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mercredi 15 novembre 2023

CHARLIE CHAPLIN À TARDETS EN SOULE AU PAYS BASQUE EN AOÛT 1931

CHAPLIN AU PAYS BASQUE EN 1931.


Lors de son tour du monde qu'il fit en 1931 et 1932, Charlie Chaplin (Charlot) vint au Pays Basque, à Guéthary et à Tardets, en Soule.


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CHAPLIN A TARDETS JANVIER 1932
POUR VOUS 7 JANVIER 1932



Voici ce que rapporta à ce sujet l'hebdomadaire Pour Vous, le 7 janvier 1932 :



"Quand Charlie Chaplin villégiaturait au pays basque.


Charlie Chaplin était invisible. Il boudait Biarritz, dans un ennui magnifique. On ne l’avait pas vu au Bar Basque. Des femmes, plus belles que les étoiles marines de Santa-Barbara, de Miami, passaient devant ses yeux aveugles. Les grilles d’or du Miramar se refermaient sur lui.



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CHARLIE CHAPLIN AU MIRAMAR BIARRITZ 1931
PAYS BASQUE D'ANTAN


"Il s’ennuie ? Faites-le venir à Tardets", téléphona, un soir, quelqu’un.


Le lendemain, Chaplin arrivait à Tardets, dans sa Cord.


Il n’y avait là, jour le recevoir, ni reporters, ni photographes, mais quelques garçons basques, en espadrilles, qui allaient chasser la grive, et qui trouvèrent la Cord jolie.




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CORD L-29
CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=116039



Tardets est un village de la Haute-Soule, arcades mortes, pavé sonnant encore du fer des mulets espagnols, un village qu’on ne connaît pas à Biarritz, et qui n’a pas changé depuis cent ans.


Et Charlie Chaplin était l’hôte de Maurice d’Arhanpé, amphitryon de contrebandiers et de rois, le dernier homme qui puisse donner une authentique fête basque.



Dès sa descente de voiture, Charlie Chaplin se vit offrir un pernod d'avant-guerre, sur la terrasse aux catalpas de la chartreuse basque allongée au soleil."



"Un dimanche de Chaplin au pays basque... à la recherche des choses et des gens qui ont inspiré Charlie Chaplin. (sous la plume de Josep Peyré)



Mal habitué à cet extérieur sans prise de vues, et les oreilles bourdonnantes du silence de la vallée, le héros de La Ruée vers l’or considérait les personnages de féerie qui naissaient de l’écorce des arbres, et que le soleil malicieux, criblant à jour le feuillage des catalpas, armait d’écailles d’or.



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AFFICHE FILM LA RUEE VERS L'OR DE CHARLIE CHAPLIN



Quel génie, quel maître de ballet venait de faire naître ces danseurs aux plastrons chamarrés, aux tuniques de lumière, et cet hallucinant cheval-jupon à l’encolure dérisoire, qui se gonflait avec le vent ?


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DASNEUR BASQUE ZAMALZAIN
PAYS BASQUE D'ANTAN


"Ce sont les bergers ? demanda le mime. 


— Ce sont les bergers. Les bergers d’Ahusqui."



Depuis huit jours, pour rabattre les danseurs basques, les courriers battaient la montagne. Et les danseurs avaient laissé à la garde des chiens leurs troupeaux. 


"Ce sont des bergers ? répéta Chaplin lorsqu’ils chantèrent le premier chœur.

— Mais oui !

 — Des gardeurs de brebis ? 

— Des gardeurs de brebis ! 

— Ils chantent comme des Russes ! 

— Tous les hommes basques chantent comme ça. 

— Et ils sont chers ? 

-— Très chers. Personne ne peut les payer. Pour aucun autre, ils ne seraient descendus de la montagne. Le soir, lorsqu’ils ont fini leurs fromages, ils se réunissent dans un ranch, et ils travaillent leurs pas. Les pas que leurs pères leur ont appris."



Le visiteur regardait comme on feuillette un livre d'images. 



Ce fut alors qu’arriva un jeune berger, plus beau que les hommes des films.


"Il ne voudrait pas venir à Hollywood ? demanda Chaplin.


— Non ! Il travaille avec sa mère, la dernière ferme dans la montagne. Et il a marché cinq heures pour venir danser le pas des épées."



La cloche sonna l’Angélus de midi.



L’odeur des piments rouges de la piperade, qui cuisaient depuis trois heures dans le poivre, buvait l’odeur de miel des catalpas.


"Un peu plus de ce très sec petit vin blanc", demanda Charlie Chaplin en éternuant.



Puis il commença à dire ce qui devait, ce jour-là, rester son refrain : "Tout mon cœur, tout mon cœur avec vous..."



