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mercredi 12 avril 2023

LE FILM "L'ATHLÈTE AUX MAINS NUES" AU PAYS BASQUE EN 1951 ET 1952

LE FILM "L'ATHLÈTE AUX MAINS NUES" EN 1951 ET 1952.


Ce film, tourné au Pays Basque Nord et en Béarn, relatant la vie de Saint Michel Garicoïts, d'une durée de 1h 26mn, réalisé par Marcel Garand, sort en salle le 14 mai 1952.



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AFFICHE FILM L'ATHLETE AUX MAINS NUES 1952



Voici ce que rapporta la presse nationale dans plusieurs éditions :



  •  La Croix, le 15 septembre 1951 :

"L'athlète aux mains nues" va revivre.



Une nouvelle maison de production cinématographique vient de voir le jour à Pau, Vega Films, sur l’initiative du R. P. Oyhenart, de la Congrégation du Sacré-Cœur de Bétharram. Les fondateurs se sont placés sous la protection de la Vierge, car "Vega" est l'abréviation de "Virgini et Genitrici Amantissimae". Adresse symbolique, 5, rue de l'Enfant-Jésus.



Le premier film tourné est consacré à saint Michel Garicoïts, le fondateur de la Congrégation. Rappelons les principales dates de la vie de cet homme extraordinaire. Né à Ibarre. dans le diocèse de Bayonne, le 15 avril 1797, ce prêtre intrépide fut vicaire à Cambo, professeur au Grand Séminaire de Bétharram ; il fonda, en 1835, L’Institut des Prêtres du Sacré-Cœur, et dirigea pendant plus de trente ans le noviciat et la maison provinciale des Filles de la Croix d’Igon. Il mourut le 14 mai 1863, après avoir créé une multitude d’écoles, d'établissements toute sorte.



Béatifié le 10 mai 1923, Michel Garicoïts a été canonisé par S. S. Pie XII, le 6 juillet 1947. C’est un film d'amateur, réalisé à Saint-Pierre de Rome durant les fêtes de la canonisation, qui a incité le R. P. Bordachar, supérieur, à entreprendre une grande œuvre cinématographique sur le saint patron de la Congrégation qu'il dirigeait.



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FILM L'ATHLETE AUX MAINS NUES 1952
LA CROIX 22 SEPTEMBRE 1952




Commencé le 1er septembre 1950, le film L'athlète aux mains nues, fut terminé deux mois plus tard, le jour d'une fête consacrée à Notre-Dame.



Tourné entièrement dans le pays basque, à Pau, à Bétharram même, à Saint-Palais, à Ibarre, à Bayonne, le film a été réalisé avec une technique qui n'est pas sans rappeler celle des metteurs en scène italiens. C'est-à-dire qu'on n'a utilisé, presque uniquement, que des acteurs improvisés, empruntés au cadre naturel même où se déroule l’action. Le P. Oyhenart, chargé de suivre la réalisation du film, eut bien du mal à trouver "son" saint. La ressemblance était, bien entendu, la condition primordiale, mais il s’agissait aussi de trouver un comédien capable d'incarner le Saint de l'âge de 16 ans à sa mort. Après de longues et laborieuses recherches, les cinéastes et le R. P. Oyhenart jetèrent leur dévolu sur un jeune acteur de 24 ans, Olivier Mathot, que l’on a vu dans fies J3 et dans le Jugement de Dieu, mais dont c’était le premier grand rôle. Il allait être le seul comédien du film, tous les autres personnages étant des religieux et des habitants du pays.



L’œuvre a été menée à bien par deux cinéastes qui ont, ici, donné toute leur mesure : Paul Vermeiren, qui a adapté le scénario fourni par le P. Bordachar, et Marcel Garand qui a été le réalisateur. On fait le grand éloge de la photographie.



Les autorités locales donnèrent toutes les facilités aux cinéastes. C’est ainsi que la scène de l'ordination du P. Garicoïts fut tournée dans la cathédrale de Bayonne. Ce film a été fait en équipe comme une cathédrale. Souhaitons-lui grand succès, car un tel effort le mérite."



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AFFICHE FILM L'ATHLETE AUX MAINS NUES 1952



  • Ce Soir, le 18 novembre 1951 :

"Au Pays Basque sur les traces de "l'athlète aux mains nues".

