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lundi 5 août 2024

LE CHÂTEAU D'OSTABAT EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE AUTREFOIS

LE CHÂTEAU D'OSTABAT.


Le château de Latsaga ou château de Laxague a été construit dans la seconde moitié du 14ème siècle à Ostabat, par extension d'une maison forte du 13ème siècle pour Pes de Laxague.




pays basque autrefois histoire château basse-navarre
CHÂTEAU DE LATSAGA OSTABAT
Par Utolotu — Travail personnel, CC0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=94148495




Je vous ai déjà présenté les châteaux suivants : Urtubie (Urrugne), ArcanguesMaytie (Mauléon), 

BidacheHaïtze (Ustaritz), Beraün (Saint-Jean-de-Luz), Artigaux (Moncayolle), Lacarre

Irumberry (Saint-Jean-le-Vieux), Ahetzia (Ordiarp), Ruthie (Aussurucq), CherauteAhaxe

CharritteMenditte, Eliçabia (Trois-Villes), Elhorriaga (Ciboure), Larrea (Ispoure) Saint-Pée-

sur-NivelleMouguerre,  Mauléon,  Sault (Hasparren), Jaureguia (Armendarits), Garro 

(Mendionde), Beyrie sur JoyeuseEtchauz (Saint-Etienne-de-Baïgorry), Luxe-Sumberraute

et les châteaux sans histoire, voici aujourd'hui le château de Laxague à Ostabat.



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CHÂTEAU DE LAXAGUE OSTABAT
BMB N°6 1933


Voici ce que rapporta à ce sujet le Bulletin du Musée Basque N° 6 de 1933 :



"Château de Laxague, à Ostabat.



Le château de Laxague se trouve à un kilomètre au Sud du village d'Ostabat. Il est généralement peu connu, ce qui tient sans doute à sa situation. Au pied d'un côteau, entouré d'arbres, il n'est pas visible de loin et on peut passer près de lui sans se douter de son existence. Il présente cependant un réel intérêt au double point de vue archéologique et historique.



Malheureusement, les renseignements que l'on possède sur ses anciens propriétaires sont très incomplets et ne peuvent fournir qu'une très légère contribution à l'histoire du pays.



En 1270, il est fait mention de Pées de Laxague qui accompagna à la croisade les rois Saint-Louis et Thibaut II ; mais, plus heureux que son souverain, il en revint.



Ses descendants figurent à l'occasion des principaux événements qui marquèrent les siècles suivants, sans cependant avoir eu un rôle de premier plan. Par contre, par leurs alliances et leur politique, ils ont fait bonne figure à toutes les époques.



Cette famille atteignit l'apogée de sa fortune au 14ème siècle avec un autre Pées de Laxague. Pées avait épousé Jeanne de Beaumont, fille naturelle de Louis, infant de Navarre, troisième fils de Philippe III, roi de ce royaume. Il avait ainsi acquis des attaches puissantes et il sut les mettre à profit. Il était ricombre et jouissait de toutes les faveurs accessibles aux gentilshommes navarrais. Il est cité comme "señor del palacio de Larçaban", en 1388, dans le rôle des gentilshommes qui servent le roi avec armes et chevaux. Plus tard on le trouve chambellan du roi Charles III le Noble.



Au milieu des intrigues qui séparèrent les deux partis de Gramont et de Beaumont, il sut garder un juste milieu bien qu'il inclinât plutôt vers les Beaumontais. En 1384, il est cité comme assistant à une des nombreuses trêves au cours desquelles ces seigneurs jurèrent d'observer une paix qui ne dura pas plus que les précédentes. Vers la même époque, il rendit un signalé service à la cause royale dans les circonstances suivantes.



Il a été question, dans l'article relatif au château d'Urtubie, d'une expédition en Albanie à laquelle prirent part plusieurs gentilshommes basques. L'infant de Navarre en faisait partie.



Se trouvant là-bas dans une situation fort embarrassée, il pria Charles le Mauvais de lui envoyer du secours. Celui-ci s'adressa à Pées de Laxague et lui demanda de fournir à l'infant cent lances, mais en ajoutant qu'il n'était pas en situation d'en faire les frais.