Le cheval-jupon lui-même s’était mis à table, et goûtait, avec des encensements, la truite, la piperade, la poule farcie, le vin de Sunharette, qui fleure le Vouvray.


"Vraiment tout mon cœur !" répétait Chaplin. Puis il reprenait l’émouvant Chorittua nurat hua, dans une adaptation anglaise dont il garde le secret.



Après le déjeuner et les chansons, ce fut, dans la montagne, la promenade jusqu’à Licq. Malheureux celui qui n’a pas admiré en septembre la haute vallée du Saison et les peupliers près de mourir !



Le mime du malheur semblait avoir trouvé son paradis. Il y avait trois jolies femmes sans fond de teint, et presque sans fard, et déjà des palombes, en grande avance sur l’hiver.



Sur le chemin du retour, les cloches des chapelles sonnaient à la volée. Croyant au feu ou à la guerre, les bergers dévalaient les sentiers. Mais ce n’était que le tocsin pour l’homme qui fait rire.



Car la nouvelle avait descendu comme l’eau dans la vallée. De Mauléon, le Café Jaurgain téléphonait, suppliant qu’on arrêtât "Charlot" une minute, une seconde, dût-on desserrer de deux tours une valve de pneu !



A l'entrée de Tardets, ce fut, devant la Cord, la barricade. Mais Charlot, les yeux pleins de ciel, chantait avec d'Arcangues :


Je ne descends dans la campagne 

Que pour ma poudre et pour mon plomb. 



Rien ne vaut le gant de cuir pour vous remettre de l’extase. En cinq minutes, il vous gonfle la main, et vous ridiculise. Le fronton de Tardets a vu cet inédit : "Charlot joueur de pelote".



Ils se mirent à deux pour lui passer le gant de cuir, le "chistera", cette fois-ci sous l’objectif du photographe. Cette raquette courbe, cette damnée gouttière n’est pas possible pour un chrétien. Charlot avise le mur du fronton, mesure la distance qui l’en sépare, et ses forces... Et la balle, derrière lui, va frapper au genou une Basquaise aux jolies jambes. C’est le moins qui puisse arriver.



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CHARLIE CHAPLIN TARDETS AOÛT 1931
PAYS BASQUE D'ANTAN



Après la partie, jouée cette fois par d'autres, Charlie Chaplin suivit Maurice à l’auberge, où Marianne Ourdosgoïty le reçut, entre son horloge à fleurs et ses cruches cerclées de cuivre :


"Un panaché ? 


— Un panaché", répondit Chaplin.



A l’auberge, il fallut chanter, avec Elgoyhen, avec Ourdosgoïty. Puis on dîna sur la terrasse, et les sonneries des trompes de chasse se répondirent des deux rives de la vallée. Ici, l’émotion de Charlot trouva son comble, et, soudain, on le vit chanter, mimer, avec ses cheveux gris et ses yeux tristes, Auprès de ma blonde, la chanson française qu’il préfère.


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AUBERGE AHUSQUY SOULE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Nulle autre part chez nous, Chaplin n’aura laissé ce souvenir public et familier.



Depuis lors, Maurice d’Arhanpé ne cessait pas de recevoir des lettres d’Amérique : "Où est Tardets en France ? Combien de cinémas ? Quelles vedettes ? Chaplin ne s’y est-il pas fiancé ? Des photos ?..."



Mais Tardets chassait les palombes. Et Maurice d’Arhanpé racontait à l’auberge d’Ourdosgoïty :


"Charlie Chaplin ? Je l’ai rajeuni de cent ans !"




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lundi 31 octobre 2022

LE CERTIFICAT D'ÉTUDES PRIMAIRES À TARDETS EN SOULE AU PAYS BASQUE EN 1936

LE CERTIFICAT D'ÉTUDES PRIMAIRES À TARDETS EN 1936.


C'est le 20 août 1866 que sous l'impulsion de Victor Duruy, une circulaire met en place un certificat d'études primaires. Les modalités d'organisation et d'évaluation sont laissées à la libre appréciation des conseils généraux.




CERTIFICAT D'ETUDES PRIMAIRES



Le 16 juin 1880, un arrêté ministériel est présenté dans le but d'harmoniser les pratiques. C'est 

à partir de cette date que le nombre de cinq fautes à la dictée devient éliminatoire.



En 1882, celui-ci est institué par la loi du 28 mars 1882, qui rend l'instruction 

primaire obligatoire de 6 à 13 ans.

L'article 6 précise :

"Il est institué un certificat d'études primaires ; il est décerné après un examen public auquel pourront se présenter les enfants dès l'âge de onze ans. Ceux qui, à partir de cet âge, auront obtenu le certificat d'études primaires, seront dispensés du temps de scolarité obligatoire qui leur restait à passer."



