée à démocratiser l'accès aux fonctions de comptable public.

Il est l'un des précurseurs de la lutte contre les paradis fiscaux et il essaie de limiter les fraudes sur les droits de succession, en mars 1908.

Refusant d'entrer dans le gouvernement Briand, il entreprend plusieurs voyages à l'étranger, particulièrement en Egypte, en Palestine, en Syrie et au Liban, pour remplir ses nouvelles fonctions de président du conseil d'administration des Crédits fonciers égyptiens et argentins.

En 1911, une commission d'enquête parlementaire présidée par Jaurès met en cause Joseph, accusé de collusion avec Henri Rochette, spéculateur véreux.

Divorcé en mars 1911, il se remarie en octobre avec Henriette Raynouard, divorcée de l'écrivain Léo Claretie, avec laquelle il entretenait une liaison depuis 1907.

En 1911, il se rapproche du Parti radical et en juin, Armand Fallières lui demande de constituer un nouveau gouvernement, qui va durer du 27 juin 1911 au 14 janvier 1912. Il en sera aussi le Ministre de l'Intérieur et des Cultes.

Lors de l'élection présidentielle de 1913,  il apporte son soutien officiel à Jules Pams, tout en soutenant Paul Deschanel mais c'est Raymond Poincaré qui l'emporte.

En décembre 1913, Joseph devient ministre des Finances dans le gouvernement Doumergue.

En 1914, il subit une dure campagne de presse, dont Le Figaro et cela conduit Henriette Caillaux à assassiner Gaston Calmette, directeur du quotidien, le 16 mars 1914. Il est contraint de démissionner.

Il est réélu aux législatives de 1914 contre Louis d'Aillières, qu'il provoque en duel mais il n'y aura pas de blessé.

Hostile à la guerre, il devient le chef de file des partisans d'une paix sans annexions ni indemnités.

Lors du début de la Première Guerre mondiale, Joseph est mobilisé et sert comme trésorier payeur aux armées.

Il est chargé de missions en Argentine (1914) et en Italie (1917).

Après l'arrivée au pouvoir, en novembre 1917, de son vieil ennemi Clemenceau, il est impliqué dans les affaires Bolo Pacha et du "Bonnet rouge" et accusé par Daudet de "trahison".

La Chambre vote la levée de son immunité parlementaire  en décembre 1917 et il est arrêté, en janvier 1918, pour "intelligence avec l'ennemi".

Joseph est traduit devant le Sénat, constitué en Cour de Justice.

Il est jugé deux fois, avant d'être condamné en février 1920, à 3 ans d'emprisonnement et à la privation de ses droits civiques.

Obligé de quitter Paris, il ne revient qu'après la victoire du Cartel des gauches aux élections de 1924.

Il est finalement amnistié par le Cartel, en janvier 1925, après un vote favorable de la Chambre des députés, proposée par le gouvernement Herriot, et reprend aussitôt sa carrière politique.

Réhabilité, Joseph retrouve en juillet 1925 son siège de conseiller général dans la Sarthe et, en septembre, la présidence du conseil général de la Sarthe (qu'il conserve jusqu'en 1940), et il se fait élire, en juillet 1925, sénateur.

En avril 1925, il est nommé ministre des Finances dans le gouvernement Painlevé, avec pour mission de rétablir une situation financière jugée particulièrement critique.

Après la chute du gouvernement Painlevé, en octobre 1925, il retrouve son siège au Sénat, au sein de la Gauche démocratique.

Du 23 juin 1926 au 19 juillet 1926, il accepte de nouveau le portefeuille des finances (éphémère) dans le gouvernement Aristide Briand, avec le titre de vice-président du Conseil.

Joeph est réélu au Sénat, en janvier 1927 et janvier 1936 et il préside, de 1932 jusqu'en juillet 1940, la commission des finances.

Sous le Front populaire, il vote les congés payés, les conventions collectives, les 40 heures, les hausses de salaires, l'organisation du marché du blé, le contrôle de la Banque de France et la dévaluation du franc.

Mais, en 1937 comme en 1938, il contribue de façon décisive à la chute des gouvernements Blum.

Après l'armistice du 22 juin 1940, il est placé en garde à vue pendant quelques jours.

En juillet 1940, Joseph fait partie des parlementaires qui votent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, puis se retire avec sa femme dans sa propriété de Mamers (Sarthe).