(De notre envoyé spécial Pierre Barlatier) 



Nous avons fait un beau voyage : nous avons parcouru, durant trois jours, dans un car super confortable et sous la conduite d’un prêtre sympathique et disert, le père Oyhenart, les trois provinces françaises du Pays Basque : le Labourd, la Navarre, la Soule et aussi une partie du Béarn.



Partout, nous avons été reçus par une population enthousiaste et cordiale. On nous a servi des repas pantagruéliques, arrosés des meilleurs crus régionaux ; on nous a montré des danses, des tournois de pelote, fait entendre des chants profanes et des chants sacrés et le fameux cri des montagnards qui semble retentir du fond des âges. Tels des ministres ou des évêques en tournée n’avons-nous pas obtenu même une amnistie générale pour les écoliers !...



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FILM L'ATHLETE AUX MAINS NUES 1952
LA CROIX 22 SEPTEMBRE 1951




Nous avons fait un beau voyage : tantôt dans la salle commune d’une ferme, tantôt dans une mairie et tantôt dans un couvent a résonné à nos oreilles la charmante formule de bienvenue : Ongi ethorri, qu’aucun Basque ne prononce à la légère. Et des religieuses ont sorti pour nous, de derrière leurs bocaux à pharmacie, une liqueur... dont elles ont refusé, d’ailleurs, de nous révéler le secret.



Le ciel s’était mis de la partie, du moins dans les premiers jours. L’air était léger, immobile et très doux et c’était un enchantement de regarder défiler ces paysages dépouillés par l’arrière automne, où l’homme a su créer, comme nulle part ailleurs, une architecture et un art de vivre en harmonie avec la nature.



Nous avons fait un beau voyage en vérité !



Dans l’esprit des directeurs de la V.E.G.A. films par lesquels nous avions été si aimablement invités, il s’agissait, sans aucun doute, de mettre en communication intime les Parisiens que nous sommes, avec la contrée, sauvage et pourtant accueillante, dans laquelle se déroule l’histoire de L’Athlète aux mains nues dont la première au Casino Municipal de Pau a clos le cycle des festivités qui nous étaient offertes. Et ceci n’était certainement pas une mauvaise idée.



Car "L’Athlète aux mains nues" n’est pas un film comme les autres : il a été tourné uniquement grâce à des capitaux recueillis de porte en porte, là même où se situe son action, réalisé dans des décors naturels, sans le moindre raccord en studio et avec comme interprètes — à l’exception d’un seul comédien professionnel — des paysans et des paysannes, des religieux et des religieuses que nous avons tous rencontrés et dont certains n’avaient, de leur vie, mis les pieds dans un cinéma.



On imagine si, dans ces conditions, la projection du film était attendue au Pays basque.



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FILM L'ATHLETE AUX MAINS NUES 1952
LA CROIX 22 SEPTEMBRE 1951



Le résultat a-t-il répondu à l’espoir que tout un peuple avait mis dans la réalisation d’une œuvre destinée non seulement à célébrer un saint local, Michel Garicoïts, fondateur de l’ordre de Bétharram, mais encore à mieux faire connaître le pays qui lui a donné le jour, au petit hameau d’Ibarre ?



Je n’oserais l'affirmer. Ni la très belle — presque trop belle — photographie de Paul Vermeiren, en effet, ni la musique d’Olivier Alain ou la mise en scène de Marcel Garand — souvent fort adroite, dans les dernières séquences, en particulier : celles de la mort du saint — ni le talent du comédien Olivier Mathot qui, dans le rôle de Michel, supporte sur ses jeunes épaules tout le poids du film, ni celui des acteurs bénévoles aux admirables, aux authentiques têtes de paysans sculptées en plein bois et si joliment burinées que, seuls, les films soviétiques avaient su jusqu’ici nous montrer, ne m’ont paru sauver tout à fait de la monotonie cette succession d'images édifiantes et trop souvent bêtifiantes.



On m'assure que la V.E.G.A. Films, pour laquelle "L’Athlète aux main nues" ne constitue qu’un premier essai, doit produire bientôt d’autres films, dont un documentaire sur la Contrebande et les Contrebandiers. Peut-être, alors, retrouverons-nous grâce à l’écran ce charme particulier du Pays basque, à peine entrevu au cours d’une trop courte randonnée, ce mélange de mystère et de bonne santé sous un ciel clément qui, tandis que je trace ces lignes devant un Paris que la pluie griffe, m'étreint tout à coup de cœur d’une inexprimable nostalgie."




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