Voici ce que rapporta La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 8 juin 1936 :



"Tardets.


Le Certificat d’Etudes Primaires.



— La session des examens du certificat d'études primaires des Basses-Pyrénées s’est ouverte cette année par Tardets, et le vendredi 5 juin, la Commission d'examen a procédé à l’examen des candidats des diverses écoles du canton, tant publiques que privées. 



Le fait que les écoles privées ont participé à l'examen atteste de la sympathie dont jouit auprès du public notre modeste certificat d'études, critérium du minimum de savoir que doit posséder tout enfant quittant les bancs de l'école pour entrer dans la vie active et laborieuse. 



Huit élèves, en effet, ont été présentés par les écoles confessionnelles, dont un à Licq, trois à Tardets et quatre à Montory. C'est de bon augure pour l’avenir. 



Les épreuves ont revêtu un caractère particulièrement difficile, ce qui explique le nombre relativement élevé des échecs subis. 



pays basque autrefois enseignement école
CERTIFICAT D'ETUDES PRIMAIRES ELEMENTAIRES 1931



Voici quels ont été les résultats pour l'ensemble du canton : 

Inscrits : 24 garçons et 21 filles. Total. 45. 


Présentés : 22 garçons et 20 filles. Total, 42. 


Admis définitivement : 16 garçons et 14 filles. Total. 30. 



Détail par communes ou par écoles : 

Larrau (bourg) : garçons : Moretti avec mention "bien". 

Larrau (Farges) : garçons : Aguer et Iriart. 

Licq-Larrau : filles : Boussoum. 

Licq (bourg) : filles : Obiague. 

Montory : garçons : Bellocq avec mention "très bien" ; Esconobiet avec mention "bien" ; Fordin avec mention "bien" ; Lagune avec mention "bien" ;  Biscav. 

Montory : filles : Sagardoy avec la mention "très bien" ; Haritcha avec la mention "bien" ; Etchart. 

Montory (école privée) Biscaycacu avec la mention "bien" ; Périsse avec la mention "bien" ; Sagaspe et Soulèguiou. 

Tardets : garçons : Uhaltéborde avec la mention "bien" ; Arttheix-Althabégoity. 

Tardets : filles : Barneix avec la mention "très bien". 

Tardets (Arragné) : garçons : Larrégaray. 

Tardets (Arragné) : filles : Garat. 

Trois-Villes : garçons : Harçourry. 

Lichans : garçons : Chuburu avec la mention "bien". 

Lichans : filles : Elhohen avec la mention "bien". 

Lacarry : garçons : Hégoburu et Urruty.

Ossas : garçons : Laplace.

Ossas : filles : Etcheber et Mondionde. 



pays basque autrefois enseignement école
CERTIFICAT D'ETUDES PRIMAIRES 1925



Sans vouloir faire preuve de prosélytisme exagéré, et tenant compte de conditions de milieux, il nous est agréable d'enregistrer les succès remportés par les diverses écoles de Montory, tant publiques que privées, et où treize candidats ou candidates briguaient la possession du diplôme. Les écoles publiques obtiennent deux mentions "très bien" et quatre mentions "bien". L’école privée enregistre de son côté deux montions "bien". La petite école mixte de Lichans note aussi à son actif deux succès complets sur deux candidats présentés et avec l’octroi de la mention "bien". 



Tous ces résultats font honneur à la conscience des maîtres et maîtresses de notre canton, dont on ne saurait trop louer le dévouement désintéressé. Nous leur adressons toutes nos félicitations ainsi qu'à leurs lauréats que nous invitons à ne pas s’endormir sur leurs lauriers et à persévérer dans la culture de leur esprit dans l’avenir. "







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samedi 2 avril 2022

LA SOULE AU PAYS BASQUE EN 1881 (septième et dernière partie)

 

LA SOULE EN 1881.


La Soule est la plus petite des 7 provinces du Pays Basque. Située dans les Pyrénées-Atlantiques, elle est peuplée d'environ 15 000 habitants et a pour capitale Mauléon-Licharre (Maule).






pays basque autrefois soule gorges
GORGES D'HOLZARTE LARRAU
SOULE D'ANTAN



Voici ce que rapporta Paul Perret dans son livre "les Pyrénées françaises" en 1881 :



"Le pays de la Soule



... La forêt d'Holçarté couronne un mont de ses sapins et de ses ifs noirs, et nous ne quitterons point Larrau sans être allés visiter la curiosité qu'elle doit nous offrir, car ce serait offenser nos hôtes. On n'est pas médiocrement fier à Larrau des crevasses d'Holçarté et "du pont en l'air", comme ils disent.