Il s'éloigne très rapidement du régime et décide de refuser de poursuivre ses activités politiques.

Il passe ses dernières années à compléter et achever ses mémoires publiés en 1942-1943.

Il meurt le 21 novembre 1944 à 81 ans, presque oublié.



homme politique sarthe finances sénateur
JOSEPH CAILLAUX



Voici le proverbe du vendredi 21 novembre 2025 :


ETXETIK URRUNAGO, BIHOTZA ETXERAT AIHERRAGO.

Plus on s'éloigne de la maison, plus le coeur vous y porte.


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PÊCHEURS BASQUES BIARRITZ - MIARRITZE
PAYS BASQUE D'ANTAN




(Source : https://www.herodote.net/ et WIKIPEDIA et https://www.euskaltzaindia.eus/)



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LE THÉÂTRE BASQUE PAR ÉTIENNE DECREPT EN 1912 (première partie)

LE THÉÂTRE BASQUE EN 1912.


En 1912, le bascophile Etienne Decrept fait une analyse du théâtre Basque.




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LE THEÂTRE BASQUE
PYRENOEA 19 AVRIL 1912



Voici ce que rapporta à ce sujet Etienne Decrept, dans l'hebdomadaire Pyrenoea, le 19 avril 1912 :



"Sur le Théâtre Basque.

A Monsieur Léon Bérard, Député, Surintendant des beaux-Arts.



On se figure généralement que les Pastorales Basques sont une survivance des Mystères et soties du Moyen-Age, et d'excellents esprits, fidèles à tout ce qui est du domaine traditionnel, se dépensent en efforts considérables pour maintenir ces spectacles populaires. Ceux-ci méritent-ils vraiment l'honneur qui leur est fait par des mandarins de lettres dévoués et notoires ?



Je ne le crois pas. Que les braves campagnards dépensent les longues soirées de l'hiver à se fourrer dans la tête les interminables tirades — et de quel style, Seigneur ! — de Jean de Calais ou de Jeanne d'Arc, c'est fort bien : cela leur vaut mieux que d'aller au café, dirait le bon commandant Bourgachard. Que ces mêmes ruraux, habillés comme des singes ou coiffés comme des Botocudos, hurlent éperdument des choses insensées, tout en arpentant avec colère, tout en brutalisant du talon, sans motif aucun les plus souvent, une scène que dominent de naïfs spectateurs, presque aussi occupés à manger leur lard et à vider leurs peaux de boucs qu'à suivre les évolutions des acteurs, nous n'y voyons aucun inconvénient. Cela fait aussi vendre du café et des liqueurs et les taverniers s'y retrouvent, mais que l'on veuille nous faire accepter ces merveilles comme purement basques, comme collatérales aux pièces jouées jadis par les confrères de la Passion, nous nous y refusons nettement.



Qu'étaient les mystères ? Presque toujours la réalisation théâtrale d'un épisode de la Passion de Jésus, sinon de la Passion tout entière, et c'est là l'événement qu'interprètent, encore aujourd'hui, les paysans d'Oberammergau.



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OBERAMMERGAU ET LES MYSTERES DE LA PASSION
JOURNAL L'ILLUSTRATION 
23 NOVEMBRE 1850



La mise à la scène d'un fait historique profane était exceptionnelle.



Au contraire, jamais la figure du Christ n'apparaît dans les Pastorales Basques, appelées par leurs auteurs ou instituteurs "Tragédies" en mauvais français et qui ne sont évidemment que de lamentables imitations de la Tragédie historique ou légendaire créée par Corneille et Racine, et tuée par Voltaire.



C'est ce dernier écrivain — ô ironie ! — qui semble être le père ignorant et ignoré, mais réel, de la Pastorale Basque si respectueuse de la Religion...



Effectivement Oedipe, la première en date (1759) des élucubrations souletines, rappela l'Oedipe de Voltaire inspiré du chef-d'oeuvre de Sophocle et représenté en 1718. 




pays basque autrefois soule theatre pastorale
LE THEÂTRE BASQUE
PYRENOEA 19 AVRIL 1912




On sait l'engouement général du XVIIIe siècle pour le prince des philosophes, qui garda toute sa vie d'excellentes relations avec les Jésuites, ses anciens maîtres.



Est-il difficile de supposer qu'un Père ait établi une adaptation expurgée de la tragédie voltairienne à l'usage des jeunes gens de son collège, et même que cette adaptation ait été corrigée par Voltaire en personne ?