Laxague prit 1 900 ducats qui formaient la dot de sa femme et emprunta à Bertrand de Lacarre 42 marcs d'argent. Puis il partit au secours de l'infant. Revenu en 1388, il reçut du roi de Navarre, pour prix du service rendu, "les droits de rente provenant du territoire d'Ostabaret avec le bailliage de ce pays et dans les terres de Soule, avec dix vaches et quatre saumons que les Souletins lui doivent payer tous les deux ans."



Dans une pièce de la même époque le seigneur de Laxague est désigné comme possédant aussi les pays de Labets, Somberraute, Irissary et Gentein. Il mourut en 1393 ne laissant qu'une fille. Ses titres, biens et nom passèrent à son petit-fils, Bertrand de Sainte-Engrâce, marié à Marie d'Echauz.



Bertrand, armé chevalier en 1396, reçut, en outre des charges héritées de son grand-père, celle de châtelain de Saint-Jean-Pied-de-Port qu'il remplit de 1397 à 1407.



Dans cet intervalle, il fut chargé, par le roi de Navarre, de plusieurs missions en Angleterre, ce qui montre de quelle considération il jouissait, non seulement auprès de Charles le Noble, mais aussi de la part de Jean d'Aragon. Ce dernier lui fit don, le 8 septembre 1431, de trois-cent-quatorze livres de rente sur les péages d'Ostabat et de Saint-Jean-Pied-de-Port en récompense de ses bons et nombreux services.



Le fils et le petit-fils de Bertrand bénéficièrent des mêmes bienveillances royales ; mais le roi exigea d'eux l'engagement de ne plus se mêler des querelles entre les Luxe et les Gramont. Cela ne porta pas bonheur au seigneur de Laxague, car une bande de partisans des Gramont le mit à mort, "sans nul motif et sans qu'il ait fait déplaisir ou dommage à homme du monde", est-il dit dans la plainte que sa mère adressa, à ce sujet, à Roger de Gramont.



Lors de la séparation de la Haute et de la Basse Navarre, son successeur resta fidèle à son souverain légitime Jean d'Albret et, lorsque Henri d'Albret succéda à son père, en 1520, il se rendit à Saint-Palais pour lui prêter serment de fidélité.



Bernard II, son fils, qui lui succéda dans toutes ses prérogatives, eut une conduite assez équivoque pendant les guerres de religion. Etant donné ses attaches avec les Luxe il est peu vraisemblable qu'il n'y prit aucune part. Quoi qu'il en soit il ne fut pas compris parmi les meneurs dont la conduite indisposa au plus haut point la reine et son fils. Il conserva la charge de bailli d'Ostabaret et il est probable qu'il ne perdit pas les bonnes grâces du roi, à en juger par la lettre qu'Henri IV écrivit plus tard à Sully à son sujet...



On voit que si les Laxague pouvaient être classés parmi les bonnes familles du pays, par leurs alliances et par les emplois qui leur étaient confiés, ils n'en étaient pas moins peu fortunés, partageant en cela le sort de la plupart des gentilshommes basques.



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BLASON DE LA FAMILLE LAXAGUE



Pendant le 17ème siècle, ils ne font pas parler d'eux.



Le 22 mars 1720 seulement on en trouve trace, car, à cette date, noble Dominique de Laxague épousa Catherine d'Irumberry de Sallaberry et, en 1743, il est fait mention de l'admission de Valentin de Sainte-Marie seigneur de Laxague aux Etats de Navarre. La famille s'était donc continuée par les femmes, mais on n'a plus aucun renseignement à son sujet. Si elle n'est pas éteinte, elle a tout au moins disparu du pays.



Ses biens sont passés par plusieurs mains. Antérieurement à 1870, ils appartenaient à M. Schilt, notaire à Saint-Jean-Pied-de-Port, qui les vendit, il y a une cinquantaine d'années, à M. Primorena, d'Ostabat. Le fils de ce dernier en est le propriétaire actuel.



Le château a été incendié à une époque qu'il n'est pas possible de déterminer. Dès lors il perdit son caractère primitif d'habitation noble pour devenir le siège d'une exploitation agricole. Divers bâtiments ont été élevés dans la cour intérieure ; mais, s'ils ont notablement changé son aspect, ils n'empêchent pas de reconnaître ses anciennes dispositions.



