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vendredi 8 juin 2018

LA PELOTE BASQUE DANS UN CAMP DE PRISONNIERS ALLEMANDS EN SEPTEMBRE 1941

LA PELOTE BASQUE EN 1941 EN CAPTIVITÉ.


Durant la seconde Guerre Mondiale, de nombreux Basques ont été faits prisonniers et ont été internés dans des camps de prisonniers de guerre en Autriche, Allemagne et dans plusieurs autres pays d'Europe.


pays basque autrefois
JOURNAL DE L'OFLAG XVII A

L'Oflag XVII-A était un camp de prisonniers de guerre pour officier situé en Autriche à 

Edelbach, à une centaine de kilomètres environ au Nord-Ouest de Vienne.

Dans ce camp, eût lieu en septembre 1943 la plus grande tentative d'évasion de la seconde 

Guerre Mondiale, avec 132 officiers français cherchant à s'évader. Cinq seulement d'entre eux 

réussirent à s'échapper.




Voici ce que rapporta le journal La Petite Gironde, dans son édition du 29 septembre 1941 :


"Comment grandit et naquit la Pelote Basque chez nos prisonniers de l'Oflag XVII A.

 

Juillet 1940 ! Un mois à peine s’est écoulé depuis que la défaite de nos armes nous a jetés sur la terre d'exil. Dans le désarroi des cœurs et des esprits, les prisonniers recherchent l’équilibre rompu; ils éprouvent le besoin de se grouper par affinités, de retrouver des "pays", de briser l'isolement moral qui les accable. Au hasard d'une promenade entre " les barbelés", des amis se retrouvent : il y a là deux Landais,  le sous-lieutenant Bernard Merle, de Bénesse-Maremne ; le lieutenant Dachary, de Pomarez, et deux Basques, le lieutenant Pinatel, de Biarritz ; le sous-lieutenant Corcostéguy, de Bayonne. 


pays basque autrefois
OFLAG XVII A

Au cours de leurs fréquentes réunions, les quatre amis évoquent de nombreux souvenirs communs, et comme ils sont tous de fervents pelotaris, le jeu de pelote fait naturellement l’objet principal de leurs conversations. Merle fait alors remarquer à ses camarades qu'il serait peut-être possible de pratiquer ce sport au camp. L'idée était lancée, elle devait, par la suite, dépasser les espérances de son promoteur, le commandement du camp réservant un accueil très favorable aux demandes faites.



pays basque autrefois
OFLAG XVII A


Les premières parties ont lieu sur les planches disjointes et irrégulières d'un pignon de baraque ; les bonds capricieux de la pelote (une balle de tennis) déroutent les joueurs ; le terrain inégal n’est guère favorable aux rebonds. Qu’importe ! en pratiquant leur sport préféré, les quatre pelotaris s'évadent de la vie monotone et déprimante du camp. L’hiver précoce recouvre le camp d’un épais manteau de neige et met fin à l'activité des joueurs, mais les premiers beaux jours printaniers ayant fait disparaître neige et glace, les quatre pionniers se mettent au travail. Leur activité suscite la curiosité et l’intérêt de leurs camarades prisonniers ; ceux-ci, en très grand nombre, manifestent le désir d'apprendre le jeu de la pelote. Il devient nécessaire de voir plus grand et de construire d’autres frontons ; une organisation s'impose, un comité de pelote basque est créé, présidé par le capitaine Garrigou-Lariale, directeur des Papeteries de Mimizan. Il est entouré par des camarades de bonne volonté, tous originaires du pays : le lieutenant Goïcoetchéa, de Guéthary, vice-président ; le lieutenant Vives, de Mont-de-Marsan ; sous-lieutenant Bady, d'Ondres ; sous-lieutenant Hélip, de Tarbes ; le capitaine Canel, Bayonnais de cœur et d'adoption. 