Pourquoi cela ?



L'original et sa préface ne sont-ils pas dédiés par Arouet à son professeur, le Père Porée, qui, après ce triomphe, soumit volontiers à la critique de son brillant élève les productions dramatiques de ses subordonnés ?



De là à conclure qu'un chef d'institution, appartenant à la Société de Jésus, fit représenter à Oloron ou à Pau l'oeuvre au titre fameux, et que, après une longue vulgarisation chez des villageois béarnais, qui le reçurent d'anciens collégiens rentrés dans leurs foyers et en proie au prurit littéraire caractéristique de l'époque, Oedipe fut traduit et déformé par un prêtre basque pour l'agrément de ses compatriotes privés de toute joie intellectuelle, il n'y a qu'un pas et je le fais sans la moindre hésitation.



pays basque autrefois soule theatre pastorale
LE THEÂTRE BASQUE
PYRENOEA 19 AVRIL 1912




La voie ouverte, il n'y avait plus qu'à s'y précipiter. Les auteurs locaux pullulèrent. Des cordonniers, des cantonniers, des gardes-champêtres écrivirent des tragédies, aussi bien ou aussi mal, dans le canton actuel d'Aramits que dans le canton de Tardets. J'ai assisté à Féas et à Montory à la représentation de deux pièces où les vers de 15, 16, 17 et même 20 pieds s'entre-croisaient le moins harmonieusement du monde et disaient des platitudes de tous points comparables à celles de nos pastorales. Les unes et les autres sont indubitablement soeurs — des soeurs pauvres — et l'aînée des deux est la béarnaise qui, en même temps que la substance de ce genre théâtral, céda à sa cadette le nom générique "Pastorale" de toute évidence, étranger au basque. Je m'étonne que de subtils chercheurs n'aient pas attaché à cette dénomination latine une importance capitale qui les eût empêchés de s'embarquer à fond dans un bateau monté par certains eskuarophiles, appartenant à l'école de l'ineffable abbé d'Iharce de Bidassouet.



pays basque autrefois soule theatre pastorale
LIVRE DE PIERRE DIHARCE DE BIDASSOUET



Non, la Pastorale n'est pas basque et nous n'avons pas à le regretter, car (j'excuse les anachronismes qui, eux, ne prêtent qu'à sourire), il est impossible de trouver dans aucune littérature populaire des compositions plus dépourvues de grâce, de vivacité, de nature et de force. Pas une image ! Pas un caractère ! Pas un semblant de peinture ! Pas un air de passion ! Pas un jaillissement spontané de haine ou d'amour ! En un mot rien d'humain. Et, dites-le moi, qu'est un écrit où ne passe pas un frémissement d'humanité ? Au point de vue purement théâtral la Pastorale n'existe pas. On entre, on sort comme au moulin. Les personnages, quelle que soit la pièce et quels que soient l'époque et le lieu où elle est située, sont absolument impersonnels. Un groupe de bons, un groupe de méchants.



pays basque autrefois soule theatre pastorale
LE THEÂTRE BASQUE
PYRENOEA 19 AVRIL 1912





Les bons sont chrétiens ; les méchants, même s'ils ne sont pas sarrazins, s'ils sont anglais, par exemple, et du XVe siècle, sont anti-chrétiens, inexorablement. Aussi tous les protagonistes chrétiens sermonisent-ils à qui mieux mieux et cherchent-ils à édifier l'assistance.



Ce n'est plus du théâtre, c'est un cours théologique dont les docteurs sont ou étaient réputés communément les plus grands ivrognes de leur localité.



Vous voyez à quelle hauteurs peuvent atteindre leur éloquence et leur valeur persuasive !



Il n'y a guère que les spectateurs, ne comprenant pas le basque, pour arriver à se convaincre que ces déclamateurs forcenés disent des choses intéressantes.





pays basque autrefois soule theatre pastorale
LE THEÂTRE BASQUE
PYRENOEA 19 AVRIL 1912



Ceci me rappelle l'amusante déception qu'éprouva le stendhalien Jean de Mitty à Azpeitia.



Un prédicateur véhément, à la voix retentissante, emplissait d'ondes sonores l'église où se pressait une foule innombrable, accourue à l'occasion du centenaire de Saint-Ignace de Loyola.



Jean de Mitty, s'adressant à un ami qui possédait le basque, lui dit avec chaleur : je suis certain que cet orateur développe des idées admirables et définitives, et je regrette sincèrement de ne pas connaître sa langue, pour que ces idées me pénètrent, comme il siérait à un bon catholique. L'ami sourit malicieusement.



— Bah ! reprit l'écrivain, vous êtes sceptique, et par conséquent pas en état de comprendre les questions ayant la Foi pour fondement et pour directrice. J'adresserai, par votre intermédiaire, à ce remarquable prédicateur les félicitations que son talent mérite. Vous savez que je sui un clairvoyant observateur et que je discerne dans les innombrables intentions du geste et les multiples inflexions de la voix des éléments essentiels d'un discours. Or, tout est noble, mesuré, onctueux et large à la fois dans la mimique de ce prêtre ; tout est grave, nettement articulé et musical dans sa diction. J'en infère que sa doctrine doit être remarquablement pondérée et que le verve dont il se sert pour l'exposer, est d'une rare magnificence.



Il dit, et l'ami sourit plus diaboliquement encore, tout en conduisant le stendhalien enthousiaste auprès de l'orateur sacré qui s'était retiré dans la sacristie, à l'issue de la cérémonie religieuse. Très loyalement, il déclara au prêtre que son compagnon avait été fort remué par son éloquence, encore qu'il ne comprît pas la langue dans laquelle elle se manifestait, et qu'il le remerciait fort de la bonne et salutaire émotion communiquée.



— Ah ! oui ! fit le sermonnaire en frappant sa poitrine d'un poing vigoureux. Il y a encore du souffle là-dedans ; mais qu'aurait dit ce monsieur au temps où j'avais encore mes deux poumons ?



L'excellent homme avait compris — et pour cause — que l'éloge de Jean de Mitty visait la puissance de ses accordéons pectoraux.



On peut se tromper de cela quand on se connaît, et le bon père était modeste."



A suivre...









(Source : Wikipédia)



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jeudi 20 novembre 2025

PROVERBE BASQUE DU JOUR ET FÊTE DU 20 NOVEMBRE 2025 SAINT EDMOND ET SAINT FÉLIX - LAIDA

 


PROVERBE DU 20 NOVEMBRE 2025 (SAINT EDMOND) (SAINT FÉLIX) (OCTAVE) (LAIDA).


EDMOND : En 855, le jeune Edmond monte sur le trône du royaume anglo-saxon d'East-Anglie.




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20 NOVEMBRE SAINT EDMOND LE MARTYR



Edmond est le dernier roi d'East-Anglie avant la conquête de ce royaume par les Vikings.

Aimé de ses sujets pour sa piété et sa bonté, Edmond le Martyr est prisonnier et décapité en 869 par les envahisseurs vikings.

Après sa mort, Edmond fait l'objet d'un culte particulièrement vivace chez les Danois d'East-Anglie.

Ce culte a pour noyau l'abbaye de Beodricsworth (Suffolk, Angleterre), où les reliques d'Edmond sont transportées vers 900-920.

La vie d'Edmond devient un sujet de légendes.

Edmond est considéré comme le saint patron du royaume d'Angleterre, avant d'être supplanté par Edouard le Confesseur au 11ème siècle, puis par saint Georges à partir du 14ème siècle.

Edmond est fêté le 20 novembre.



FÉLIX : Félix de Valois naît dans une famille princière en 1127.



religion catholique saint sainte félix valois
20 NOVEMBRE SAINT FELIX DE VALOIS


Félix part à la croisade avec le roi de France Louis VII.

A son retour, il se fait ermite dans la forêt de Cerfoi, dans le Nord de la France, où il rencontre saint Jean de Matha, avec lequel il va fonder l'Ordre des Trinitaires pour le rachat des captifs, avec la permission du pape Innocent III.

Il meurt le 4 novembre 1212.

Son culte est reconnu en 1666 par le pape Alexandre VII qui l'inscrit au martyrologe en 1671.

Sa fête est instituée en 1694 par le pape Innocent XII.

Néanmoins, le pape Paul VI, en 1970, enlève sa fête pour l'Eglise universelle et la maintient pour les Eglises locales.




LAIDA : J.M. Satrustegiren izendegia. Hondartza ederra Izaroren parean.

Ibarrangeluko (Bizkaia) hondartza da hau. Izaro uhartearen aurrean dagoena. Oka ibaia itsasoratzen den lekuan, Urdaibaiko Biosferaren Erreserban.