On est surtout frappé de son unité. Ses diverses parties sont de la même époque et présentent les caractères des châteaux forts du XIVe siècle. Dans son ensemble, il a la forme d'un rectangle dont les quatre côtés sont formés par de hautes murailles encadrant une cour intérieure. On y pénètre par une porte ogivale pratiquée dans une tour carrée située à un des angles et sensiblement plus élevée que les murs du château.



Cette tour est en parfait état de conservation ainsi que la porte que fermait une herse ; c'était la seule de l'édifice. A chacun des trois autres angles il y avait une échauguette de grandes dimensions qui permettait de battre, des deux côtés, le bas des courtines qu'elle commandait. Les murs étaient en outre surmontés d'un chemin de ronde faisant le tour du château. Il n'est pas possible de dire s'ils étaient munis de machicoulis ou de hourds ; cette dernière hypothèse paraît la plus vraisemblable, tout au moins à l'origine.



A l'intérieur on trouve une ancienne chapelle transformée en grenier à fourrage et dont les voûtes ont été remplacées par un plancher. Les habitations, granges, écuries et hangars étant adossées aux murailles, celles-ci sont entièrement dissimulées à l'intérieur. On remarque cependant un escalier de pierre en colimaçon ménagé dans l'épaisseur des murs et conduisant au chemin de ronde ainsi qu'une salle circulaire voûtée et éclairée seulement par des meurtrières.



Les quatre côtés sont de pierres d'un bel appareil quoique de dimensions et de nature différentes.



En résumé, avec son donjon, sa porte d'entrée à herse, ses murs épais sans ouvertures, ses fossés dont on peut encore saisir les dimensions et les contours, ce château peut être cité comme un spécimen particulièrement curieux des ouvrages fortifiés du XIVe siècle. Il est unique en son genre dans le Pays Basque Français et, si on voulait lui trouver une ressemblance, ce serait plutôt avec certains châteaux gascons de la même époque que l'on peut voir encore de nos jours dans le département du Gers, le long de la vallée de la Baïse."












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vendredi 19 avril 2024

SUR LES CHEMINS DE SAINT-JACQUES DE COMPOSTELLE AU PAYS BASQUE AUTREFOIS (première partie)

 

SUR LES CHEMINS DE ST-JACQUES DE COMPOSTELLE.


Le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle a été créé et instauré au début du 9ème siècle.




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LES CHEMINS DE SAINT-JACQUES-DE-COMPOSTELLE





Le pèlerinage de Compostelle est un pèlerinage catholique dont le but est d'atteindre 

le tombeau attribué à l'apôtre Saint Jacques le Majeur, situé dans la crypte de la cathédrale de 

Saint-Jacques-de-Compostelle, en Galice, en Espagne.


Deux itinéraires passent par le Pays Basque.




Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque

le 22 février 1938, sous la plume de René Cuzacq :



"Un célèbre pèlerinage du Moyen-Age.

Sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle.


Que Saint-Jacques de Compostelle ait vu fleurir, au temps de la lutte contre les Maures, le geste des merveilleux exploits de l’apôtre ; que le pèlerinage de Saint-Jacques soit de suite devenu l'un des grands pèlerinages de la chrétienté entière avec Rome et Jérusalem ; que les nombreux chemins de Saint-Jacques soient passés à travers nos régions : nos lecteurs n’en sont point à apprendre ces nouvelles. 



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CARTE DES CHEMINS DE SAINT-JACQUES-DE-COMPOSTELLE



Il est toutefois possible d'apporter quelques précisions. L’occasion nous en est fournie par la réédition du Guide du Pèlerin de Saint-Jacques, texte latin du XIle siècle, avec traduction française, par Mlle Vielliard. Œuvre de débutante, sans doute, où l'analyse et l'annotation restent souvent superficielles ; où le travail essentiel de M. Nicolai, vieux d’environ cinquante ans, demeure ignoré, non moins que son essentielle bibliographie. Mais le travail de Mlle Vielliard n’en offre pas moins l'inappréciable avantage de mettre à notre portée un texte fameux, dont la première publication complète, due au Père Fita et vulgarisée par le bascologue Vinson, était à peu près introuvable depuis un demi-siècle.