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GORGES D'HOLZARTE PASSERELLE DE LOGIBAR
SOULE D'ANTAN



La curiosité, en effet, est assez rare. Dans la forêt, au-dessus du confluent des deux Gaves d'Olhadu et de l'Arpune, coulant à une profondeur de deux cents mètres environ, entre des parois de roches verticales, les industriels qui exploitent les sapins ont suspendu un pont fait de deux énormes câbles qui forment des rails. Là passent des chariots qui portent les ouvriers ou transportent les pièces de bois. Il est inutile de vous dire que le pont va flottant, ondulant au-dessus de l'abîme...



Peut-être voudriez-vous savoir si nous l'avons franchi ?... Eh bien, non ! car tout ce que je viens de dire au présent, j'aurais dû le mettre au passé. Les travaux de l'exploitation sont arrêtés depuis un an, les chariots ne vont plus !...



C'est dans la forêt d'Holçarté que résidait naguère le Bassa-Jaon, le Seigneur Sauvage. "La taille du Bassa-Jaon est haute, sa force est prodigieuse, tout son corps est couvert d'un poil lisse qui ressemble à une chevelure ; il marche debout comme l'homme, un bâton à la main, et surpasse les cerfs en agilité. Le voyageur qui précipite sa marche dans le vallon, le berger qui ramène son troupeau à l'approche de l'orage, s'entend-il appeler par son nom répété de colline en colline ? c'est Bassa-Jaon. Des hurlements étranges viennent-ils se mêler au murmure des vents, aux gémissements sourds des bois, aux premiers éclats de la foudre ? C'est encore Bassa-Jaon. Un noir fantôme, illuminé par l'éclair rapide, se dresse-t-il au milieu des sapins, ou bien s'accroupit-il sur quelque tronc vermoulu, en écartant les longs crins à travers lesquels brillent ses yeux ? Bassa-Jaon. La marche d'un être invisible se fait-elle entendre derrière vous, son pas cadencé accompagne-t-il le bruit de vos pas ? Toujours Bassa-Jaon."




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BASA JAUN
PAYS BASQUE D'ANTAN



Il y a dans cette vaste région silvestre d'autres monstres qui n'ont point la face humaine, et qui sont moins chimériques que Bassa-Jaon ; ce sont des ours et des loups. De grandes chasses s'organisent chaque année ; les chasseurs arrivent de tous les points de la haute Soule ; le rendez-vous est à la forêt d'Iraty. La chasse est, d'ailleurs, un métier à Tardets et à Larrau ; les chevreuils et les isards abondent dans les sapinières, surtout dans les hêtrées d'Etchelu.



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CAPTURE D'ISARD
PYRENEES D'ANTAN



Devant nous, tandis que nous redescendons vers Tardets, marche un de ces chasseurs : son expédition a été assez heureuse : il porte un isard sur ses épaules ; il ne le vendra guère que vingt ou trente francs : c'est une somme à la montagne, où la vie n'est pas chère. Nous l'invitons à monter dans notre carriole, et il nous raconte la légende du mont aux cinq doigts, - car c'est un ancien soldat, un zouave, qui parle le français et même l'arabe. Il nous jure que "la langue des Bédouins" dérive du basque. Je lui réponds gravement que toutes les langues viennent de l'Escuara, car il est bien connu que nos premiers parents le parlèrent dans le paradis terrestre. - Je n'inventais rien en disant cela ; je ne faisais que répéter la thèse d'un écrivain national, l'abbé Ilharce.



Au moment où nous rentrons dans Tardets, les cloches sonnent un glas. On nous dit qu'une jeune fille est morte, consumée par le chagrin d'avoir perdu son fiancé. Je songe à une légende locale, mise en chanson, qui est devenue l'une des plus populaires du pays, sous ce titre : La Fiancée de Tardets. - Dans le manoir, sont deux jeunes filles, que le poète nous montre sous l'emblème de deux citrons, et il faut avouer qu'à nos yeux de Français, l'emblème est étrange. Ces deux fruits ont mûri, et l'un deux est promis à l'Espagnol Onriagaray ; mais Santa Klara, c'est le nom de la jeune fille, aime un jeune Souletin, plus beau que le jour. Onriagaray vient chercher sa promise, qui répand des plaintes touchantes : "Père, vous rentrerez à la maison le coeur chargé, les yeux noyés de larmes, après avoir descendu votre fille dans la tombe (son père l'accompagne). Et vous, ma soeur, allez vers la fenêtre, et si c'est le vent du nord qui souffle, chargez-le de porter mes regrets au bien-aîmé..." Le père ne s'attendrit point ; cet Oriangaray est riche, et Santa Klara va partir, assise sur un cheval "dont la selle est toute d'or". Mais, autour d'elle, les serviteurs, qui aiment tendrement leur jeune maîtresse, s'habillent de noir...