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MUNDACA BISCAYE
DEPUIS LA PLAGE DE LAIDA




Une naissance du 20 novembre : Henri-Georges Clouzot.



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HENRI-GEORGES CLOUZOT



Né le 20 novembre 1907 à Niort (Deux-Sèvres) - Mort le 12 janvier 1977 à Paris 17ème arrondissement.

C'est un scénariste, dialoguiste, réalisateur et producteur de cinéma français.

Il est surtout connu pour son travail dans le genre du film noir, après avoir tourné Le Salaire de la peur et Les Diaboliques, placé par la critique au nombre des plus grands films des années 1950.

Henri-Georges est l'un des 4 cinéastes, avec Michelangelo Antonioni, Jean-Luc Godard et Robert Altman, à avoir remporté les 3 récompenses suprêmes des principaux festivals européens, à savoir le Lion d'or, la Palme d'or et l'Ours d'or.

Adolescent, il ambitionne de devenir marin, mais une myopie de l'oeil gauche lui ferme les portes de l'Ecole navale.

Après une année en classe de mathématiques spéciales au lycée Sainte-Barbe, il entre à l'Ecole libre des sciences politiques.

Il devient l'assistant du député Louis Marin, puis entre à la rédaction des journaux Paris-Midi et Paris-Soir.

Passionné par la chanson, Henri-Georges soumet ses textes à René Dorin, interprète et parolier de Maurice Chevalier entre autres, qui l'engage comme secrétaire pour deux ans.

Il s'associe à Henri Decoin pour un premier essai de scénario destiné à Mauricet ; le producteur Adolphe Osso refuse finalement le projet mais engage Clouzot et l'envoie aux studios de la Babelsberg, à Berlin, où il devient l'assistant d'Anatole Litvak et supervise les versions françaises d'opérettes allemandes, puis écrit des scénarios pour Jacques de Baroncelli, Carmine Gallone ou Victor Tourjanski.

Entre 1940 et 1943, il écrit 4 pièces et débute réellement dans la mise en scène en 1942, avec L'assassin habite au 21 et reforme le couple Pierre Fresnay-Suzy Delair.

En 1943, il réalise Le Corbeau, sur un scénario de Louis Chavance, film produit par la Continental Films financée par l'occupant allemand, sur un expéditeur de lettres anonymes.

A la Libération, il échappe à la prison, mais se voit frappé d'une suspension professionnelle à vie.

Grâce à l'intervention de personnalités comme Pierre Bost, Jacques Becker ou Henri Jeanson, Henri-Georges revient à la réalisation et remporte plusieurs récompenses à Venise, Berlin et Cannes.

En 1950, il épouse Véra Gibson-Amado, actrice et scénariste française d'origine brésilienne.

A la suite de la mort de sa femme en décembre 1960, il connaît une période de dépression durant laquelle il se retire à Tahiti.

A son retour, il écrit l'ambitieux projet de L'Enfer qui doit, selon lui, révolutionner le cinéma.

Henri-Georges propose à Romy Schneider et Serge Reggiani d'en jouer les premiers rôles.

Mais, en 1964, malgré un budget illimité de la part de la Columbia, le tournage se passe très mal, Clouzot, très fatigué, fait un infarctus ; le tournage est interrompu et le film va rester inachevé.

Après La Prisonnière (1968), aucune compagnie d'assurances n'accepte de garantir le risque d'un nouveau problème de santé du réalisateur ; il n'arrive plus ensuite à concrétiser le moindre projet.

Il meurt le 12 janvier 1977, à 69 ans.




scénariste dialoguite réalisateur producteur france diaboliques salaire peur
HENRI-GEORGES ET VERA CLOUZOT 1953



Voici le proverbe du jeudi 20 novembre 2025 :


EZ TA EGUNIK EZER IKASTEN EZ DANIK.

Il n'y a pas un jour où l'on n'apprenne pas quelque chose.




musee bonnat études pays basque autrefois
ETUDES HEIM
MUSEE BONNAT BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN






(Source : https://www.herodote.net/ et WIKIPEDIA et https://www.euskaltzaindia.eus/)



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LE MATRIARCAT AU PAYS BASQUE AVANT 1789

LE MATRIARCAT AU PAYS BASQUE AVANT 1789.