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LIVRE LE GUIDE DU PELERIN DE SAINT-JACQUES-DE-COMPOSTELLE
DE JEANNE VIEILLIARD


A travers les différents manuscrits, le Liber Sancti Jacobi, rédigé vers 1150, comprend cinq parties : hymnes et sermons ; livre des miracles ; Saint-Jacques en Espagne ; histoire de Charlemagne et de Turpin ; le guide du Pèlerin. C’est cette dernière partie qui nous intéresse et est heureusement rééditée. En ce qui la concerne, elle est l'œuvre d'Aymery Picaud, prêtre poitevin de Parthenay-le-Vieux, à ce qu'il paraît. 


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LIVRE LIBER SANCTI JACOBI


Tout au long des chemins, en France comme en Espagne, s'égrenaient les souvenirs les plus divers ; les légendes pieuses surgissaient aux côtés des refuges, des hôpitaux, des monastères ou des sanctuaires fameux. Nombreux étaient les chemins secondaires où s’égaillaient les pèlerins ; ils rejoignaient de la sorte les Saint-Jacques ou Saint-Yaguen jaillis, çà et là, avec l'expansion de la vie merveilleuse du grand saint de la reconquête. Celui-là même dont M. le Professeur Albert Dufourcq, au tome V. d’une magistrale histoire de l’Eglise, indique les origines historiques. 



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LIVRE HISTOIRE MODERNE DE L'EGLISE
PAR ALBERT DUFOURCQ


Mais notre pèlerin cite les quatre grandes routes du XIle siècle et du Moyen-Age : Montpellier, Toulouse, le Somport, en premier lieu ; Le Puy, Conques, Moissac, Toulouse, en second lieu ; Vézelay, Saint-Léonard-en-Limousin, Périgueux, en troisième lieu ; Tours, Poitiers, Saint-Jean-d’Angély, Saintes, Bordeaux. Ces deux dernières se réunissaient à Ostabat puis, par le col de Cize, gagnaient Pampelune, comme les deux premières par le Somport. Plus exactement, c’est à Puente de la Reina. aux portes de Pampelune, qu’aboutissaient nos chemins de Saint-Jacques. De là, en 13 étapes, on parvenait à Compostelle par un chemin unique. L’on verra ces différents tracés dans le livre de Mlle Vielliard.






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TOUR PANNESAC 43 LE PUY



Héritier de la vieille voie romaine d'imus Pvrœneus. c'est le secteur Dax-Sordes-Ostabat-Saint-Jean-Pied-de-Port, le col de Cize-Roncevaux qui nous intéresse. 



C’est à Ostabat — "ad Hostavallam", ce qui nous livre l'ancienne forme du nom analogue à celui du village basque d’Osta — que se rencontraient les chemins précédents. 



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MAISON AGUERRE OSTABAT-ASME BASSE-NAVARRE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Avec ses vieilles maisons, ses débris successifs de remparts (où la présence même d'un vieux temple protestant au temps de Jeanne d’Albret, la reine Jeanne de chez nous), ses linteaux à inscriptions, ses ruelles tortueuses et ses jardins fleuris, le petit bourg d’Ostabat, au pays d’Ostabarret, laisse une étrange impression. Il s’accroche au flanc de la colline pour dominer le vaste horizon. Toujours en bordure, mais assez à l’écart du chemin, se dissimule un curieux château de plaine, bien conservé une certaine distance du village, bien connu par ailleurs. 




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OSTABAT BASSE-NAVARRE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Utilisant ainsi la vieille voie romaine, le passage ouvert par un ancien parcours d'une ancêtre, d’une rivière unissant Nive-Bidouze, et laissant la place à une large vallée morte, notre chemin de Saint-Jacques laissait les difficiles défilés de la Nive où s'éloignait encore davantage de Bayonne sur le grand Adour. 



