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samedi 16 décembre 2023

UN VOYAGE D"ALTESSES ROYALES DANS LES BASSES-PYRÉNÉES EN NOVEMBRE 1846

UN VOYAGE D'ALTESSES ROYALES DANS LES BASSES-PYRÉNÉES EN 1846.


En 1846, leurs Altesses Royales, le Duc et la Duchesse de Montpensier effectue un voyage dans les Basses-Pyrénées.




pays basque autrefois altesse royale duc montpensier
PORTRAIT D'ANTOINE D'ORLEANS DUC DE MONTPENSIER
PAR FEDERICO DE MADRAZO 1851



Voici ce que rapporta la Gazette nationale ou le Moniteur Universel, le 2 novembre 1846 :


"Intérieur. 

Paris, le 2 novembre


On écrit de Bayonne, le 28 octobre : 


Hier à quatre heures et demie LL. AA. RR. ont reçu successivement toutes les autorités civiles, militaires, judiciaires, ecclésiastiques, qui, à six heures et demie, ont été réunies de nouveau dans un dîner de quatre-vingts couverts, où l’on remarquait encore tous les officiers de la garde d’honneur, le consul d’Espagne et le doyen des consuls étrangers, etc. Avant le diner, M. le duc de Montpensier a fait inviter tous ses convives à monter dans ses appartements pour y jouir de l’effet d’un beau feu d’artifice tiré sur le glacis des fortifications. La pluie avait recommencé ; mais la foule n’a rien voulu perdre néanmoins du spectacle qui lui était offert. Des pelotons d’infanterie semés sur l’esplanade entourée d’arbres où les pièces d’artifice étaient disposées, liaient entre elles par de vigoureuses décharges les différentes parties du feu, qui, en dépit du mauvais temps, jetait encore d’admirables reflets sur les sombres profils des remparts. 



Pendant le dîner, Mme la duchesse de Montpensier avait à sa droite l’ambassadeur d’Espagne, à sa gauche M. le lieutenant général Harispe ; le prince avait près de lui M. le général duc d’Ahumada et M. de Arana. Les places les plus rapprochées de LL. AA. RR. étaient occupées par l’évêque de Bayonne, par le préfet des Basses-Pyrénées, par M. le capitaine général Urbistondo, par M. le général Barrenechea, par MM. Chégaray et Daguenet, députés du département. 


pays basque autrefois altesse royale duc montpensier
MARIE-AMELIE DE BOURBON DUCHESSE DE MONTPENSIER
Par Louis Hersent — http://collections.chateauversailles.fr/#399dd6b1-d90c-4ac3-83ff-817cde1fa911, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=32774659



Après le diner, le prince et la princesse ont fait le tour du salon en adressant successivement la parole à chacun des convives. A neuf heures, LL. AA. RR. se sont rendues au théâtre, où plusieurs loges avaient été disposées pour les recevoir, ainsi que leur suite. Leur entrée dans la salle a été le signal des plus vifs applaudissements, des acclamations les plus prolongées. La toile s’est levée, et un jeune artiste portant le costume traditionnel de Figaro, dont il allait un peu plus tard jouer le rôle, a chanté avec un élan qui a enlevé la salle entière, une cantate de circonstance dont les paroles élégantes, soutenues d’une musique gracieuse, ont plus d’une fois provoqué une explosion de bravos. 



Nous apprenons que de précieux souvenirs ont été envoyés au nom de LL. AA. RR. à M. de Linières, auteur des paroles, à M. Van Gèle, auteur de la musique de cette cantate, et à l’acteur qui l’a chantée avec verve et talent. 



M. le duc et Mme la duchesse de Montpensier se sont retirés à dix heures et demie, et les mêmes acclamations les ont accompagnés jusqu’à leur voiture. 