Etienne Anselme Ritou-Deyeralde est un avocat et homme politique, de tendance radical socialiste né à Hasparren, le 9 novembre 1872 et mort le 17 juillet 1923 à Bayonne.

Il est l'auteur, en 1897, d'une thèse de doctorat soutenue à la Faculté de Droit de Paris, intitulée De la condition des personnes chez les Basques français jusqu'en 1789, publiée par l'imprimerie bayonnaise A. Lamaignère.




pays basque matriarcat lois origines droit aînesse
LIVRE DE LA CONDITION DES PERSONNES
CHEZ LES BASQUES FRANCAIS JUSQU'EN 1789





Voici ce que rapporta Etienne Ritou, dans son livre :



"Chapitre premier.


Droit antique.


Le matriarcat — La couvade.



Les Basques n'ayant rien écrit eux-mêmes jusqu'à une époque relativement récente, on ne connaît de leur droit antique que certaines dispositions relatées par les historiens latins.



C'est ainsi que, sur la foi d'un passage de Strabon, les Basques peuvent être soupçonnés d'avoir pratiqué le matriarcat ; sur le témoignage du même auteur, on attribue aux anciens Basques une institution bizarre, celle de la couvade, que l'on retrouve également chez différents peuples sauvages.



pays basque matriarcat lois origines droit aînesse
STRABON D'AMASEE
GRAVURE DU XVIe SIECLE



I. Le Matriarcat. — Et d'abord, qu'est-ce que le matriarcat ?



C'est une sorte de droit de famille qui consiste à ne reconnaître, dans les relations juridiques des divers membres du groupe domestique, que la parenté par les femmes. Chez les peuples qui pratiquent le matriarcat, le chef de famille est une femme ; c'est elle qui est investie des pouvoirs domestiques, de sorte qu'il y a puissance maternelle au lieu de puissance paternelle et qu'à l'autorité maritale se trouve substituée celle de la femme ; l'enfant porte le nom de sa mère, n'hérite que dans la famille maternelle, etc. L'institution du matriarcat se rencontre chez un certain nombre de peuples. On peut citer entr'autres : en Australasie, les indigènes de la nouvelle Guinée ; en Asie, quelques tribus hindoues ; on la retrouve aussi dans la Géorgie, province russe, et en Afrique, dans le Soudan français.



Un passage de Strabon nous fait supposer que les Cantabres pratiquaient le matriarcat, en nous disant que chez eux "ce sont les maris qui apportent une dot à leurs femmes, que ce sont les filles, qui héritent de leurs parents et se chargent du soin d'établir leurs frères". (Strabon, liv. III).



Il s'est trouvé des interprètes, Eugène Cordier notamment, pour taxer Strabon d'exagération : "Des auteurs qui tracent, en deux lignes, la législation d'un peuple, dit Cordier, peuvent bien ne pas la représenter exactement ; ils citent un trait sillant, un fait original, sans en marquer la place, sans s'inquiéter de l'expliquer ; ils nous laissent incertains sur l'ensemble du droit.... Quant au droit cantabre, nous sommes fixés : les coutumes d'origine basque en sont, à nos yeux, le commentaire assuré".



L'explication de Cordier est très ingénieuse ; elle a pour elle le mérite de la simplicité, quand elle rattache directement le droit coutumier basque au droit contemporain de Strabon. Mais le passage de cet auteur, qui semble dénoncer clairement un droit de famille basé sur le matriarcat, nous suggère des doutes sur l'interprétation donnée par Cordier. A quoi bon d'ailleurs expliquer la prétendue exagération de Strabon par le désir qu'aurait eu ce auteur de tracer brièvement la législation des Cantabres ? Au lieu de nous dire que chez eux "ce sont les filles qui héritent de leurs parents et se chargent du soin d'établir leurs frères", Strabon n'aurait-il pas aussi vite fait de nous dire que les Cantabres appliquaient le droit d'aînesse, sans distinction de sexe. Cette dernière disposition, que l'on trouve exprimée dans les coutumes basques du moyen âge, aurait été plus vraisemblablement introduite dans le droit basque à une époque ultérieure à celle où écrivait Strabon et ne serait que la conséquence probable d'une transformation survenue, ainsi que nous pourrons le constater, dans l'état social des Basques.