Quelles étaient donc les impressions d’un touriste de nos régions, vers l’an de grâce 1150 ? Voici d'abord les Landes : "C'est un pays désolé, où l'on manque de tout : il n’y a ni pain ; ni vin. ni viande, ni poisson, ni eau, ni sources ; les villages sont rares dans cette plaine sablonneuse qui abonde en grain et gruau, millet, panis et en porcs. Si, par hasard, on traverse les Landes en été. il faut prendre soin de préserver le visage de mouches énormes qui foisonnent là-bas et qu'on appelle guêpes ou taons. Et si tu ne regardes pas à tes pieds avec précaution, tu t'enfonceras rapidement jusqu’au genou dans le sable marin qui abonde". Fort de l'autorité du Dictionnaire réputé de Du Cange, sur le bas-latin, nous ne saurions, en effet, traduire par "envahir", le verbe "abundare". Mais à part l'origine supposée marine du sable intérieur des Landes, ce tableau n'a cessé d'être vrai. 



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LIVRE DICTIONNAIRE DE DU CANGE


Quel contraste de Dax au Pays Basque, avec la Gascogne, où s’éberlue la curiosité du pèlerin qui espère vivre à son aise dans ce bon pays ; "riche en pain blanc" (et non plus le pain de seigle de la Lande, que notre Poitevin confond avec le sarrasin ou thé noir), elle est couverte de bois, de prés, de rivières et de sources pures. Les Gascons sont légers en paroles, bavards, moqueurs, débauchés, ivrognes, gourmands, mal vêtus de haillons et remarquables par leur hospitalité envers les pauvres...



Assis autour du feu, ils ont l'habitude de manger sans table et de boire tous au même gobelet. Ils mangent beaucoup, boivent sec et sont mal vêtus. Ils n'ont pas honte de coucher tous ensemble sur une même litière de paille pourrie, les serviteurs avec le maître et la maitresse."



A suivre...



(Source : Wikipédia)






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mardi 27 avril 2021

ADOLPHE JAUREGUY RUGBYMAN BASQUE D'OSTABAT EN BASSE-NAVARRE ECRIVAIN EN 1939 (deuxième et dernière partie)

 

LE RUGBYMAN ADOLPHE JAUREGUY.


Adolphe Jauréguy, né le 18 février 1898 à Ostabat (Basse-Navarre) et mort le 4 septembre 1977 à Saint-Jean-Pied-de-Port, est un joueur de rugby à XV du Stade Toulousain, capitaine de l'équipe de France.


rugby ostabat stade toulousain équipe france
ADOLPHE JAUREGUY

Voici ce que rapporta à son sujet, le journal Jeunesse Magazine, le 20 août 1939, sous la plume de 

Pierre Junqua :


"...L'erreur de Ramondou.



Après Soustre, voici Ramondou de Toulouse, surnommé Boulet-Rouge, à cause de ses colères que ses partenaires chauffaient à blanc.




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LOUIS RAMONDOU
STADE TOULOUSAIN 1913 1914



Un jour, à Brive, notre merveilleux demi d'ouverture Bioussa ne pouvait rien faire, parce qu’un grand rouquin lui tombait dessus, dès qu’il faisait mine de s'emparer du ballon. Alors, Bioussa se retourne vers nous et dit à l’oreille de Struc, en zézayant :



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CLOVIS BIOUSSA DEMI D'OUVERTURE
STADE TOULOUSAIN 1912
 


— Fais comprendre à Ramondou qu'il faut me l'arranger un peu, ce rouquin-là...



Une minute après, le Boulet-Bouge expédiait un rouquin les jambes en l’air : torsion rapide du bras gauche, compliquée d’un magistral coup de pied, un peu trop visible.


— Sortez ! rugit l’arbitre, sortez !... 


Et il fallait entendre les gens de Brive :


 — A la porte ! Conspuez-le ! A mort!... 


Le brave Ramondou fait quelques pas vers la touche, puis se ravise, vient regarder sa victime étendue :


— Oh ! Milledieux ! s'écrie-t-il, en levant les bras vers le ciel. Je me suis trompé, j’ai assommé le mauvais !...



Il y avait, en effet, deux rouquins dans l’équipe de Brive ! "Précipitation, source principale d'erreurs," disait déjà Descartes, dans son Discours sur la méthode



Les blessures de Lubin.


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MARCEL-FREDERIC LUBIN-LEBRERE


On ne pourrait terminer l’étude du livre de Jauréguy sans parler de Lubin, cet avant toulousain, d’une taille et d’une force plus qu’humaines, et dont la conscience de rugbyman et l’amour des couleurs étaient tels qu’il s’encourageait lui-même en enfonçant la mêlée adverse : Pousse, Lubin, pousse ! Ah ! que nous sommes malheureux, que nous sommes malheureux !






L’histoire de la blessure de guerre de ce grand gaillard, franc comme l’or, était belle à écrire. Ainsi la raconte Jauréguy par la bouche de Lubin :


" — L’attaque ! Les obus ! boum ! barraoum ! la mitrailleuse: tac ! tac ! tac ! et puis, tout à coup, un 210 me jette en l’air et je retombe dans un grand trou. Je me rends compte, malheur ! que j'ai un genou blessé et un œil crevé. Pas tout de suite, quand je suis revenu à moi. Mais j’ai dû rester plusieurs heures "dans les pommes", comme nous disons, dans le Midi. Alors, je me dis : "Mon pauvre Lubin, tu es joli ! Déjà tu n’étais pas beau avant, et maintenant tu as un œil de moins et une jambe qui, peut-être, va rester raide. Et les copains, où sont-ils ? Il ne manquait plus que ça pour finir : tu es entre les lignes, mon pauvre vieux ! Lubin, Lubin, ça va mal, mais il faut rentrer en France ! Il ne faut pas crever ici !


J’avais perdu beaucoup de sang et je me repose une minute. Puis, je me crie à moi-même: "Lubin, il faut que tu rentres en France !" Et je m’appuie sur ma baïonnette pour me relever. Pan ! Une balle dans les fesses. Trois fois je me relève et trois fois une balle me troue les fesses. Si ça continue, Lubin, tu auras les fesses comme une écumoire et tu seras toujours ici ! Allons, Lubin, debout ! Debout, je te dis : il faut que tu rentres en France !


Je me suis donc levé tout à fait et la mitrailleuse a parlé en m’envoyant, pauvre Lubin ! dix-sept balles à travers le corps ! Tu comprends, j’étais visé !"



Le plus beau, dans cette histoire de guerre, c'est qu'elle est rigoureusement vraie. Les balles ennemies ont transpercé Lubin, sans lui enlever la vigueur légendaire, son optimisme débordant. Son œil crevé l'empêche de voir ce qu’il peut y avoir de sordide, de malpropre, d’égoïste et de vil, dans le train des choses humaines. Son bon œil lui reste pour voir des choses enjolivées, convenablement présentées, sous l’aspect le plus sympathique, et Lubin s’en va, dans la vie, en souriant à tout le monde.



Qui veut jouer avec moi ? se lit trop vite, tant on est pris par le récit.


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ADOLPHE JAUREGUY


Allons, Jauréguy, reprenez la plume, et contez d'autres souvenirs, pour notre plus grande joie."







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samedi 27 mars 2021

ADOLPHE JAUREGUY RUGBYMAN BASQUE D'OSTABAT EN BASSE-NAVARRE ÉCRIVAIN EN 1939 (première partie)

LE RUGBYMAN ADOLPHE JAUREGUY.


Adolphe Jauréguy, né le 18 février 1898 à Ostabat (Basse-Navarre) et mort le 4 septembre 1977 à Saint-Jean-Pied-de-Port, est un joueur de rugby à XV du Stade Toulousain, capitaine de l'équipe de France.


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ADOLPHE JAUREGUY

Voici ce que rapporta à son sujet, le journal Jeunesse Magazine, le 20 août 1939, sous la plume de 

Pierre Junqua :



"Un grand champion se révèle écrivain de talent dans un volume intitulé : "Qui veut jouer avec moi" Adolphe Jauréguy.



— Jauréguy écrit un bouquin ! 

— Jauréguy publie ses mémoires ! ! 

— Adolphe édite des souvenirs ! ! ! 



La nouvelle courait les salles de rédaction. On entendait partout et toujours le même accent de surprise, de stupéfaction.