Aujourd’hui, par un beau soleil d’automne, a eu lieu une fête toute populaire offerte par la ville à LL. AA. RR., une joute de barques sur l’Adour. Le prince et la princesse, pour y assister, se sont rendus en canot à bord du Voyageur, bateau à vapeur de l’Etat, chargé de remorquer les bâtiments du commerce qui entrent dans le port de Bayonne. Entre la citadelle et les Allées-Marines, promenade qu’envierait à Bayonne la plus belle des capitales, l’Adour a la largeur d’un grand fleuve ; c’est là que la course a eu lieu. Sur un signal donné par un canon de la citadelle, les barques devaient s’élancer dans le sens du courant, tourner un grand bateau amarré sur ses ancres à une distance assez éloignée, et revenir au point de départ. Deux prix étaient donnés par la ville ; M. le duc de Montpensier en a ajouté un troisième. Une foule immense, répandue sur les Allées-Marines, prenait à la lutte un intérêt passionné. LL. AA. RR. étaient debout sur le pont du Voyageur pavoisé, où l’on avait placé une excellente musique de cavalerie. Cette multitude de barques courant le long du quai et chargées de spectateurs, les pavillons flottants des barques rivales, la blancheur éclatante des costumes des rameurs, tout contribuait à donner à cette course un entrain et un air de fête qui ont vivement intéressé LL. AA. RR. Ces courses ont duré jusqu’à quatre heures. La marée montante, qui se fait sentir jusque dans Bayonne, en augmentant les difficultés, ajoutait par là même à l’imprévu et partant à l’émotion de la lutte. 



LL. AA. RR. ont débarqué aux Allées mêmes, et sont montées en voiture pour aller visiter Biarritz. Le dîner de LL. AA. RR. a eu lieu à six heures et demie. On remarquait parmi les invités le commissaire de la marine, le directeur du port, le commandant du Voyageur, les autorités de Saint-Esprit, ce point du département des Landes qui fait presque partie de Bayonne, dont il n’est séparé que par un peu de bois. Après le diner, le prince et la princesse ont bien voulu entendre des chœurs chantés sans accompagnement par des soldats, selon la méthode qui a formé à Paris les élèves de l’Orphéon. Ces chants, exécutés avec une rondeur et un ensemble merveilleux, ont produit un grand effet. 



A neuf heures, LL. AA. RR. se sont rendues au bal qui leur était offert par la ville dans la salle du théâtre. Cette salle avait été admirablement disposée ou pour mieux dire transformée. Toutes les loges étaient remplies d’une foule élégante et choisie ; mais dans le parquet les dames seules avaient d’abord été admises, et aucun homme ne devait y entrer avant l'arrivée de M. le duc et de Mme la duchesse de Montpensier. Plus de 2 000 personnes assistaient à ce bal. Tous les regards se portaient sur la jeune princesse, entièrement vêtue de blanc, avec une exquise simplicité, magnifiquement relevée d’ailleurs par une parure de diamants d’une rare beauté, et tous admiraient le charme du regard et du sourire, l’élégance de la tournure, la distinction de toute la personne. 



S. A. R. a dansé la première contredanse avec le maire, les suivantes avec M. le duc d’Ahumada, le général Ratteler, le sous-préfet de Bayonne, le commandant de la garde d’honneur, un capitaine d’artillerie. Le prince, de son côté, a ouvert le bal avec la fille du maire, et a dansé successivement avec Mme Ernest Leroy et avec Mme Chégaray. 




aristocrate noble espagnol militaire guardia civil
FRANCISCO JAVIER GIRON Y EZPELETA
DUC D'AHUMADA 1846



LL. AA. RR. sc sont retirées à onze heures, accueillies à leur sortie par les mêmes acclamations qui avaient salué leur arrivée ; elles emporteront de cette admirable fête un souvenir qui ne s’effacera pas. Elle a dignement terminé une réception où rien n’a manqué de ce que peut ajouter à un programme habilement rempli l’enthousiasme d’une population ingénieuse. De leur côté, le prince et la princesse ont voulu se mettre de moitié dans la fête, en y conviant tous les pauvres par de larges aumônes. 



LL. AA. RR. doivent quitter Bayonne demain matin pour se rendre à Pau."




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