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vendredi 29 mars 2024

LA VILLA MENDICHKA À URRUGNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN JANVIER 1924

MENDICHKA À URRUGNE EN 1924.



La villa Mendichka est construite, en 1911, en position dominante, pour la famille Roland-Gosselin par l'architecte Henri Godbarge, théoricien et promoteur du mouvement néo-basque.




pays basque autrefois villa urrugne godbarge comte
VILLA MENDICHKA URRUGNE
Par Bwoeng — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=44365184



L'architecte s'est inspiré de la maison labourdine traditionnelle.

Elle est agrandie par le même architecte en 1927 pour la famille Méndez (Caracas, Venezuela) qui 

double la demi-terrasse et ajoute un porche surmonté d'une véranda.



Le grand hall à l'anglaise, situé au centre de la composition et occupant la hauteur de deux étages, 

cumule les fonctions d'entrée, de pièce principale et de distribution avec le grand escalier et les 

galeries de circulations du premier étage.

Le décor (toiles marouflées par le peintre Ramond Virac ; verrières par l'atelier des frères 

Mauméjean) puise pour l'essentiel dans le style vernaculaire avec toutefois quelques concessions à 

l'art Déco.




Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 9 janvier 

1924, sous la plume de Mesmes :



"A Mendichka.



Dans la tiédeur de cette fin d’après-midi, nous filons sur la route d'Espagne. L'auto émerge au haut de la montée qui a commencé à Urrugne ; il roule sur le palier du col des "Trois Bouquets" comme pour franchir cette crête de collines qui, tout à l'heure, paraissait frangée de cuivre en fusion. Là-bas, en terre espagnole, des arêtes, des pics, des murailles énormes, tout le massif tourmenté des monts basques se découpent en silhouettes d'un bleu, net et chaud. A droite, la croupe plus sombre du Jaïzquibel dévale vers la mer azurée et se détache en profil de bête couchée, sur une feuille d'or lointaine et pâle. Le ciel, vers l'ouest, salue le soleil couché de ses pavillons emmêlés, jaunes, gris et verts. 



La voiture tourne à gauche et s'engage sur le chemin de Mendichka. Il semble que nous roulions au bord de quelque terrasse suspendue et enchantée. Tout le val d’Urrugne moutonne, en bas, en une houle large et paisible teintée du vert foncé des champs, de la rouille des chaumes, et des coups de pinceaux gris terne qui sont les fermes. Tout cela est atténué, fondu, presque effacé par le crépuscule tombant du ciel mauve, et glissant le long des flancs pleins d’ombre de la Rhune. Là-bas, vers ce qui doit être Saint-Jean-de-Luz, dans des lointains déjà indécis, la mer se devine ; un point lumineux clignote ; c’est le phare de Biarritz qui s'allume. L'auto freine devant le beau chalet basque couronnant cette crête merveilleuse, dominant ce balcon naturel d’où l'on a une des plus belles vues du monde. Nous sommes à Mendichka. 




pays basque autrefois villa urrugne godbarge comte
VUE GENERALE URRUGNE 1930
PAYS BASQUE D'ANTAN



La comtesse de Bagneux-Faudoas y avait prié, mardi dernier, ses relations ; le grand hall, le salon de musique, le petit salon aux tentures claires étaient donc pleins d'amis accourus de Saint-Jean, de Hendaye, d'Urrugne, de la Côte Basque tout entière, pour témoigner aux deux mariés de demain, aux deux jeunes fiancés d’hier, et à leurs familles, leur affectueuse sympathie. La vaste demeure s’en trouvait toute réjouie. 



Après un goûter exquis, nous eûmes la chance rare d'entendre deux grands artistes que leur regrettable modestie tient trop éloignés de tous ceux qui, à Saint-Jean-de-Luz, ont le sentiment de la musique et le culte de l'art. Mme Tranchau-Goyetche laissa sa voix s’envoler et nous charma. J’ai dit "laissa s'envoler sa voix" ; c’est à dessein. Chez elle, en effet, nul effort, nulle peine, nulle trace d’un travail si remarquablement conduit, qu’on ne le sent pas. Les notes s'élancent, la mélodie sc dessine, ondule, s’enfle eu s’atténue ; elle est expressive, exactement représentative de la pensée ou du sentiment de l'auteur ; elle s’exprime au moyen d’une voix multiple, chaude, profonde, légère, grave ou gaie, toujours vraie et prenante. Quel merveilleux organe ! quelle admirable mélodie ! quelle grande musicienne passant avec une facilité et un art égaux de Schumann à Ravel, et de Ravel à Falla ! 



Mme Moussempès ne se borna pas, heureusement pour nous, à supérieurement accompagner Mme Tranchau. Elle se fit entendre seule, au piano ; et ce fut, comme toujours, très beau. Mme Moussempès n'est pas, en effet, seulement une virtuose de tout premier plan, pour laquelle la difficulté technique n’existe pas. C'est aussi et surtout une artiste véritable qui sent la musique et sait en faire passer l’expression véhémente ou délicate, subtile ou large, dans l’âme de l’auditeur. Elle se joua des difficultés de Mossorwsky, des embûches de Ravel ; elle fut étincelante dans Chopin. On ne fait pas qu’écouter cette grande pianiste ; on s'unit à elle dans une pensée commune, tandis qu’elle joue, sans se douter seulement des difficultés qu’elle surmonte par son jeu prestigieux. 



La nuit était depuis longtemps tombée quand quelques-uns songèrent au retour. Tant de délicates attentions, avaient fait oublier la fuite des heures ; tant de grâce aimable et simple de la comtesse de Bagneux-Faudouas, tant de joie répandue sur le visage de ses fils, avaient arrêté pour un moment, les soucis, les obligations de ses amis. Cc fut donc dans le noir troué de points d'or fuyants, que nos autos s'élancèrent..."






Cette villa est inscrite comme Monument Historique depuis le 29 novembre 1993.



(Source : Wikipédia et Villa Mendichka à Urrugne - PA00125269 - Monumentum)





  




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