Avant de quitter la haute Soule, nous allons faire une excursion rapide à Ahusquy, petite station d'eaux minérales  en renom, surtout parmi les habitants du pays, qui leur attribuent des propriétés merveilleuses. Il y avait même autrefois dans ce hameau une fête nationale ; les Basques s'y rendaient en foule le 18 août. Ahusquy n'est vraiment qu'un hameau, où se voient quelques hôtelleries, presque point de maisons.



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LIVRE AHÜZKI 
DE JULES ROUFFET



Seulement, il n'y a peut-être pas, dans toutes les Pyrénées, plus gracieux nid sauvage, mieux enveloppé de l'ombre des monts et de celle des bois. Ahusquy est situé à la même hauteur à peu près que Cauterets, à une altitude supérieure de plus de deux cents mètres à celle des Eaux-Chaudes et des Eaux-Bonnes, au-dessus du vallon de l'Aphourra, au milieu de pâturages et de sapinières immenses, en regard du pic des Escaliers et du Bostmendi. Les cinq doigts de Roland, ici, nous menacent de près. De la terrasse adossée à une montagne ronde, où le hameau est assis, nous passons deux heures à contempler le magnifique développement de la chaîne, la merveille dont on ne se lasse point. Au sud, c'est notre déjà vieille connaissance, le mont Orrhy, qui arrête nos yeux.




pays basque autrefois soule source
LA SOURCE D AHUSQUY
PAYS BASQUE 1900


Un grand Béarnais qui passe vient troubler un peu mon plaisir. Il a le visage tout noir, ce qui est contraire aux habitudes de propreté de sa race, et me fait supposer qu'il est employé, un peu plus loin, aux forges de Mendive. Le robuste gaillard me dit d'un air narquois : Est-ce que vous êtes venu ici pour la fièvre ?



C'est la fièvre qu'on guérit surtout à Ahusquy. Je ne me la sens point, mais...



Aurais-je, enfin, l'air de l'avoir ?"





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dimanche 2 janvier 2022

LA SOULE AU PAYS BASQUE EN 1881 (quatrième partie)

 

LA SOULE EN 1881.


La Soule est la plus petite des 7 provinces du Pays Basque. Située dans les Pyrénées-Atlantiques, elle est peuplée d'environ 15 000 habitants et a pour capitale Mauléon-Licharre (Maule).




pays basque autrefois soule
VALLEE DE TARDETS SOULE 1843



Voici ce que rapporta Paul Perret dans son livre "les Pyrénées françaises" en 1881 :



"Le pays de la Soule


...Nous avons un bon guide ; nous aurions pu nous en passer, car toute une compagnie nous précède. C'est un étrange et mystérieux équipage. D'abord un mulet, portant une sorte de cacolet recouvert d'un pavillon de toile blanche ; derrière, un homme en blouse courte et en béret, une femme coiffée du capulet noir. Un autre homme est à la tête de l'animal ; un chien énorme le suit. Le chemin s'engage entre deux escarpements boisés. Machinalement je regarde cette troupe muette qui grimpe devant nous ; est-ce une fantaisie de mes yeux ?...



Il me semble que dans les paniers du cacolet j'ai vu flotter un bout de jupe et remuer des jambes. J'interroge le guide. Au même instant, deux ou trois cris rauques sortent de dessous la toile. Le brave homme fait un geste pour se signer. Nous nous étions arrêtés tout court : - Qu'est cela ? - Bon ! dit-il à voix basse ; "ça c'est une possédée"... Les cris recommencent, le chien y répond par un hurlement. A Tardets, sous les grands arbres, j'avais entendu les possédés de l'amour ; sur la route de la montagne, je me heurtais à une possédée du diable, car la prisonnière du pavillon de toile est une femme. On dit qu'une possession mène à l'autre. N'importe ! diabolique ou non, la rencontre est sinistre.



Nous répondons sur le même ton à notre guide : - Allongez le pas, mon brave, nous vous suivrons. Ce grand garçon de vingt-cinq à vingt-six, taillé en force, tout droit comme un chêne, était devenu très pâle, et si vigoureux que fussent ses genoux à l'ordinaire, ils flageolaient sûrement un peu. Les gens de la troupe, heureusement, prirent le parti de faire halte et de nous laisser passer ; ils parurent se consulter rapidement, ils parlaient basque ; l'homme qui conduisait le mulet lui fit tourner la tête vers la paroi de rochers, l'autre saisit par son collier le chien qui grognait à notre approche. La toile du cacolet tremblait quand nous passâmes, mais la possédée se taisait. Mon compagnon, vrai modèle du bourru bienfaisant, levait les épaules, exhalant entre ses dents une impatience mêlée de plus de pitié qu'il n'aurait voulu le dire ; le guide avait la bouche clouée. Quant à moi...