C’est que l’ancien capitaine de l’équipe de France de rugby, le plus beau trois-quarts aile que nous ayons jamais eu en France, n’avait rien dit à personne. Dans le silence, dans le mystère presque, il avait préparé son coup. Et aujourd’hui il marque un "essai", le plus beau de sa carrière sans doute. Un essai qui a été bien vite transformé... en une victoire.



Contrairement à tous ces champions qui encombrent les rubriques sportives de nos grands quotidiens de niaiseries signées de leur nom et écrites par un autre, Jauréguy n’a confié à personne la plume. Il n’a pas prêté son nom.




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RUGBYMAN ADOLPHE JAUREGUY



Comme l’écrit Jean Giraudoux dans la vivante préface de Qui veut jouer avec moi ? :



Les souvenirs de Jauréguy, ce n'est ni Colette, ni Carco, ni Paul Morand qui les aura, c'est lui-même ! Ce n'est pas Alain Fournier qui se rappellera l'aventure avec l'ânesse blanche de Jauréguy ! Jauréguy, lui-même, s'en charge.



Et avec quelle poésie, quelle fantaisie, quel humour ! De longue date nous connaissions le talent verbal du conteur, mais nous ignorions les dons de l’écrivain. 



L'aventure de l'âne blanc.



Ah ! les histoires de Jauréguy ! Elles commencent par des souvenirs de prime jeunesse au pays basque. Une truite oubliée par les eaux vives fut son premier amour ; l’âne embaumé de la fermière d’Ostabat, le second.



Mais avez-vous déjà chassé l’âne sauvage dans la forêt d’Iraty ? Jamais ! Alors suivez Jauréguy "à la conquête de l’âne blanc".



Un jour, nous avons eu l'honneur de cerner l'âne blanc, le roi des ânes, le plus grand de tous, l'inaccessible. En me hissant dessus selon les meilleures règles, je frémissais d'orgueil et d'enthousiasme. Une heure après, mon enthousiasme s'était refroidi et j'aurais donné ma place de bon cœur.



Car l’âne blanc avait pris, dès le départ, une sorte de demi-trot, demi-galop, parfaitement désagréable, et il ne manifestait aucune envie de s'arrêter. Sauter en pleine course, je n’osais pas. Je ressentais une courbature de plus en plus douloureuse. Où me menait-il, cet animal diabolique ? Où étaient mes braves compagnons ?...



La forêt devenait de plus en plus sombre et sauvage. L'âne suivait un sentier escarpé, au-dessus d'un précipice. Je devenais fou de peur. Je pris enfin le parti de lâcher la queue et de sangloter. J'étais le prisonnier de l’âne qui jamais ne s’arrêtait. Parfois, comme pour me donner de l'espoir, il ralentissait sa course, mais, dès qu'il sentait que je me laissais glisser, il repartait de plus belle.



La nuit, déjà, était venue. Au-dessus de la croupe de l'âne et de la montagne voisine, je regardais monter la lune. Enfin, je perdis connaissance.



Un saut dans le temps. 



Le service militaire, la guerre, les gaz, l’évacuation à Bordeaux, l’Armistice, la Paix.



Elle fut fêtée par un match de rugby à Colombes, entre une sélection américaine et une équipe française. Ce fut une partie mouvementée, impitoyable, brutale, féroce même, qui fit dire à l’Américain de France Allan-Muhr :



"C’est ce qu’on peut faire de mieux sans couteau et sans revolver."



Je vous fais donc grâce des détails. 



Chez les percepteurs.



Courte incursion du rugbyman chez les ronds-de-cuir, — car Jauréguy, le saviez-vous, est inspecteur de l’Enregistrement, attaché au ministère des Finances, — avec des histoires courtelinesques dans le genre de la "carte" de M. Papillon, receveur des Contributions à Boulogne-sur-Gesse, que Jauréguy remplaça pendant trois mois :



Bobonne, dit Papillon à sa femme, va me chercher la carte : M. Jauréguy vient me remplacer. Mous le garderons quelques jours, puisque nous ne partons pas avant la fin de la semaine prochaine. Naturellement, il paiera sa pension. Je vais lui faire connaître le pays. Mon cher collègue, passons au bureau.



