LA BIDASSOA ET HENDAYE EN 1848.
La Bidassoa est un fleuve côtier, frontalier sur une dizaine de kilomètres entre la France et l'Espagne, au Pays Basque.
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| FONTARRABIE EMBOUCHURE DE LA BIDASSOA 1847 FONDS ANCELY |
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien L'Eclaireur des Pyrénées, le 10 novembre 1848 :
"Variétés.
Mémoire touchant la rivière de Bidasso qui sépare la France d'avec l'Espagne (suite)
... Il y a à remarquer en ce jugement, principalement trois choses : la première, qu’il n’est que provisionel et faict pour le seul intérêt des communautez, afin de les faire vivre en repos pendant le procez et jusques à ce qu’il eust pleu aux deux roys d’y pourvoir autrement sans que les commissaires eussent aucunement touché au droict des roys.
La deuxième, que ceste exclusion des vaisseaux à quille y contenüe à l’esgard des François, n’est fondée sur aucun tittre, que les Espagnols eussent exhibé de leur costé, mais seulement sur la possession de dix années précédentes, laquelle du costé des Espagnols estoit notoirement violente et fondée plus sur le droit canon que sur le civil, à cause des continuelles cantonades qu’ils tiroient sur les François desdicts forts de Fontarabie et Behobie, aussy tost qu’ils mestoient un vaisseau à quille sur ladicte rivière ; la troisième que dans ledict jugement il y a reserve expresse non-seulement du droict des roys, mais aussy de tous les autres droits prétendus respectivement par lesdictes parties sur ladite rivière et sur la mer.
La communauté du lieu de Hendaye, située sur ladicte rivière, vis-à-vis de Fontarabie, estant la plus intéressée, se plaignist soudain de ce jugement, particulièrement à cause de ladicte exclusion des vaisseaux à quille. C’est pourquoi, et sur l’instance qu’ils en firent au roy Louis XII, il feut expédié de nouvelles commissions, sçavoir : par ledict roy, en faveur des maîtres Compagnet, d’Armendaritz, et Jean d'Ybarrola, docteurs ; et par le roy Ferdinand et Jeanne, reine de Castille, sa fille, en faveur de Cristoval Vasquez de Acuna, oydor de Valladolid, et de Francisco Telles de Hontiberos, corregidor de Guipuscoa, lesquels s’assemblerent sur les lieux au mois de mars 1511. Mais comme il feust question de travailler à ouyr les parties et les témoins que ceux de Hendaye vouloient produire tant sur l'usage de ladicte rivière que sur le port de mer, les commissaires espagnols dirent que leur pouvoir estoit limité seulement à cognoistre les différends touchant ladicte rizière de Bidasso, et qu’ils ne pouvoient à ceux qui concernoient le port sur la mer, tellement que sur cet incident il feust arresté que lesdicts commissaires espagnols escriroient à Ferdinand afin de recouvrer une commission plus ample pour connoistre tant du differend dudict port, que de celuy de ladicte rivière de Bidasso.
Ferdinand, qui ne demandoit qu’à gaigner du temps afin de s’affermir en l’advantage que ce jugement provisionel donnoit aux siens, et de faire périr la preuve de ceux de Hendaye, en donnant à leurs temoings le loisir de mourir advant qu'il ne peussent estre ouys par les commissaires communs, se servist en ceste occasion de ses ruses ordinaires ; car, au lieu d'envoyer à ses commissaires la plus ample commission, il leur envoya une lettre de cachet dattée de Séville le 25 dudict mois de mars, par laquelle il dict qu’il s’estonne de quoy les François veulent mettre en question le port et la mer, à quoy ils n’ont (dict-il) jamais prétendu, et pourtant il leur mande qu’ils fassent comprendre aux commissaires du roy de France qu’il n’y a point de raison ni justice de vouloir parler en ceste conferance d'autre chose que de ladicte rivière, comme n’y ayant, dict-il, rien que cella en question, quoyque, suivant ce que nous venons de dire, il y aist reserve expresse audict jugement provisionel de tous les autres droicts, que chacune des parties preutendoit tant sur ladicte rivière que sur la mer, outre les exprimés audict jugement.
Les affaires demeurant en ces termes, survint la ligue que ledict Ferdinand fit avec le pape Jules au préjudice de celle qu'il avait faict auparavant avec le roy Louis, par le moyen du traicté de Cambray, et, non content de fausser sa foy audict roy Louis engagea encores le roy d'Angleterre, son gendre, à cette ligue du pape, tellement que la guerre ayant esté ouverte entre ces deux couronnes, il n’y avoit plus d’apparence de parler de l’accommodement des différends entre lesdictes parties.
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| TRAITE DE CAMBRAI 3 AOÛT 1529 |
Quelques années après, Ferdinand estant venu à mourir, et ayant esté faicte une trève entre les deux couronnes, les habitants de Hendaye sollicitèrent la reprise de l’instance commencée par-devant lesdicts commissaires en l’an 1510, et avoient une nouvelle occasion pour cela, d’autant que l'an 1512, une armée anglaise estant venue aborder à Fontarabie, pour de là aller assiéger Bayonne, avec les troupes que Ferdinand y debvoit joindre, les Anglois parmi d’autres désordres qu’ils firent contre les François de cette frontière, y démolirent une maison sise sur ladicte rivière, appartenant à un habitant de Hendaye ; lequel s’estant mis en debvoir de la restablir, après la retraicte desdits Anglois et la publication de ladicte trève, la garnison de Fontarabie l’en empescha à force de coups de canon qu’elle tira sur ledict bâtiment, et en ce faisant elle tua quelques personnes qui y travailloient. Sur quoy, le roi François 1er, qui succéda à Louis XII, ayant escrit au roy et reyne d’Espagne, il y eust de nouvelles commissions expédiées, sçavoir du costé de France, en faveur dudict d’Ybarrola et de François Belcier, et du costé d’Espagne en faveur dudit Acuna et du docteur Naba, corrégidor de Guipuscoa. Les commissaires d'une part et d’autre s’assemblèrent sur la frontière au mois de septembre de l'année 1517, mais ils ne purent rien faire, à cause que la commission des Espagnols ne parloit pas du principal de la matière, qui consistoit aux différends touchant ladicte rivière de Bidasso et le port, mais seulement l’accessoire concernant la démolition de ladicte maison et les dommages et intérêts prétendus pour raison d’icelle. Ce que tesmoignoit clairement que l’intention du conseil d’Espagne estoit la mesme que celui de Ferdinand ; c'est à sçavoir d’esloigner le jugement de l’instance principale par des incidents affectez, prévoyant qu’à la longue les François manqueroient de preuves par la mort de leurs tesmoings, et que ledict jugement provisionel vaudrait par ce moyen à leur faveur tout autant qu’un arrest deffinitif.
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| FONTARRABIE 16EME SIECLE PAYS BASQUE D'ANTAN |
L’an 1519, ayant esté arresté une conferance en la ville de Montpellier entre les deux roys pour tous les différends qu’ils avoient ensemble, le roy François Ier y envoya ledict Ybarrola, commissaire, pour discuter le différend de ladicte rivière de Bidasso et le pont d’icelle ; mais après que les premières scéances des députez de ceste assemblée eurent esté employées à la discussion du faict du royaume de Navarre que Ferdinand avoit usurpé sept ans auparavant, survint la mort de M. le grand maistre de France, un desdicts députez, laquelle interrompit et fist cesser ladicte conferance.
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| PLAN DE L'ISLE DE LA CONFERENCE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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