L'histoire et la linguistique, loin de contredire cette solution, nous sont au contraire d'un puissant secours à cette occasion, quand elles nous représentent les Basques vivant dans un état social singulièrement favorable au fonctionnement du matriarcat :


L'histoire nous montre d'abord les anciens Basques, toujours les armes à la main, occupés à repousser les attaques successives des Celtes, des Carthaginois, des Romains. Cet état de guerre continuel, outre les nombreux décès qu'il devait entraîner, retenait les hommes valides loin du foyer domestique où il ne restait, pour ainsi dire, que des vieillards inertes, des femmes et des enfants. La guerre cesse-t-elle un moment ? Le Basque quitte l'épée pour la houlette, car il n'est pas seulement guerrier, il est aussi pasteur, comme le prouve l'étude de sa langue, et l'état pastoral, coexistant avec l'état de guerre, ou même indépendant de ce dernier, n'est pas fait pour permettre au Basque de résider habituellement au foyer conjugal.



Ce qui nous fait croire que les anciens Basques étaient un peuple essentiellement pasteur, c'est la richesse et la pureté de leur idiome dans les expressions relatives à la vie pastorale. Ainsi, un peuple pasteur surveillera de près la reproduction des animaux de son troupeau, qui offre une importance très grande à son point de vue. Pour désigner la femelle en chaleur, la langue basque possède un mot spécial à chaque espèce d'animaux ; il dira : arkhara, pour la brebis ; azkara, pour la chèvre ; susara, pour la vache ; ogara, pour la chienne ; giri, pour la jument ; ihausi, pour la truie. Le loup, pour les pasteurs, est un objet constant de préoccupation. Un mois de l'hiver, celui de février, s'appelle, en basque, le mois des loups, otsaila (otso-ila). La brebis change de nom suivant les diverses étapes de sa vie ; le petit agneau s'appelle achuria ; on l'appellera bildotsa une fois sevré ; anchua, dans la première année ; arlancha, dans la deuxième ; quand la brebis est en pleine puissance de reproduction, elle prend le nom d'ardia ; enfin, on l'appelle artsarra, quand on l'engraisse pour la consommation.



Le bétail constitue la principale et quelquefois l'unique richesse du pasteur ; du mot basque abere, qui signifie bétail, les indigènes ont fait aberatsa, riche, et aberastasuna, richesse. Des exemples du même genre se retrouvent dans la langue des Romains qui, de pecus, troupeau, avaient formé pecunia, richesse. On a dit parfois que abere vient du latin habere ; nous jugeons la chose peu probable, car le basque, dans les mots empruntés, n'a pas l'habitude de retrancher les aspirations initiales ; d'ailleurs, l'argument conserverait sa force, puisque de habere, posséder, on aurait fait abere, bétail et, de là, aberetsu ou aberatsa, riche.



Cette abondance et cette pureté du langage relatif à la vie pastorale contraste fort avec la pauvreté des termes, concernant la vie agricole. Parmi ceux-ci nous en avons qui sont empruntés à des langues étrangères, tel le mot arrastelua, qui n'est qu'une copie mal déguisée du mot français râteau, ayant la même signification. Même les mots essentiels concernant l'agriculture ne sont pas basques d'origine ; c'est ainsi que laborantcha, agriculture, et laboraria, agriculteur, viennent directement du latin laborare. Cela nous suggère l'idée que les Basques, avant de connaître les Romains, pratiquaient peu l'agriculture. On ne peut pourtant affirmer qu'elle leur ait été entièrement inconnue jusqu'alors sans se heurter à l'argument tiré du mot haitzurra, pioche (harri, pierre ; urra, déchirer), qui laisse soupçonner qu'à l'Âge de pierre les Basques se servaient déjà de la pioche. Mais cet instrument ne peut pas être considéré comme exclusivement aratoire, car il peut servir, par exemple, à préparer les bases d'une construction ou à creuser des cavernes où les Basques primitifs devaient habiter.



Toutes ces considérations nous portent à croire que les anciens basques vivaient surtout de la vie pastorale et qu'ils ne se familiariseront avec l'agriculture que par le contact des Romains installés dans leur voisinage. Au moyen âge encore, des pâturages devaient recouvrir la plus grande partie du sol basque, comme le démontra l'étude des Coutumes, où les difficultés relatives à ce genre d'exploitation sont largement prévues. Même de nos jours, le peuple basque manifeste un goût très prononcé pour la vie pastorale dans les régions où elle est possible. Il ne faut voir en cela que la persistance à travers les siècles, des anciennes traditions qui faisaient des Basques, un peuple essentiellement et peut-être exclusivement pasteur.