Et Papillon déplie sa carte. Je n'y vois que du vert et du jaune sur du blanc.


— Je vais vous expliquer la légende, dit Papillon. Les points jaunes, voyez-vous, cela signifie : vin blanc excellent ! Et les points verts : vin blanc moyen. Et toute cette étendue blanche, c’est là où il n'y a rien. 



pays basque autrefois rugby ostabat
RUGBYMAN ADOLPHE JAUREGUY



Et voici le sport.



Le lecteur a été tellement pris par la saveur du récit, l’originalité du style, les clignements d’œil et les sourires de l’auteur, qu’il ne s’était même pas aperçu que ce sportif n’avait pas encore parlé de la passion de sa vie : le ballon ovale.



Alors, défilent des portraits. 



Mais, à l’encontre des spécialistes en "caractères", les personnages de Jauréguy existent vraiment. Il n’a pas pris à l’un son tic, à l’autre ses manies, à un troisième son nom. Pas du tout ; il les a sortis de la vie, tels qu’ils sont, sans changer leur état civil, sans corriger un trait, sans ajouter un défaut, sans modifier leur personnalité, pour les mettre en exergue dans son livre.



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LIVRE QUI VEUT JOUER AVEC MOI ?
ADOLPHE JAUREGUY



Soustre, Soule, Lubin, Ramondou, Struxiano. Verger ! Ces noms, tout le sud-ouest de la France les connaît.



Leurs exploits, leurs aventures, leurs bonnes fortunes, leurs galéjades, sont célèbres. Jauréguy ne résiste pas à l’envie de les rappeler, en les relevant de piment et d’ail, comme la meilleure des "piperades".



Ah ! les joueurs de mon cher Toulouse ! Il ne sera pas dit que je ne blaguerai pas un peu les plus célèbres. Je veux les arranger à ma façon, comme les dirigeants, comme le public. Pas de jaloux ! Tous à la casserole, tous dans la sauce, et comptez sur moi pour le sel et le poivre !



Après avoir écrit les aventures de Tartarin, il paraît que le bon Daudet faisait chaque fois un détour quand il allait de Lyon à Marseille. Il ne passait jamais par Tarascon ! Les féroces Tarasconnais avaient juré de le scalper !



Je ne tremble pas comme lui et j'irai à Toulouse, dès mes prochaines vacances, deux fois plutôt qu'une ! Je les entends, mes chers Toulousains : "Sacré Jauréguy ! Tu t'es bien payé notre tête ! Tu les fais rire à nos dépens, les badauds de la capitale ! Viens avec nous, mauvais sujet ! Tous au café de la Comédie ! C’est notre Adolphe qui régale ! Il nous doit bien ça, l'animal !" 



Le match de Soustre.



Soustre, animateur, dirigeant, "manager" et, entraîneur du quinze narbonnais, n’avait jamais joué au rugby. Ecoutez le récit de son premier match.



Soustre, pourtant, a dû jouer un jour, à son corps défendant : son demi de mêlée subitement indisposé, ses poulains le déshabillent et le glissent dans le maillot et la culotte du malade. Puis ils font courir le bruit que le demi de mêlée inconnu c’est le célèbre international Laterrade qui tient à jouer incognito ! Effrayé, le demi de mêlée d'en face n’ose pas toucher Soustre : il le regarde !... Tout se serait bien passé pour Soustre s’il n’avait jamais touché le ballon ! A la fin de la partie, il fait mine de le prendre... et le demi adverse l’envoie pour trois jours à l’infirmerie !..."



A suivre...





(Source : Wikipédia)


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lundi 11 novembre 2019

UN FAIT DIVERS TRAGIQUE À OSTABAT - IZURA EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE EN 1877


FAIT DIVERS À OSTABAT EN 1877.


En 1877, un fait divers tragique secoue le village d'Ostabat, en Basse-Navarre.

vendredi 28 décembre 2018

LE RATTACHEMENT D'OSTABAT ET OSME EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE EN 1841


LE RATTACHEMENT D'OSTABAT ET OSME EN 1841.


La commune d'Ostabat-Asme, en Basse-Navarre, a été créée le 13 juin 1841.