LA FIN DE LA FONCIÈRE DE HENDAYE ET DU SUD-OUEST EN 1938.
En 1910, sont introduites en Bourse les actions de la société La Foncière de Hendaye et du Sud-Ouest.
Voici ce que rapporta le quotidien Le Petit Bleu de Paris, le 21 janvier 1938 :
"Une Société en quête d'administrateurs.
Serait-ce encore pour faire une diversion ? La crise ministérielle à peine terminée, voici que s’ouvre une autre crise, celle de la Foncière de Hendaye et du Sud-Ouest, dont l'on ne saurait prévoir la fin ; il ne s'agit plus de former un cabinet, mais de lui improviser un Conseil d'administration. Pourtant, des administrateurs, ça se trouve, peut-être moins facilement que des ministres, mais enfin c'est une fonction tous de même assez recherchée, ne serait-ce qu'à cause des jetons de présence et, nous souffle-t-on, — car nous ne l'aurions pas trouvé tout seul ! des retours de bâton.
Et, pourtant, force est de se rendre à la stupéfiante et lamentable évidence : les actionnaires de la Foncière de Hendaye et du Sud-Ouest avaient été convoqués en assemblée ordinaire pour le 18 janvier courant ; les administrateurs ayant rendu leur serviette avec un ensemble parfait, il s’agissait de trouver pour leurs sièges désertés d’autres occupants.
En pareille occurrence, répétons-le, on a généralement l'embarras du choix ; ici, pas : personne ne veut remplacer les démissionnaires qui ont eu vraisemblablement leurs raisons pour tout abandonner, par exemple, celle des rats qui abandonnent le navire. Quelle affaire ! il ne restait plus aux actionnaires, dérangés pour rien, qu’à prendre acte de l’absence de toute candidature. D'aucuns, les anciens porteurs, pouvaient même s'en consoler en pensant que ça ne pourrait pas aller plus mal que quand il y avait un conseil.
Comment la Foncière de Hendaye et du Sud-Ouest, pour l'instant décapitée et démembrée, va-t-elle se tirer de là ? Cruelle énigme cl situation pirandellienne ! Seul le Tribunal de Commerce va pouvoir la dénouer, sans doute. Mais qui a qualité pour mettre en mouvement l'appareil judiciaire ? On se perd en conjectures.
Voilà qui n'est pas ordinaire ! Mais, à la Foncière de Hendaye et du Sud-Ouest, rien n’est ordinaire. Certes, il est assez banal que ses titres aient été lancés tapageusement en 1910 ; mais il l’est moins qu'elle ait pu éviter la liquidation judiciaire pendant vingt ans, alors que, plus tard, en 1933 et en 1937, ses administrateurs devaient se couvrir de la gloire que la correctionnelle accorde généreusement à ceux d’entre eux qui abusent de la confiance de leur prochain, piétinent la loi de 1867 sur les sociétés et même, à l’occasion, aux commissaires aux comptes qui examinent la comptabilité par dessous la jambe.
OBLIGATION DE 500 FRANCS LA FONCIERE DE HENDAYE ET DU SUD-OUEST |
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