... La diabolisée avait écarté la toile, je crois la voir encore : vingt ans. Peut-être cette guenon n'avait-elle pas été laide avant la "possession". Maintenant tous ses traits affreusement contournés étaient en danse convulsive ; les yeux seuls demeuraient fixes au milieu de ce visage terreux. Ce qui la rendait plus horrible, c'est qu'on la laissait coiffée, comme autrefois, du joli mouchoir de soie en usage dans toute la contrée. Cette coquetterie formait un contraste poignant avec cette misère. Tous ses mouvements étaient déréglés ; elle brandit vers moi ses deux longs bras décharnés, et par un miracle d'équilibre, le mouchoir pimpant ne se dérangeait pas. Elle-même aurait dû se jeter à bas du mulet ; je vis bien qu'elle devait y être attachée solidement. Son cri sauvage, ce cri sortant d'une gorge étranglée, se fit encore attendre, et encore une fois le chien se remit à gémir. Longtemps ces accents lamentables nous poursuivirent ; la montagne est sonore.



Le guide racontait que ce mal était fréquent dans le pays ; les jeunes garçons en sont rarement atteints : - Monsieur, dit le brave homme, c'est la misère des filles ; quelquefois ça leur passe, mais il ne leur en reste jamais un bon renom, voyez-vous. Elles ne trouvent guère à se marier ; un homme ne se soucie pas !... D'autres fois, elles s'en vont lentement dans l'autre monde, et si alors elles deviennent tranquilles, c'est mauvais signe ; la fin arrive, elles sont consumées. Celle-ci, je la connais bien. La rage la tient depuis l'hiver ; on la conduit là-haut, à la Sainte. Et peut-être la Sainte la guérira.



Nous contournions en ce moment le sommet du mont. La beauté de la vue nous fit oublier notre rencontre. Deux géants dominent la longueur de la chaîne : au sud est le pic du Midi d'Ossau ; à l'ouest, noyé dans des vapeurs brillantes qui, des teintes argentées, passent en un moment au lilas, au violet plus sombre, pour reprendre leur transparence un moment après, le pic du Midi de Bigorre ; la distance est de près de trente lieues. Les deux cimes les plus proches sont, dans les deux mêmes directions, celles d'Anie et d'Orrhy. La première, le pic d'Anie, une haute pyramide blanche, nous marquait de ce côté la limite extrême de l'excursion commencée. Perdus dans la contemplation de cet horizon vraiment sublime, nous ne songions plus à la chapelle, à la Sainte, et à ses étranges pèlerins.




bearn montagne
LESCUN ET LE PIC D'ANIE






pays basque montagne
LE PIC D'ORHY



La chapelle n'a point d'âge ; elle a été réparée, relevée sans cesse à travers les siècles ; on serait tenté de croire qu'elle a remplacé en cet endroit désigné un temple antique, n'eût-on pas sous les yeux une inscription romaine sur un marbre encastré dans le mur de la chapelle. L'inscription manque de clarté pour les demi-savants qui me ressemblent : - A quel dieu ce sanctuaire païen était-il dédié ?... Il paraît que les obscurités à ce sujet ne sont pas dissipées. Pas une image de la divinité, pas une pierre gravée, pas une médaille pour éclairer l'enquête. Il n'y a que ce marbre, ces caractères inexpliqués et la tradition. Et comme il arrive souvent, une légende en a ici appelé une autre bien différente. Après le dieu inconnu, l'homme du miracle. Le guide nous raconte que la montagne de la Madeleine qui nous porte a été autrement plus haute ; Roland l'a découronnée.




pays basque autrefois soule
VUE AERIENNE ET VUE SUR LA MADELEINE TARDETS
PAYS BASQUE D'ANTAN



De sa forte main qui déplantait les chênes et dispersait les roches, il en a saisi toutes la crète, et ce bloc énorme, il l'a lancé là-bas à l'est, sur un autre mont qui s'en est haussé d'autant sans vergogne. Il y avait apparemment des Sarrasins de ce côté-là, le héros en aura fait une belle bouillie !



Nous sourions, nous avons tort. Le guide nous fait observer que la cime du mont rend témoignage. Roland y a mis son sceau ; elle porte distinctement l'empreinte de ses cinq doigts.