La plupart du temps, l'état pastoral et l'état de guerre, s'il faut en juger par l'histoire, devaient être simultanés chez les Basques et leur lissaient peu de loisirs pour gérer les intérêts du groupe domestique. A l'époque de Strabon, le mari basque, partagé entre la vie des camps, qui l'absorbe en entier à certains moments de son existence, et la garde des troupeaux, qui le mène dans les lointains pâturages de la montagne, ne peut pas être très assidu au foyer conjugal. On reconnaîtra dès lors qu'un pareil état social offre bien des incompatibilités avec le régime patriarcal : car la direction du groupe domestique et la gestion des affaires souffriraient beaucoup de l'absence presque continuelle du chef de famille. Pourquoi donc s'étonner si le droit basque antique appelait la femme à la direction du foyer domestique ? Le mari basque lui apportait une dot comme nous dit Strabon, et le mariage effectué, commençait à mener cette existence à la fois guerrière et pastorale qui ne lui permettait qu'à intervalles espacés de retourner au sein de la famille. Là, son rôle étant terminé dès la conception de l'enfant, il va aussitôt retrouver son troupeau ou ses compagnons d'armes. L'enfant n'a plus désormais de rapports qu'avec sa mère, et il paraît naturel, après cela, que les coutumes locales le rattachent plutôt à cette dernière qu'à son père. Au décès des parents, quel sera l'héritier ? Ayant à choisir entre la postérité mâle et femelle, la coutume éliminera les mâles que leurs occupations professionnelles appelleront de bonne heure à quitter le groupe de la famille. Ayant au contraire leur place définitivement fixée au foyer domestique, les filles hériteront de leurs parents, et, en qualité d'héritières, seront chargées du soin d'établir leurs frères.



C'est à ce résultat que nous mène une interprétation littérale du texte de Strabon qui nous montre les Cantabres pratiquant régulièrement le matriarcat. L'idée d'ailleurs n'est pas nouvelle et nous la trouvons exprimée dans les Institutions coutumières de Loysel, qui nous dit que chez les Cantabres + femelles succédaient seules, à l'exclusion des mâles (Inst. coût. n° 638).



Il est probable que l'usage du matriarcat ne fut pas de longue durée après les invasions romaines. Car, au moyen âge, le droit de famille basque s'est déjà totalement transformé. S'il est vrai que la législation de chaque peuple porte l'empreinte des divers états par lesquels ce peuple a successivement passé, c'est dans les changements subis par l'état social des Basques qu'il faut chercher la cause de cette évolution juridique. On a vu, en effet, que les relations guerrières ou pacifiques entretenues avec les Romains par les Basques mirent ces derniers au courant des procédés de l'agriculture qui, s'il faut en juger par l'état actuel de leur langue, leur étaient à peu près étrangers jusqu'à cette époque. Par ailleurs, une existence relativement pacifique succédant à l'état de guerre dans lequel ils avaient toujours vécu auparavant, la famille basque pouvait désormais rester groupée autour de son chef : les loisirs de la paix et les soins à donner à la culture du sol ne furent pas sans influence sur les transformations subies par l'esprit de leur législation. En d'autres termes, il était naturel que le matriarcat, issu d'un état social différent, ne survécut pas à ses causes. Aussi ne tarda-t-il pas à s'atténuer sous l'empire de l'évolution dont nous avons parlé. Les mâles, écartés sous l'ancien régime de la succession de leurs parents, furent désormais appelés à y prendre part concurremment avec les filles. Cette application du droit d'aînesse sans distinction de sexe, survivance frappante de l'ancien régime matriarcal, cadrait d'ailleurs admirablement avec le nouvel état social des Basques. Aussi n'est-il pas surprenant de voir le jurisconsulte Béla, lui-même, interpréter l'esprit du droit successoral basque d'après les moeurs de son époque, et nous dire que le droit d'aînesse absolu, tel que le concevait le droit coutumier basque, reposait sur la nécessité de voir prospérer sans interruption le domaine légué par les ancêtres.



Nous aurons occasion de retrouver à sa place cette conception du droit d'aînesse sans distinction de sexe. Retournons pour le moment dans le domaine du droit basque antique où nous appelle l'étude d'une curieuse institution rapportée aussi par Strabon, celle de la couvade."



A suivre...



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