pays basque avant prisonniers oflag
OFLAG XVII A

Un projet de fronton est conçu ; il sera entièrement édifié en bois, faute de matériaux durs. Un tournoi de pelote est mis sur pied et les prévisions sont largement dépassées ; le nombre des joueurs et sympathisants payant une cotisation s’élève à 650, celui des équipes engagées à 280. Au 15 juillet 1941, sept frontons étaient en service, dont deux spécialement aménagés et présentant un "mur" en planches absolument uni. 




pays basque autrefois prisonniers oflag
OFLAG XVII A

Le premier fronton édifié se dresse au centre du camp. La "place" fait 25 mètres de longueur ; le mur a 8 mètres de largeur et 6 m. 50 de hauteur. Il porte l’inscription "Ongui Ethorri" (Bienvenue) qui rappelle l’hospitalité et la cordialité des gens de chez nous. Cette inscription est encadrée de quatre emblèmes : l’écureuil, symbolisant la finesse et l’agilité du Landais ; le lys du Béarn, au ciel incomparable ; le chapelet et le trèfle du Pays Basque, riche de couleurs et de lumière, si pieux, si fier et si attaché à ses traditions millénaires. Il fallait une consécration à cette œuvre. Elle eut lieu le 13 juillet. Ce jour-là, le fronton fut inauguré officiellement au cours d’une brillante fête sportive et artistique. 




pays basque autrefois
OFLAG XVII A

Bien avant l'heure, une foule compacte se pressait autour du terrain. Combien de spectateurs ? 1 500, 2 000 peut-être. Ceux qui n’avaient pu trouver place étaient juchés sur les toits des baraques avoisinantes. A 15 heures précises, le colonel, représentant général des prisonniers de guerre, président d'honneur, se présenta, accompagné du capitaine Carrigou. La chorale, sous la direction du lieutenant Carrère, de Peyrehorade, entonna le "Guernikako arbola", écouté religieusement et au garde-à-vous par toute l’assistance. Le lieutenant Pinatel, dans une allocution bien sentie, adressa les souhaits de bienvenue. 




pays basque avant
OFLAG XVII A

La première partie à mains nues opposa quatre amateurs. Elle vit la victoire de justesse de Oxandaburu-Dachary contre Meyroux-Bady. Ainsi mis en goût, le public attendait avec impatience la grande partie-défi entre champions authentiques : sous-lieutenant Merle et maréchal des logis Roch contre sous-lieutenant Corscostéguy et sous-lieutenant Hélip. 



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OFLAG XVII A

Jusqu'à la fin, la partie fut émotionnante, les prouesses ne se comptaient plus. La victoire revint à Merle-Roch par 50 points à 42, après une lutte de 1 h 30. 



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OFLAG XVII A

Des intermèdes, aux égalisations, nous permirent d'admirer la souplesse, la grâce et l’élégance des danseurs basques dans un fandango endiablé. Il nous fut donné d'écouter, également, la "Suite pyrénéenne", magistralement composée par l'aspirant Lesbordes, du Grand séminaire de Bayonne, et exécutée par la fanfare, ainsi que de vieux airs basques, si prenants et si beaux. 



pays basque avant
OFLAG XVII A

Vers 18 heures, la foule se retira, enthousiasmée. Déjà le soleil descendait à l’Occident ; bientôt, sans doute, teinterait-il de ses rouges rayons les rochers de la Côte Basque. 



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OFLAG XVII A

Unanimement, nous souhaitions qu'il puisse transmettre à la petite patrie notre affectueux bonsoir; nous souhaitions aussi qu'il puisse dire à la France bien-aimée que ses fils en captivité surmontent la longue et dure épreuve, qu'ils sont forts et fermement résolus, quand sonnera l'heure du retour à travailler dans la discipline, l'amour et la joie, pour que, sous le commandement de notre vénéré chef, le maréchal Pétain, elle reprenne dans un monde nouveau sa place rayonnante et féconde."



(Source : http://oflagxviia-leroux.esy.es/ et WIKIPEDIA)


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