Mais voici, à ce sujet, une autre légende bien plus latine que basque, et qui doit avoir été créée par des gens d'Eglise. Il y en avait, et de très savants, là-bas, derrière Larrau : des moines de Sauvelade. Sur le mont Bostmendiette, les Parques avaient établi leur résidence. C'est là que les trois méchantes soeurs coupaient le fil des destinées humaines ; le généreux Roland se mit en colère à la pensée d'une si vilaine besogne, et résolut de l'empêcher, en écrasant les trois mégères. C'est pourquoi il lança contre elles ce projectile colossal. Malheureusement, il ne les atteignit pas ; la pierre tomba à six cents pieds d'un col, où elles se tenaient bien à l'abri entre les contreforts des monts, et qui a gardé leur nom maudit, le col des Parques. Elles ont continué de trancher nos jours.




pays basque autrefois soule chapelle
CHAPELLE DE LA MADELEINE BARCUS
PAYS BASQUE D'ANTAN



Nous disons adieu à la Madeleine, nous allons commencer notre descente. La troupe que nous avions dépassée sur le chemin arrive au faite. On va détacher et descendre la "possédée" de son mulet pour la transporter dans la chapelle, aux pieds de la Sainte. Le spectacle de cette cérémonie n'a rien qui nous tente, et nous pressons le pas. La pauvre fille ! Les pauvres gens qui la mènent !"


A suivre...


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jeudi 2 décembre 2021

LA SOULE AU PAYS BASQUE EN 1881 (troisième partie)

 

LA SOULE EN 1881.


La Soule est la plus petite des 7 provinces du Pays Basque. Située dans les Pyrénées-Atlantiques, elle est peuplée d'environ 15 000 habitants et a pour capitale Mauléon-Licharre (Maule)




pays basque autrefois frontiere soule
CARTE FRONTIERE PAYS BASQUE NORD ET SUD



Voici ce que rapporta Paul Perret dans son livre "les Pyrénées françaises" en 1881 :



"Le pays de la Soule


Un moment après, nous roulons sur une belle route, qu'enserrent encore à gauche les montagnes vertes. Le chemin tourne ce haut rideau vert, qui, d'ailleurs, se déchire ; - la première chaîne des grands monts nous apparaît à l'est, au-devant d'un long chainon de collines arrondies ; à l'ouest s'ouvre une plaine d'une richesse peu commune, même dans les quartiers bas de cette terre fertile. Le Saison coule entre des cultures dont l'hectare, nous dit notre conducteur, ne se vend pas moins de vingt ou trente louis ; çà et là de grands bouquets de bois, puis des oseraies sur les bords du torrent, et de superbes prairies. - La première bourgade que nous rencontrons est Libarrenx. L'église au triple pignon est entourée de chênes gigantesques. Partout ces ombrages épais se répètent ; de vieux manoirs se nichent sous ces vieilles ramures ; à droite, voici le château de Trois-Villes, souvenir du Jaon Kunte de Mauléon.




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EGLISE DE GOTEIN-LIBARRENX SOULE
PAYS BASQUE D'ANTAN



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CHÂTEAU TROIS-VILLES SOULE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Les villages sont gais, les maisons portent des galeries de bois. Sous l'auvent, sur la porte basse des plus petites, sur la porte charretière des plus grandes, je retrouve la croix de papier attachée pendant la nuit de la Saint-Jean. Cette route très fréquentée se couvre de carrioles qui vont un train d'enfer ; le Basque aimera toujours le bruit et l'allure. Plus loin viennent de lourdes charrettes chargées de foin, trainées par des boeufs dont la tête est coiffée d'un singulier ornement de toile blanche brodée de rouge ou de bleu, garnie de glands de même couleur. Puis ce sont des troupeaux de vaches conduits par des pâtres à cheval, brandissant un long bâton qui a des airs de lance. On dirait Don Quichotte pasteur.



Tardets et Larrau.



Aux approches de Tardets, les montagnes ont reparu vers le sud. En avant, on aperçoit un ballon surmonté d'une chapelle ; dans la partie des Pyrénées que nous avons parcourue jusqu'à présent, nous voyons pour la première fois cette forme ronde des monts. Nous entrons dans Sorholus, le faubourg de Tardets : un nom basque, avec une désinence qui paraît latine. Sorholus est assis au bord de la route, presque au pied d'un coteau, ses jardins descendent vers le Gave. - Ce côté droit du chemin est donc bordé de maisons qui portent inscrite la date de leur fondation ; aucune n'a plus d'un siècle et demi ; quelques-unes sont ornées de galeries de bois. - A gauche, les habitations s'élèvent sur d'assez hautes terrasses, que dominent de beaux vergers disposés sur les pentes. L'église est là, entourée de son cimetière. - De ce côté, à l'horizon, vers l'ouest, quelques cimes bleuâtres ; de l'autre, à l'est et au midi, les ballons se succèdent, couverts d'herbe rase ou de bois ; bientôt ils se rapprochent, se croisent, se heurtent ; le Saison disparaît derrière ces murailles rondes, dans une gorge qui de toutes parts semble fermée.




