MAURICE RAVEL MUSICIEN BASQUE.
Joseph Maurice Ravel est un compositeur Basque né à Ciboure (Basses-Pyrénées) le 7 mars 1875 et mort à Paris le 28 décembre 1937.
 |
| MAURICE RAVEL |
Je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises de la mort de Maurice Ravel, en 2017, en 2019, en
2020, en 2021 et en 2022.
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Excelsior, le 29 décembre 1937, sous la signature de
M. Emile Vuillermoz :
"Maurice Ravel est mort hier après une tragique ironie.
Par M. Emile Vuillermoz.
Un artiste de génie vient de s'éteindre après une interminable et tragique agonie. Maurice Ravel n'est plus. Terrassé en pleine force par une sorte de féroce jalousie du destin, il modernisa douloureusement de nos jours le mythe de Prométhée. car les dieux semblent avoir foudroyé l'auteur de Daphnis parce qu'il leur avait dérobé une étincelle du feu céleste.
 |
| COMPOSITEUR MAURICE RAVEL |
Ils exercèrent contre ce mortel audacieux la plus atroce des vengeances en faisant de lui un mort vivant.
Depuis le longs mois, Maurice Ravel, tout en demeurant présent au milieu de nous, habitait une autre planète, un monde mystérieux qui retenait son cerveau prisonnier et d'où il ne pouvait communiquer avec les hommes de la terre que par les regards désespérés de ses yeux pleins de larmes. Ce message muet des yeux de Ravel, captif d'un sortilège maléfique, et se heurtant aux murs de son cachot, était pour ses amis une épreuve suppliciante. Car le malheureux avait la pleine conscience de son emprisonnement moral et subit jusqu'au bout un martyre sans anesthésie.
 |
| MAURICE RAVEL |
Il prenait encore plaisir à entendre de la musique. Il se mouvait encore à l'aise dans ce domaine enchanté qui était le sien. Il avait même la tentation d'écrire, mais un arrêt sournois de tous les ressorts de sa volonté condamnait son esprit à demeurer inerte et paralysé dans sa prison de chair. Jamais artiste n'eut à subir une plus affreuse torture.
Avec Maurice Ravel disparaît le plus grand compositeur français de l'époque présente. Après la mort de Gabriel Fauré et de Claude Debussy, le flambeau de notre art national brillait désormais entre ses mains. Il dominait de très haut tous les musiciens de son temps.
Longtemps incompris et méconnu, ce technicien incomparable ne fut pas consacré par les pontifes de notre enseignement officiel. Ce fut l'admiration et la ferveur l'une élite qui imposèrent sa renommée.
 |
| PORTRAIT DE MAURICE RAVEL |
Artiste rare, précieux, raffiné à l'extrême, il pouvait passer auprès des observateurs superficiels pour un "petit maitre". Et son attitude un peu affectée dans les cénacles et dans les salons accrédita longtemps cette erreur. On le classa d'abord parmi les disciples quintessenciés de Debussy, un disciple plus subtil, plus ingénieux, plus froidement astucieux que son maître. Mais chacune de ses oeuvres nouvelles détruisait cette perfide légende.
Ravel apportait à notre musique, depuis le frais ruissellement de ses Jeux d'eaux, d'innombrables éléments de nouveauté. Il était à la fois la délicatesse et la force. Son système harmonique était très différent de celui de Debussy, son écriture demeurait extrêmement personnelle et son orchestration avait une couleur, une finesse et une puissance qui n'appartenaient qu'à lui. On découvrait dans ses œuvres une forme de sensibilité cachée qui rendait infiniment troublantes des confidences comme son Jardin féerique ou son Lever du jour de Daphnis et Chloé. Ce n'est pas le théâtre chanté qui lui permit d'extérioriser son lyrisme. A la scène son Heure espagnole ne nous livre que sa virtuosité d'écriture, son ironique fantaisie et sa prosodie funambulesque dans un feu d'artifice orchestral. C'est dans son Quatuor, dans son œuvre de piano de la Sonatine au Tombeau de Couperin, dans certaines pages de l'Enfant et les sortilèges et dans son admirable Daphnis que l'on découvre le grand Ravel, le musicien qui fit entendre à son siècle des accents insoupçonnés, des harmonies miraculeuses et des sonorités dont il a gardé le secret.
 |
| MAURICE RAVEL |
Nous perdons aujourd'hui un maître universellement respecté. Ce n'est pas seulement la musique de chez nous, c'est celle de tous les pays du monde qui doit prendre le deuil."
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
"Au cours d'une conversation qu'il eut à Montfort-l'Amaury dans sa villa "Belvédère" avec un de nos collaborateurs, il y a quelques mois, Maurice Ravel évoquait, sans l'ombre d'inquiétude ni d'appréhension, la mort en général et sa mort en particulier.
 |
| MAISON DE MAURICE RAVEL 78 MONTFORT L'AMAURY |
Il en parla comme d'une chose très douce, ne comprenant pas qu'on pût, lorsqu'on a bien employé sa vie, craindre un terme "qui est vraisemblablement, disait-il, le commencement d'une lumineuse évolution..."
Et il ajouta :
— A la minute où j'expirerai, je voudrais être tout enveloppé par les chaudes arabesques de "L'après-midi d'un faune", de Debussy...
 |
| MAURICE RAVEL |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire