MENDICHKA À URRUGNE EN 1924.
La villa Mendichka est construite, en 1911, en position dominante, pour la famille Roland-Gosselin par l'architecte Henri Godbarge, théoricien et promoteur du mouvement néo-basque.
VILLA MENDICHKA URRUGNE Par Bwoeng — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=44365184 |
L'architecte s'est inspiré de la maison labourdine traditionnelle.
Elle est agrandie par le même architecte en 1927 pour la famille Méndez (Caracas, Venezuela) qui
double la demi-terrasse et ajoute un porche surmonté d'une véranda.
Le grand hall à l'anglaise, situé au centre de la composition et occupant la hauteur de deux étages,
cumule les fonctions d'entrée, de pièce principale et de distribution avec le grand escalier et les
galeries de circulations du premier étage.
Le décor (toiles marouflées par le peintre Ramond Virac ; verrières par l'atelier des frères
Mauméjean) puise pour l'essentiel dans le style vernaculaire avec toutefois quelques concessions à
l'art Déco.
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 9 janvier
1924, sous la plume de Mesmes :
"A Mendichka.
Dans la tiédeur de cette fin d’après-midi, nous filons sur la route d'Espagne. L'auto émerge au haut de la montée qui a commencé à Urrugne ; il roule sur le palier du col des "Trois Bouquets" comme pour franchir cette crête de collines qui, tout à l'heure, paraissait frangée de cuivre en fusion. Là-bas, en terre espagnole, des arêtes, des pics, des murailles énormes, tout le massif tourmenté des monts basques se découpent en silhouettes d'un bleu, net et chaud. A droite, la croupe plus sombre du Jaïzquibel dévale vers la mer azurée et se détache en profil de bête couchée, sur une feuille d'or lointaine et pâle. Le ciel, vers l'ouest, salue le soleil couché de ses pavillons emmêlés, jaunes, gris et verts.
La voiture tourne à gauche et s'engage sur le chemin de Mendichka. Il semble que nous roulions au bord de quelque terrasse suspendue et enchantée. Tout le val d’Urrugne moutonne, en bas, en une houle large et paisible teintée du vert foncé des champs, de la rouille des chaumes, et des coups de pinceaux gris terne qui sont les fermes. Tout cela est atténué, fondu, presque effacé par le crépuscule tombant du ciel mauve, et glissant le long des flancs pleins d’ombre de la Rhune. Là-bas, vers ce qui doit être Saint-Jean-de-Luz, dans des lointains déjà indécis, la mer se devine ; un point lumineux clignote ; c’est le phare de Biarritz qui s'allume. L'auto freine devant le beau chalet basque couronnant cette crête merveilleuse, dominant ce balcon naturel d’où l'on a une des plus belles vues du monde. Nous sommes à Mendichka.
VUE GENERALE URRUGNE 1930 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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