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TARDETS GAVE SAISON 1906
PAYS BASQUE D'ANTAN



L'église de Sorholus n'a de remarquable que la riante propreté de son cimetière. J'y vois la tombe d'Augustin Chaho, un érudit qui vécut en homme de bien dans ce pays. Il a composé quelques ouvrages sur les usages et la langue basque ; l'inscription funéraire qui raconte sa vie et ses travaux est pourtant latine. Près de ce tombeau en est un autre, celui du capitaine Garat, parent des Garat d'Ustarits, qui servit dans les armées de la République et de l'Empire, et vint, comme dit le peuple, "manger sa retraite" dans cette tranquille vallée. C'est à peine du pain blanc que ce pain de la gloire, et l'envie populaire s'attaque à peu de chose. Il suivait la musique du canon, le capitaine, tandis que son cousin Pierre-Jean, le rossignol à deux pieds, faisait entendre celle de l'amour et chantait à l'Opéra. Il a laissé de bons souvenirs à Sorholus et à Tardets, car sa tombe est entourée de fleurs. Tout le cimetière, au reste, en est rempli ; elles ont des parfums plus pénétrants en cet arrière-été qui est déjà presque l'automne ; leur haleine se rafraichit aux nuits plus longues ; la route, au loin, en est embaumée.



Nous montons à pied vers Tardets, nom français de la bourgade ; le nom basque est Atharratz. Un chemin s'ouvre à droite, il conduit au Gave. Nous le prenons et nous arrivons à un pont de bois du haut duquel il nous est aisé de suivre, sur un espace de trois ou quatre kilomètres en amont, le cours du torrent jusqu'au moment où il se perd derrière les remplis croisés des monts. Sur la rive gauche, les maisons de Tardets le dominent du haut de leurs terrasses et de leurs galeries. Sur la rive droite des prairies s'étendent au pied des ballons, verts comme elles. Le Saison, en cet endroit, est large et ne roule d'eau que dans une partie de son lit ; de longs bancs de cailloux blancs en émergent. Des rideaux de trembles et de peupliers courent sur ces bandes étroites de pré ; la vue est fraiche et tranquille. Tardets est un lieu de plaisance ; aussi de toutes parts voit-on des castels dans la vallée.



La villette a pour vestibule une grande place carrée, formée de maisons bâties sur un plan uniforme, et reposant sur des arcades cintrées en portique. Excellent promenoir, bien qu'un peu sombre les jours de pluie. Or on peut aimer passionnément les Pyrénées, qui le méritent par ce mélange attachant qu'elles offrent sans cesse de la nature du nord et de celle du midi ; mais on ne doit pas nier que le nord y a quelquefois le dessus, et que, ne pouvant envoyer de vraie froidure, il se venge en faisant tomber ses pluies. Au reste, il pleut aussi par le vent d'Espagne ; mais alors la pluie est chaude. - Une maîtresse ondée signale notre entrée dans le vieil Atharratz, et nous voici bienheureux de nous réfugier dans l'auberge. Elle est excellente, cette auberge de montagne : bonne table, avec des sauces fines à faire rougir les traiteurs parisiens, si leurs fronts n'étaient point de pierre. Et la jolie situation pour une hôtellerie ! Du côté de la ville, sur l'autre bord de la rue, de vieux murs, restes d'un manoir disparu, couronnés d'arbres superbes formant une allée qui sert de promenade publique ; du côté de la campagne, le Gave, les prés, les bois, les monts. Le château d'autrefois, c'était celui des barons, puis comtes de Luxe...



La chambre où l'on me conduit, après le repas, est immense et s'ouvre sur les deux faces. Au-dessus du Saison, règne la galerie, où je m'oublie à considérer les derniers reflets du jour. Le fond est encore assez lumineux pour que les montagnes les plus proches s'y découpent en silhouettes énormes, qui peu à peu perdent leurs reliefs ; ce ne sont plus que des masses d'ombres. La pluie a cessé ; le grand tapis bleu, là-haut, se pique d'étoiles...



Le matin, à Tardets, on nous dit qu'une visite à la chapelle de la Madeleine nous servirait au moins à reconnaître la situation du pays. Un long débat s'engage entre mon compagnon et moi. Ferons-nous cette excursion topographique ? Nous apercevons maintenant au nord le petit mont qui porte la Madeleine ; il n'a guère que huit cents mètres ; mais ce ne sera pas une ascension de moins de deux heures."




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EGLISE DE LA MADELEINE BARCUS
PAYS BASQUE D'ANTAN



 



A suivre...










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